À petite vitesse sur la véloire

Sportifs en cuissards, adeptes de l’électrique, familles en balade... Il est du monde, aux beaux jours, sur la Véloire. Petits et grands échangent des «  Bonjour » enjoués comme défilent chênes et peupliers. On progresse à bonne allure sur le ruban d’asphalte. L’itinéraire, linéaire, suit un vieux chemin de halage. À gauche, les eaux du « canal de Roanne à Digoin ».

À droite, un épais mur de verdure et, parfois, quelques fenêtres ouvertes sur la campagne. Quinze kilomètres passent au rythme de cette nature ordonnée. Il arrive que ponts et routes secondaires chevauchent le canal, occasions de jeux improvisés. « Dis papa, on fait la course ? Moi, en dessous, toi par le côté ! ». Il faut dans le raidillon donner un coup de reins mais la suée est de courte durée. Il n’est, sur l’étape, aucun vrai dénivelé.

On avale une gorgée d’eau près du château de Cornillon, puis à l’écluse, deux sites au charme singulier, mais c’est au port de Briennon qu’il est d’usage de pique-niquer. Assis face au canal, chacun s’étire dans un décor de carte postale : des dizaines de coques blanches mouillent aux côtés de la Duys (péniche musée). Les bateaux de plaisance colorent les eaux de reflets marines et lactés.

On se restaure d’oeufs durs et de petits pains avant de franchir la Loire sur l’avenue de Verdun. La départementale est toute proche mais la progression se fait de manière sécurisée. Rien à craindre pour l’aînée, 7 ans, pas tout à fait assurée, encore, de maîtriser son VTT. La plus jeune s’est endormie dans la remorque, bercée par le mouvement régulier.

Voilà Pouilly-sous-Charlieu et son pont sur le Sornin signé de l’illustre Gustave Eiffel. L’incursion en terres urbaines est brève. L’itinéraire, par-delà l’élégant ouvrage, retrouve le fleuve, sur le tracé d’une ancienne voie ferrée. Impossible de ne pas se perdre dans la contemplation des méandres d’un vert émeraude. Une lumière dorée tombe sur la Loire. Les enfants font le compte des Aigrettes et, plus loin, des Charolaises. Jusqu’à rejoindre Iguerande. La voie s’achève sur l’esplanade de la gare (les gamins n’ont plus d’yeux alors que pour l’aire de jeux). Deux possibilités : rebrousser chemin ou faire durer le plaisir jusqu’à Paray-le-Monial et l’Euro Vélo 6. Rien que quelques coups de pédale... Pourquoi s’arrêter ?

La Véloire est également aménagée de Montrond-les-Bains à Roanne. Ces 78 kilomètres s’effectuent en voie partagée, sur de petites routes de campagne. Les cyclistes zigzaguent dans le bocage ligérien de Montrond à Balbigny (26 km) puis de Balbigny à Roanne (52 km, 687 m de dénivelé). Aucune chance de s’égarer sur cet itinéraire parfaitement balisé. Villages de caractère et château de conte de fée égayent la traversée. À noter également la présence de deux grandes véloroutes dans le sud du département : la ViaRhôna et la ViaFluvia.