LOIRE ALTITUDE

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Chapeau bas, messieurs !

L’atelier-musée du chapeau mérite à Chazelles-sur-Lyon plus qu’un détour, un arrêt prolongé. Parce qu’il s'y trouve des centaines de couvre-chefs à contempler.

L'ancienne usine Fléchet entretient à Chazelles le souvenir de l’industrie chapelière. L’Atelier-musée du chapeau rappelle en leurs murs ce que fut, pour la région, l’âge d’or du feutre en poil de lapin. Les visiteurs remontent sur près de 750 m2 la chaîne de production : de l’obtention des cloches aux finitions. Feutrage, foulage, moulage…

Il n’est pas une étape omise par les guides, pas un process qui ne s’accompagne du vacarme de machines associées. On s’attarde devant l’atelier de M. Moureau, formier de son état, reconstitué à la cheville près, on enfile -c’est ludique- bibis et capelines devant les hauts miroirs hérités de la chapellerie Bruyas puis l’on défile entre bicornes, poufs et coiffes de toutes époques. 400 pièces sont ainsi exposées, les « made in Chazelles » comme les dons de grands couturiers. À voir, in fine, la galerie des trophées. Ne manquez pas les dons de François Mitterrand ou du commandant Cousteau, d’un rouge passé à la postérité.

3 questions à… ISABELLE GRANGE

Styliste modiste

La production de chapeaux n’appartient pas qu’au passé. Embauchée par l’Atelier-musée il y a 9 ans, Isabelle Grange veille à perpétuer les savoir-faire.

 

Vous occupez au musée le poste de styliste modiste. À quoi ressemblent vos journées ?

Avec un collègue, nous confectionnons des chapeaux pour la boutique et réalisons des pièces sur-mesure, à la demande, pour des événements particuliers. Je suis en plus chargée d’imaginer, une fois par an, la collection automne-hiver du musée et son défilé. Nous travaillons le feutre comme le faisaient hier les ouvriers de Chazelles.

 

Sauf qu’on ne trouve plus, en France, de feutre en poils de lapin. Où allez-vous chercher votre matière première ?

Au Portugal, en République Tchèque ou en Pologne. Mais l’approvisionnement devient hasardeux. C’est pourquoi nous avons pris contact avec la coopérative Montcapel basée dans la Haute vallée de l’Aude, dont les ouvriers tentent de relancer l’activité en feutre de laine. La matière est un peu moins agréable-le poil de lapin, très doux et malléable, n’a pas d’équivalent- mais cette alternative présente l’avantage du 100 % made in France. C’est une piste à creuser.

 

Où avez-vous appris votre métier ?

Au centre de formation de l’Ateliermusée après 14 années passées dans le dessin textile et la peinture. C’était une profession rêvée. Petite, j’avais dans ma chambre un poster de William Klein figurant une femme chapeautée. Elle était d’une élégance peu commune. D’un chic que j’associais à l’accessoire. L’expérience m’a depuis appris qu’un chapeau ne doit pas seulement être ostentatoire mais contribuer à mettre en valeur celui qui le porte. Là, le pari est réussi.

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