Loire magazine Le magazine du département de la Loire n°157 septembre - octobre 2023 Département de la Loire 2 rue Charles de Gaulle 42022 Saint-Étienne cedex 1 Tél. 04.77.48.42.42 Email: info@loire.fr loire.fr Directeur de la publication : Georges Ziegler, président du Département de la Loire Directeur de la rédaction : Manuel Poncet Rédaction en chef : Peggy Chabanole, Laetitia Chapuis Rédaction : Laetitia Chapuis, Guillaume Torrent. Versions braille et sonore Association Donne-moi tes yeux contact@donnemoitesyeux.fr Éditorial Une rentrée apaisée Dans la situation de grande tension que traverse notre pays, nous ne pouvons rester indifférents. L'Éducation Nationale n'y échappe pas. Creuset de la Nation, berceau du sentiment d'appartenance à la société française, l'École doit par nature assurer l'excellence, l'égalité des chances et le bien-être. Si l'instruction est l'affaire de l'Éducation Nationale, l'éducation c'est l'affaire de tous : des familles, des responsables associatifs, des clubs sportifs, des dirigeants d'entreprises, des représentants de la société civile, des élus, de chacune et chacun. Cet objectif constitue notre boussole commune, parce qu'il est au cœur du projet de notre société républicaine. C'est cette ambition que le Département accompagne en agissant pour notre territoire, pour ses habitants. Agir pour aujourd'hui et pour les générations à venir. Les jeunes sont l'avenir et notre devoir est de les accompagner, de les initier, de les encourager, de leur offrir des perspectives avec comme valeur cardinale celle du travail et en les sensibilisant à des notions qui les aideront à devenir des adultes responsables : -l'engagement par exemple, en rejoignant les sections de Jeunes sapeurspompiers ou le Service national universel ; -l'épanouissement et le sens de l'effort en pratiquant une activité physique dans les sections UNSS ; -l'ouverture d'esprit avec des actions culturelles ; -l'implication personnelle en veillant aux bons gestes pour préserver l'environnement et prévenir du changement climatique. Face à la crise démocratique, le Département garantit les conditions de l'éducation citoyenne. C'est l'action que nous menons pour les 38.000 collégiens qui seront accueillis dans un cadre propice à leur réussite scolaire grâce à un niveau d'investissement jamais égalé : qu'il s'agisse de rénovation des bâtiments, d'accès au numérique ou d'éducation artistique et culturelle. Face à une société qui se morcelle, c'est avec vous, pour vous, ensemble que nous réaffirmerons la notion de tolérance. C'est un engagement de tous les jours qui nous amène à chercher, dans notre diversité, les liens qui nous unissent. Car n'oublions pas que notre diversité est une force, et non une faiblesse. Georges Ziegler, président du Département de la Loire Arrêt sur image Journée de courses hippiques à Feurs La ville de Feurs accueille chaque année neuf réunions hippiques (ici le 24 juin lors de la traditionnelle fête de l’hippodrome). Son champ de courses, affectueusement surnommé le « Petit Vincennes », est reconnu pour la qualité de sa piste, labellisée Equu-RES. D’illustres drivers et entraîneurs français s’y disputent la victoire aux côtés des locaux, nombreux, tant la filière est riche dans la Loire. On parie en famille sur les courses de trot attelé ou monté. « Simple gagnant », « simple placé» : à vous de jouer ! Nord Initiatives, événements, inaugurations… Retrouvez toute l’actualité et l’information de votre territoire. Cordelle / insolite Un parcours d’obstacles 100 % inclusif et écoresponsable Imaginé par le Stéphanois David Deux et porté par l’association Outdoor Academy, Spart Xtrem est un concept unique en France adapté à tous et respectueux de l’environnement. Passage de gué, tranchées, espaliers… Avez-vous déjà rêvé de tester un parcours d’obstacles d’une vingtaine de modules, réplique des entraînements militaires ? C’est possible grâce au projet de David Deux. Implanté sur un bois d’un hectare sur la commune de Cordelle, Spart Xtrem est destiné aux jeunes dès 5 ans autant qu’aux seniors, aux valides et aux personnes en situation de handicap. Le site a été pensé pour respecter au maximum la nature avec la volonté de n’utiliser aucun matériau plastique, ni béton, ni caoutchouc : « Inclusion et éco-responsabilité sont les deux valeurs que je voulais défendre, tout comme la confiance et le dépassement de soi, la cohésion et la reconnexion avec notre environnement ». David Deux, qui a encadré des camps militaires dans une première vie professionnelle, est un éducateur sportif formé au sport adapté, handisport et sport santé. Ayant connu le fauteuil roulant, suite à un accident, il a réappris à marcher. Trottant dans sa tête depuis un moment, Spart Xtrem a naturellement vu le jour : « Il y a un désir de partage entre des personnes valides et en situation de handicap dans un cadre verdoyant et apaisant, loin des écrans. Nous sommes ouverts six jours sur sept et proposons plusieurs parcours d’environ 1 h 30 ». + d’infos david.deux@outdoor-academy.fr Le Coteau / exemplaire Une entreprise intégrée au grand défi Cent cinquante entreprises ont pris part, courant 2022 en France, au Grand Défi des Entreprises pour la Planète. Multinationales, PME, TPE spécialisées dans l’alimentaire, le bâtiment, le transport, tirées au sort comme le furent les participants aux conventions citoyennes pour le climat et la fin de vie, et réunies « pour créer un nouveau modèle de prospérité économique, humaniste et régénérative ». Parmi les acteurs sélectionnés et volontaires : Passot innovation, au Coteau. Contre-intuitif, a priori, pour une TPE spécialisée dans l’objet média (cadeau d’affaire et objet publicitaire) ? « Non, car les goodies bon marché n’ont jamais eu leur place chez nous, indique Bertrand Passot, associé à ses deux frères. Nous avons toujours été sensibles aux enjeux environnementaux ». Leurs parents, en 1963 déjà, avaient fait le choix du made in France pour réaliser une partie de leurs porte-clefs. 600 références produits figurent aujourd’hui au catalogue, dont 55% fabriquées en interne. « Le reste est issu du négoce mais nos salariés réalisent tout le marquage. Nos compétences vont de la sérigraphie à l’impression digitale en passant par le laser. » 44 personnes travaillent pour l’usine roannaise. Toutes ont été formées en janvier à la fresque du climat, un engagement pris dans le cadre du Grand défi. « 100 propositions concrètes ont émergé de nos travaux », rappelle Bertrand Passot. La petite Ligérienne a choisi de tester cet automne l’emploi de matières premières secondaires (c’est-à-dire de matières recyclées) dans la conception de ses gobelets publicitaires. Avec 7 millions d’unités produites à l’année, l’objet, n°1 des ventes, devrait facilement trouver son marché. SDIS 42 Charlieu Cinq fois champion de France, le lieutenant Stéphane Michaud, adjoint au chef de compagnie de Charlieu, a fait une nouvelle fois honneur à la Loire en décrochant le titre de vice-champion vétérans lors de la Finale nationale du parcours sportif pompier en juillet à Saint-Étienne. À noter également le sacre de Thibault Escot (Montrond-les-Bains) dans la catégorie seniors. Véloire 8 VAE (vélos à assistance électrique) sont affectés aux missions de surveillance des agent du Département qui entretiennent la Véloire entre Roanne et Saint-Pierre-la-Noaille. Riorges / sport 1re nordique riorgeoise Gym entretien, cardio training, step, pilates… Les disciplines proposées par l’AGV riorgeoise (Association de Gymnastique Volontaire) mobilisent quelque 300 adhérents à l’année. L’association organise son premier regroupement de Marche nordique samedi 30 septembre. Trois circuits sont proposés au départ du Château de Beaulieu : une « découverte » de 4 km sur Riorges, un parcours de 6 km sur Riorges et Roanne et un de 13 km sur Riorges, Ouches, Villerest et Roanne. À 9 heures, échauffement collectif animé par un éducateur diplômé. + d’infos agv-riorges.fr Santé / Roannais Aide aux stages en médecine L'Assurance maladie estime à 65.000 le nombre de Ligériens privés de médecin traitant. Pour remédier au problème, le Département soutient les internes effectuant un stage de six mois dans les zones sousmédicalisées. 26 demandes d’aides ont été déposées pour la période mai-octobre 2023. 68.900 € seront attribués. Villerest / initiative Chasseurs de météores Le club Jupiter participe, en Roannais, au programme de recherche Vigie-Ciel. Un cadeau « tombé du ciel ». Une antenne et une caméra sont, en mairie de Villerest, affectées depuis 2017 à la détection de météores, toutes deux installées dans le sillage d’un bolide tombé en Roannais. Dans la nuit du 6 au 7 août 2016, un corps extra-terrestre d’un mètre cube pénètre l’atmosphère. Le caillou est ancien, antédiluvien même : âgé, peut-être, de 4,5 milliards d’années. Durant quelques secondes, la nuit ligérienne se défait de sa noirceur. Puis la clarté se meurt, comme s’abîme le projectile dans la région de Saint-Germain-Laval. Des scientifiques contactent alors le club d’astronomie local, Jupiter, pour lui proposer l’implantation d’outils de surveillance. « Il nous fallait un site relié à Internet. La mairie de Villerest s’est portée volontaire », se rappelle Éric Bouchez, président du club. De Riorges, l’association déménage en bords de Loire. La voici intégrée au réseau Fripon (Fireball Recovery and Inter Planetary Observation Network ; une centaine de caméras braquées H24 vers l’espace dont les images permettent d’évaluer les trajectoires des corps) et au programme Vigie-Ciel. Deux membres du club, Éric Bouchez et Antoine Viel, sont formés par le Muséum national d’histoire naturelle. Leur mission : éveiller la curiosité du grand public et piloter, en région, les recherches terrain. Car nombre de bolides échoués sur Terre demeurent introuvables, avalés par la végétation. D’autres, ramassés puis délaissés, passent à la benne en dépit de leur valeur. À Saint-Germain-Laval, les battues de 2017 et 2018 n’ont pas permis de localiser le caillou recherché. + d’infos Le club Jupiter sera présent à la Fête de la science les 10 et 11 octobre à la salle La papeterie de Villerest. astrojupiter.fr Emploi Villerest Le président Georges Ziegler a dernièrement visité la plateforme de tri textile le Tri d’Emma à Villerest. L’entreprise porte un projet d’upcycling (valorisation de matières collectées en accessoires et produits déco pour la maison). Ce nouveau chantier devrait lui permettre d’embaucher sept nouvelles personnes en insertion. Centre Mornand-en-Forez / agriculture Paysans engagés Se lever le matin pour bien nourrir les Hommes, c’est une fierté. Alors quand on fait en plus un geste pour la planète... » Laurent Larue possède à Mornand 70 vaches laitières. Ses bêtes ont la particularité d’émettre moins de gaz à effet de serre que la moyenne. La raison de ce petit miracle ? L’éleveur souscrit depuis 2012 à la démarche Bleu blanc cœur de Sodiaal. En 2000, les préoccupations de la coopérative sont de nature alimentaires. L’entreprise s’intéresse au beurre dont la « tartinabilité » gagne en qualité après l’hiver. Les bêtes, conclut-elle, ingèrent au pâturage quantité d’Oméga-3, par suite transmis au lait. Un défi se présente aux éleveurs : reconstituer à l’année ces fameuses rations de printemps. Un travail de qualité débute dans les champs pour diversifier les fourrages. On introduit de la luzerne, du lin, du pois… Le lait monte en gamme (les oméga-3 sont réputés excellents à la santé) quand la démarche prend une dimension environnementale. Sodiaal interdit en 2021 le soja d’importation, synonyme de déforestation. Surtout, les éleveurs réalisent qu'ils améliorent la digestion des bêtes et font chuter ainsi les émissions de méthane. « Chacun possède un écocompteur actualisé chaque mois, fonction d’analyses effectuées au pis de la vache », indique Laurent Larue. Le programme bénéficie du soutien de plusieurs mécènes dont Loire Habitat, tenu d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. 5.885 € ont été versés en 2023 par le bailleur social aux 27 éleveurs labellisés dans la Loire. Les fonds leur ont été remis en juin sous forme de chèques cadeaux et bleus de travail. Jeunesse : précieux Le président Georges Ziegler a lancé, aux côtés de Chantal Brosse et Jean-Yves Bonnefoy, l’Été jeunes à Précieux: 41 stages sportifs et culturels de 4 jours avec nuitées à destination des 8-17 ans. 574 adolescents ont bénéficié du dispositif par le biais d’associations partenaires. Le Département a consacré 273.000 euros à l’opération. Nature 16 : c’est le nombre d’acquisitions de terrains réalisées en 2022 par le Département pour compléter les propriétés des Jasseries de Colleigne et Hautes Chaumes du Forez. Veauche / initiative Joëlette : un championnat d’europe en Forez Maison de l’Europe et AIMCP Loire préparent le troisième championnat d’Europe de joëlettes. Tomates russes et Noires de Crimée s’acoquinent au potager. La paix en Ukraine germera-t-elle en ce coin de verdure, propriété de la Maison de l’Europe et des jumelages ? Florent Tissot aime à le penser. On fait, en compagnie du Veauchois, le tour du propriétaire qu’administrent deux associations (Veauche Jumelages et la Maison de l'Europe cœur de Loire émanant du Mouvement européen Loire, de l’UFCV 42 et de Veauche Jumelages). De leur union est né un lieu de partage et de ressources, un foyer. On y fréquente la cuisine –espagnole dans le cadre d’ateliers gourmands, on enchaîne lectures et jeux dans le décor rétro du salon allemand. On tient conciliabule à l’étage. Le bâtiment, mis à disposition il y a douze mois par la municipalité de Veauche (une rareté, pareilles maisons ayant habituellement leur siège en agglomération), se prête aux synergies. De celles qui conduiront le 23 septembre à la tenue du troisième championnat d’Europe de joëlettes, événement organisé par l’AIMCP (Association des infirmes moteurs cérébraux et polyhandicapés) Loire pour favoriser l’inclusion. Avec l’aide de la Maison de l’Europe, la manifestation bénéficiera d’une coloration internationale. 45 équipages seront accueillis au départ de l’école de la Colombe à Saint-Galmier dont plusieurs espagnols, italiens et allemands. « Certains de nos partenaires seront également présents sur le village exposant et plusieurs échanges organisés quant à la façon d’aborder le handicap en Europe », indiquent Marthe-Claire Portran (présidente du Mouvement européen) et Cyril Hortala (directeur de l’UFCV). Parrainé par Loïc Vergnaud, médaillé aux jeux paralympiques de 2021, le parcours de 9 km emmènera valides et non-valides sous les ramures du bois Barou. À noter que la course est ouverte à tous et déguisée. « Nous tenons à faire de cette journée un grand moment de partage », indique l’AIMCP. + d’infos Inscription à l'adresse accueil.siege@aimcp-loire.fr Maison de l’Europe cœur de Loire, 19 avenue Paccard à Veauche. Dovezy / observation Migration Chaque automne, professionnels et bénévoles se retrouvent au col de Baracuchet pour suivre à la jumelle les grandes migrations d’oiseaux. 40 ans que ça dure ! Deux journées portes ouvertes « anniversaire » sont prévues les 17 septembre et 15 octobre à l’observatoire de Lérigneux (entre Dovezy et le col). Montrond / patrimoine Oyez oyez Le château de Montrond-les-Bains a fait peau neuve. Fermé dix-huit mois au public, le monument s’est doté d’un très bel espace muséographique. 1,4 million d’euros a été investi par la municipalité, dont 62.000 apportés par le Département. Couloir immersif dédié aux contes et légendes du Forez, odorama, visite costumée, réalité augmentée... Les animations y sont terriblement ludiques. Petits et grands s’initient aux us et coutumes du 13e siècle avant de gagner remparts et tours en ruine. Ne manquez pas la salle d’armes et la terrasse aménagée dans le donjon. + d’infos À découvrir les mercredis, samedis et dimanches de 10 h à 18 h jusqu’à fin septembre et du mercredi au dimanche pendant les vacances de la Toussaint. Plein tarif : 6,5 €, gratuit pour les moins de 12 ans. montrond-le-fort.fr Chazelles-sur-Lyon / bien vieillir Le nouvel EHPAD inauguré Inauguré le 26 mai dernier en présence des résidents, du personnel et des élus, l’Ehpad « Au Chapeau des jours heureux » à Chazelles s’affirme comme un véritable lieu de vie ; l’aboutissement d’un projet de 10 ans et de 16,6 millions d’euros, pour lequel l’Agence régionale de santé, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, le Département de la Loire et la Commune ont apporté leur soutien financier. « Nous proposons un accompagnement adapté aux personnes accueillies dans un cadre sécurisé et confortable. C’est un lieu pour les résidents et leurs familles avec des espaces de vie sociale et d’animation, proche du centre-ville », confie Marc Morin, directeur du Centre hospitalier des monts du Lyonnais. L’établissement dispose de 120 lits d’Ehpad - exclusivement des chambres individuellesdans des unités de vie à taille humaine. À noter : la prise en charge est adaptée aux résidents atteints de maladies neurodégénératives. + d’infos Ehpad « Au Chapeau des jours heureux », 10 rue de la Charité, Chazelles-sur-Lyon, tél. : 04.28.23.18.20. Made in Loire : des écharpes pour bébé Lové contre le cœur, bébé s’endort sans pleurs. Pour l’avoir testé, le dispositif est efficace. On prend soin, chez Néobulle, des nourrissons et de leur maman. La marque ligérienne s'illustre sur deux segments : l’aromathérapie (soins biologiques) et le portage. Séverine Martial est infirmière, conseillère en lactation, lorsque lui vient, en 2003, l’idée d’écharpes « made in Loire » pour les membres de l’association Naturellement parents. En 2005, la fondatrice déborde de commandes, il lui faut créer une entreprise. Elle décide d’internaliser la production, embauche une poignée de couturières dont le nombre atteint aujourd'hui 23 tandis que le chiffre d’affaires excède les 3 millions d’euros. « Les salariées ont le choix de leurs horaires et de leur bureau : usine ou domicile. Nous ne travaillons pas à la chaîne. Chacune prend sa caisse, est responsable de la confection d’une pièce », indique la directrice. Le management est atypique, séduisant, probant. « Nous n’avons aucun problème de recrutement », sourit Séverine Martial. On respecte autant l’humain chez Néobulle que l’environnement. 90% des fournisseurs sont français. « Le tissu provient des établissements Denis et fils à Montchal. Sangles, boucles, emballages, flyers, tout est local. » L’entreprise prend ses aises à Saint-Bonnet-le-Château ; Néobulle investit dans un nouveau siège en bois local, chauffé en géothermie. 4,2 millions d’euros sont dédiés à la construction exemplaire. Le déménagement est prévu fin 2023. + d’infos : neobulle.fr Agriculture Feurs Le jury du Concours des produits fermiers innovants s’est réuni en juin à Feurs autour de Chantal Brosse, vice-présidente chargée de l’agriculture, et Sylvain Roux, chef étoilé au Château Blanchard. Associés à la dégustation, les collégiens du Palais ont évalué 17 produits. Le palmarès sera dévoilé en octobre à Montbrison. Sud Andrézieux-Bouthéon / cocorico Le premier chemin de fer continental a 200 ans Deux cents ans qu’on bouchonne entre Saint-Étienne et Bouthéon. 170 convois de bœufs se croisent, en 1816, sur la route royale 100, future RN82, les tombereaux dégueulant de charbon. Alors que l’on n’a pas encore, dans le nord et l’est de l’Hexagone, tiré parti des sous-sols, le bassin stéphanois exporte dans la France entière. Un tiers de la production nationale en est extraite. « C’est dans ce contexte qu’apparaît le chemin de fer », explique Olivier Rousseau, directeur du château de Bouthéon. Il s’agit de fluidifier et de massifier les échanges. Ingénieur des mines, Louis Antoine Beaunier se transporte en Angleterre pour juger d’un nouvel artifice : le rail. Il en rapporte l’idée, convaincu de pouvoir relier Saint-Étienne aux deux grands fleuves voisins. Mais Louis XVIII tempère. L’usage est à la navigation. Et le percement d’un canal, de la préfecture à Givors, côté Rhône, a la préférence des autorités. L’ordonnance royale délivrée en 1823 concerne seule la Loire. Les chevaux mèneront les wagons sur 20 kilomètres, du pont de l’Âne jusqu’au port andrézien, le long du Furan. Quatre ans sont nécessaires à la construction, sur fonds privés, de ce « canal sec ». La première ligne de chemin de fer d’Europe continentale ouvre en 1827. Suivront la deuxième et troisième ligne de France, en 1832 et 1833, l’arrivée des voyageurs puis des locomotives... De ce glorieux passé ne subsistent que peu de traces : quelques vestiges traqués 18 années durant par les Amis du Vieux Bouthéon, objets d’un ouvrage et d’un film de 40 min. Inaugurée en 2020 par la commune d'Andrézieux, l’Aventure du train se charge d’éveiller les consciences. Une attraction à découvrir en cette date anniversaire. + d’infos: boutheon.com, aventuredutrain.com Transports 507 chariots (wagons) furent utilisés lors de l’ouverture de la ligne Jeux olympiques Saint-Étienne Sept communes ligériennes seront traversées, le 22 juin 2024, par la très symbolique flamme olympique, annonciatrice des Jeux. Une vraie chance pour Charlieu, Roanne, Feurs, Montbrison, Firminy, St-Chamond et St-Étienne. « On ne vit ce genre d’événement qu’une fois par siècle », souligne Georges Ziegler. Saint-Étienne / foire internationale Vous allez en voir de toutes les couleurs... Rendez-vous cet automne pour la 74e édition de ce grand rendez-vous territorial, économique et festif. Cette année, place au rugby et aux îles du Pacifique. Depuis 1949, la Foire de Saint-Étienne est un événement incontournable. 11 jours de fête, 280 stands, 80.000 visiteurs... Une immense boutique éphémère dans des secteurs variés comme l’équipement de la maison, les loisirs, la culture ou encore la gastronomie. Fait unique : cette édition se tiendra en même temps que des matchs de la Coupe du monde de rugby accueillis à Saint-Étienne (Argentine-Samoa le 22 septembre, Australie-Portugal le 1er octobre). Les îles du Pacifique seront à l’honneur avec des animations autour de la culture maori, des chants, des danses, un lagon, etc. Dépaysement assuré ! Retrouvez le Département et la grande épicerie de nos terroirs à proximité immédiate de l’entrée principale, côté Hall A. Au menu : dégustations gratuites et rencontres avec des producteurs. + d’infos : du 22 septembre au 2 octobre à Saint-Étienne Parc expo, 5 € / moins de 8 ans : gratuit. Toute la programmation, dont les concerts, sur foiredesaintetienne.com, loire.fr/foire Santé 5 : c’est le nombre d’accélérateurs de particules en service au CHU. Le centre hospitalier, pôle de référence en cancérologie, a renouvelé l’un de ces équipements en juin. Saint-Régis-du-Coin / nature « Vaut la visite » Plus grande tourbière du Pilat, Gimel est depuis peu référencée au Guide Vert Michelin. Une étoile signale aux voyageurs son intérêt naturel et patrimonial. Le site est classé zone Natura 2000 et connu pour abriter l’étonnante drosera à feuilles rondes (petite carnivore friande d’insectes). Un sentier d'interprétation de 800 mètres sur caillebotis, accessible aux personnes à mobilité réduite, facilite sa découverte. + d’infos parc-naturel-pilat.fr Saint-Étienne / rayonnement Élu en décembre 2022 au sein de la très prestigieuse Académie des sciences, Guy Perrin s’est officiellement exprimé le 6 juin sous la coupole de l’Institut de France. Un ligérien à l’académie des sciences On ne compte que 12 sièges d’astronomes à l’Académie des sciences. Pour 1.200 elligibles. Jamais je n'aurais pu concevoir pareil honneur. J’en suis tombé de ma chaise ». Le Ligérien Guy Perrin a récemment rallié la haute assemblée, élu, précise l’institution, « parmi les plus éminents spécialistes français et étrangers ». La cérémonie d’installation, menée en juin 2023 au rythme des tambours de la Garde républicaine, a paru grandiose. « C’était beaucoup de pression, confie-t-il. Très émouvant, très solennel ». Trop pour qu’il se risque à lever les yeux de son papier. « Notre discours sous la coupole est appelé à rester… » Son propos ? Les trous noirs, objets de deux décennies de travaux. Au sortir de prépa au lycée Claude-Fauriel, le jeune Stéphanois ne s’imagine pas faire carrière dans la recherche. Reçu à l’École polytechnique, il pense à l’industrie spatiale. Mais les théories du très médiatique Hubert Reeves résonnent agréablement à son oreille. Il opte finalement pour l’astronomie, saute sur un sujet de thèse instrumentale. « L’interférométrie optique était en phase de développement à l’époque et il était plus courant d’utiliser de grands télescopes pour observer de tout petits objets, explique-t-il. Mais limités à des diamètres de quelques mètres et ne résolvant que des objets proches. On savait cependant qu’en utilisant plusieurs télescopes placés à de grandes distances pour faire un interféromètre, on pourrait résoudre des objets lointains. » Les étoiles, à force de progrès techniques et scientifiques, se rangent à son objectif. Guy Perrin se prend à rêver d’objets plus mystérieux. Les trous noirs finissent par l’occuper à plein temps, dont un en particulier, celui, central, de la Voie lactée. L’astronome de l’Observatoire de Paris a récemment permis d’en mesurer la masse et les effets de relativité générale. + d’infos Créée par Colbert en 1666, l’Académie des sciences compte 286 membres, 120 associés étrangers et 63 correspondants. academie-sciences.fr Démocratie Pilat Les élus départementaux se déplacent régulièrement sur le terrain à la rencontre des agents de la collectivité, des maires, des acteurs économiques. Ils étaient le 11 juillet dans le canton du Pilat. L’occasion pour Georges Ziegler, Éric Lardon, Valérie Peysselon et Jean-François Chorain de faire à La Versanne la découverte des Acrobois, plus grand parc aventure de la Loire. C’est dans l’actu Interview Habitat : des services groupés sous le même toit La Maison départementale de l'habitat et du logement (MDHL) accompagne les particuliers dans chacune de leurs démarches relatives au logement. Le point avec l'élue référente, Fabienne Perrin. Nombreux sont les habitants à se poser des questions sur l'habitat : conflit avec un syndic, projet de rénovation énergétique, opportunités d’achat... À qui peuvent-ils s’adresser pour trouver des conseils ? À la Maison départementale de l'habitat et du logement (MDHL). Ce lieu unique d’information et d’orientation a vu le jour en 2011 à Saint-Étienne, en 2013 à Roanne et en 2016 à Montbrison. Locataires comme propriétaires y sont les bienvenus. Il n’est qu’une condition pour passer la porte : habiter la Loire. Comment être sûr d’obtenir une réponse pertinente à ses interrogations ? Les usagers, qu’ils appellent ou se présentent sur site, sont pris en charge par un agent d'accueil. Celui-ci se charge de les orienter vers le bon interlocuteur. Les partenaires avec lesquels nous travaillons sont nombreux. Nous avons des spécialistes en questions juridiques, financières et fiscales, comme l’Adil, par ailleurs guichet unique de la lutte contre l'habitat indigne et antenne dédiée à la prévention des expulsions ; des experts en rénovation énergétique comme l'Alec… Les bénéficiaires n’ont rien à débourser ? Absolument rien. Tous les conseils délivréssont gratuits. Il s'agit d'un service public. Le Département travaille en plus avec des architectes… Leurs services sont accessibles aux particuliers -et aux communes- pour tout projet de construction, de rénovation, d’adaptation. L’évolutivité des logements pèse dans la réflexion des ménages. Beaucoup anticipent une perte d’autonomie... Oui, nous sommes sollicités par des personnes âgées, handicapées, des jeunes inscrits dans une démarche préventive, des aidants en quête d’information pour leurs parents. L’architecte est mis à profit mais pas seulement. Nous disposons également d’un ergo-thérapeute. Jusqu’ici, celui-ci organisait des séances collectives mais dès le 12 septembre, notre professionnel recevra les particuliers à titre individuel pour un accompagnement plus poussé. + d’infos Maison départementale de l'habitat et du logement (MDHL), 04.77.59.96.50 (Saint-Étienne), 04.77.78.39.94 (Roanne), 04.77.96.56.66 (Montbrison), loire.fr/mdhl Un conseiller numérique a été recruté il y a deux ans pour assister les particuliers dans leurs demandes d'aide aux travaux. Saint-Étienne / collège Trois colosses en façade Les artistes Ella et Pitr ont investi en mai le collège Marc-Seguin pour travailler à la réalisation d’une fresque éphémère au sol et d’une œuvre durable en façade. Mené en partenariat avec l’équipe enseignante, le projet porté par la Cité éducative a permis aux élèves du REP (réseau d’enseignement prioritaire, collégiens et primaires), d’interroger le rôle et la place de l’image dans la société puis de s’initier à la peinture et au collage. Le résultat ? Monumental ! Essai réussi pour le comité de rugby de la Loire 2.000 jeunes ont découvert le rugby durant l’année scolaire 2022-2023. Façon d’encourager à la pratique avant le grand rendez-vous de la Coupe du monde. Le Département a largement contribué à cette opération séduction. Touché ! » Les cris pulsent sur le stade de Méons. Écrasées de soleil, les chasubles accélèrent et soufflent au gré des remises en jeu. « Une grande journée », commente Patrick Banizette, président du comité rugby de la Loire, depuis le banc de touche. Le tournoi, ce 7 juin, mobilise des dizaines de collégiens. La veille, le stade a reçu les « petits » de primaire. « 2.000 jeunes au total », précise l’organisateur. Sollicités en début d’année scolaire, 96 classes et centres sociaux ligériens ont pris part à l’exercice. « Nous avons appris les rudiments du rugby à toucher aux enseignants, explique le président. Ils ont ensuite formé leurs élèves ». Les équipes, réunies au printemps, ont une première fois éprouvé leur habileté. « Les professeurs ont pu situer leur classe dans leur groupe d’âge, évaluer leur marge de progression. Possibilité leur était ensuite donnée de consulter leur club local, et de bénéficier d’un accompagnement avant les phases finales. » Sachant l’enjeu de ces dernières : 1.100 places de match à gagner (dont 800 offertes par le Département) pour suivre la prochaine Coupe du monde de rugby à Geoffroy-Guichard, façon de récompenser les meilleurs sportifs mais aussi les plus citoyens des engagés. « Nous avons demandé à chaque classe de réaliser une courte vidéo sur les valeurs du rugby : entraide, fair-play, loyauté, respect... Ces images ont compté pour un tiers dans le classement final, un tiers étant dévolu au comportement des élèves, un tiers aux résultats sportifs (seuls les primaires ont échappé aux notions de compétition et donc au classement athlétique, NDLR) ». Les lauréats recevront leur lot en septembre à l’hôtel du Département. Mais les classes sont déjà gagnantes : toutes ont hérité d’un kit de matériel et vu leurs déplacements défrayés. Le comité espère avoir séduit de nouveaux adeptes. « Les coupes du monde ont tendance à produire du licenciement, indique Patrick Banizette. En 2017, nos effectifs avaient progressé de 20% mais le soufflé était vite retombé. L’idée est de fédérer dans la durée. Le rugby est un sport collectif dont la réalité diffère souvent de ce que l’on peut voir à la TV. Nous espérons avoir valorisé ce sport. Les jeunes, en tout cas, étaient enthousiastes. » En chiffres 41.000 € versés par le Département au comité de rugby pour l’organisation de la manifestation 15.000 € pour l’achat de 800 places offertes en récompense aux lauréats Dossier À bonne école Nouvelles aspirations, nouveaux défis. La jeunesse évolue. Les collèges ligériens aussi. L' heure de la rentrée a sonné. 38 581 élèves sont inscrits au collège cette année dans la Loire auxquels le Département garantit de bonnes conditions d’apprentissage. Établi pour les années 2023-2027, un nouveau programme éducatif a été pensé pour guider les actions de la collectivité. Nombreux ont été les enseignements tirés de la pandémie de covid : bénéfices réaffirmés de la culture et du sport au quotidien, consécration du numérique ; outil porté aux nues durant le confinement. « Cela a déstabilisé tout le monde, se souvient Romain Cheynet, responsable de la cellule Laboratoire des projets au sein du Département. Certains élèves, en retrait dans le groupe classe, ont par ce biais gagné en confiance quand d’autres décrochaient totalement ». Trois axes tiendront lieu de boussole aux politiques à venir : « se sentir bien au collège », « apprendre par le numérique » et « se projeter dans l’avenir avec confiance ». Beau challenge sachant les bouleversements sociétaux induits par le virus et maintenant le changement climatique. « L’écart grandit entre les aspirations des jeunes, l’enseignement supérieur et les emplois du territoire. Un fort accent sera mis sur ladécouverte des métiers. L’idée reste d’équiper chacun face à la nouvelle instabilité du monde. De contribuer à former des adultes autonomes et flexibles. Le Département a son rôle à jouer en la matière, aux côtés des parents et de l’Éducation nationale. » 76 collèges dans la Loire, 50 publics et 26 privés Principaux chantiers « menés cet été : À Saint-Just Saint-Rambert (Anne-Frank), fin de la restructuration partielle du collège : aménagement du plateau sportif, isolation des logements de fonction. Coût de l’opération globale : 12,8 M€ À Bourg-Argental (Le Pilat), réfection du pôle sciences, salle zen, hall couvert, sanitaires élèves et salle de permanence (1,08 M€ ) À Riorges (Albert- Schweitzer), mise en accessibilité et changement du système de sécurité incendie, rénovation de la laverie de la demipension (643.000 € ) Clotilde Robin, vice-présidente chargée de l’Éducation et du collège « La période post-covid a fait émerger de nouvelles priorités, centrées sur les usagers. Le programme éducatif 2023-2027 doit nous servir de cadre de référence. 450 de nos agents, affectés aux collèges, veillent à son bon déploiement ». Sandrine Morent, directrice de l’éducation. Crises d’angoisse et dépressions touchent massivement les jeunes depuis le covid. En quoi le Département peut-il contribuer à leur mieux-être ? Cela passe, à notre modeste niveau, par des établissements qui donnent envie d’apprendre : 14 millions d’euros concourent chaque année à moderniser notre patrimoine. Nous accompagnons les collèges dans la rédaction de leur plan de déplacement. L’idée est de privilégier une mobilité apaisée, de faciliter les alternatives à la voiture, le vélo notamment. Trois établissements participent à une première expérimentation : Louise-Michel à Rive-de-Gier, Côte roannaise à Renaison et Le Palais à Feurs. L’attention de la collectivité se porte-t-elle aussi sur la demi pension ? Oui, sachant que nos établissements bénéficient de leur propre équipe de cuisine. Il n’est fait appel à aucun prestataire. Nous avons créé des buffets d’entrées ou de desserts et travaillons sur le déploiement d’un nouveau plan alimentaire. Son but : introduire davantage de choix dans les plats chauds : viande ou protéine alternative. On n’enseigne plus en 2023 comme on le faisait en 1950… Effectivement, nous permettons aux professeurs d’expérimenter de nouvelles façons de travailler, de sortir du traditionnel face-à-face. Des « salles lab’ », organisées en pôles et dotées de plusieurs tableaux, ont été aménagées dans les collèges Ennemond-Richard (Saint-Chamond), Waldeck-Rousseau (Firminy), Papire-Masson (Saint-Germain-Laval) pour favoriser la coopération plutôt que la communication descendante. Nous fournissons par ailleurs davantage d’équipements numériques en fonction des besoins. Certaines équipes pédagogiques abandonnent les PC fixes au profit d’ordinateurs portables. Le wifi partout étant une réalité dans 75% de nos établissements (il sera complètement déployé à la rentrée 2024), de plus en plus de cours ont désormais lieu en extérieur, dans la cour. Des cours de sciences pas comme les autres Réputées moins attractives, les disciplines scientifiques font l’objet de nouvelles approches. On étudie en collège les mathématiques, la physique ou la biologie par le biais du jeu et du théâtre. Une démarche encouragée et soutenue par le Département.… Reportage. C'est mon tout premier jour en tant qu’enseignant », prévient le nouveau venu, bretelles et pantalon en tweed. L’homme a fait irruption dans la salle de classe, comme sorti d’un livre d’histoire. Les élèves lui jettent un regard amusé. Intéressés. « À quoi servent les mathématiques ? » interroge le bonhomme. Moue circonspecte des collégiens. « Ils sont un moyen d’explorer le monde, d’en décoder les mystères », bégaie l’étranger. Chuintement de craie sur fond noir : le nom d’Alan Turing apparaît au tableau. L’assemblée ne pipe mot. Combien savent l’exceptionnel parcours de ce mathématicien hors pair, convié en 1939 à Bletchley Park pour casser la technique de chiffrement nazie ? Tombeur de l’envahisseur, premier défenseur de l’intelligence artificielle. L’orateur se dévoile, parle des services qu’il rendit au Monde. « Je voulais, pour ce spectacle, infiltrer le milieu scolaire, glisse Vladimir Steyaert, metteur en scène de Prof. Turing. Les élèves sont à leur bureau. Le théâtre s’invite dans leur univers, sans le côté solennel. Les interactions avec le comédien sont variées : les collégiens invités à décrypter des messages, à disputer une partie d’échec. Le format a été pensé pour conserver l’attention et faire le récit d’un destin exceptionnel, condamné pour "homosexualité". » À cette leçon de sciences -et d’humanités’ajoute une heure de médiation scientifique animée par La Rotonde (centre de culture scientifique et technique de l’École des mines). L’occasion, pour les collégiens, de résoudre en groupe différentes énigmes. Leur mission : trouver trois clefs de chiffrement et casser les codes d’un cryptex. « La manipulation est fondamentale, estime Amelia Richard, animatrice à la Rotonde. Le "faire" interpelle, marque, stimule ». « Trop bien ! », s’enthousiasment Melina, Arthur et Shahïn, élèves en 4e à Jean-Dasté. « C’est drôle, instructif et différent. Il est plus amusant d’apprendre en jouant. » Soutenue par le Département, au même titre que le dispositif Schoolab (destiné à mettre en relation élèves et jeunes chercheurs), l’offre rencontre une belle adhésion des enseignants. « Les interventions mobilisent des connaissances abordées dans le programme de manière très classique et ont deux vertus : dévier du cadre et susciter la coopération, explique Astrid Aracil, prof de physique-chimie à Jean-Dasté. L’expérience peut déstabiliser les plus scolaires mais permet aux gamins traditionnellement moins à l’aise de se réaliser. Ceux-ci ont en général plein d’idées. » À vos côtés Et au milieu coule une rivière L’état des rivières ligériennes fait l’objet d’un suivi depuis 2002. Le Département évalue la qualité des eaux et soutient la restauration des milieux. Il en a coulé de l’eau sous les ponts en 20 ans. A-t-elle gagné en qualité cette eau ? C’est ce que tente de déterminer le réseau de suivi porté par le Département. Une quarantaine de stations analytiques quadrillent le territoire (en plus de celles gérées par l'Agence de l'eau). Six fois l’an, la collectivité mandate des prestataires pour y effectuer des prélèvements. « Les investigations portent sur la température, les matières organiques, les nutriments, la présence d’invertébrés et d’algues », précise Anne-Flore Estable, chargée de mission Milieux aquatiques. Les données issues des contrôles, financés à 50% par l’Agence de l’eau, sont transmises à la Fédération de pêche qui réalise ellemême un suivi, de même que les structures porteuses de contrats territoriaux. Agrégés, les éléments attestent de l’état global des cours d’eau. De mauvais (rouge) à très bon (bleu). « Nous disposons ainsi d’un bilan annuel, explique Anne-Flore Estable. Ce dernier permet d’orienter les actions pour la restauration des milieux et d’en mesurer l’efficacité. » Il est en quelque sorte un préalable indispensable à la bonne gestion de la ressource, d’autant plus important que l’Europe a fixé un cap : atteindre le bon état écologique des rivières d’ici 2027. Opérations d’assainissement, restauration des berges, découverture… En 20 ans, les indices ont amorcé leur bascule dans l’azur même si les choses, en certains secteurs, progressent plus lentement qu’ailleurs. « Il ne suffit pas d’effectuer de gros travaux sur une station d’épuration pour obtenir des résultats à l’aval. De nombreux facteurs interfèrent sur la qualité de l’eau : il y a les rejets des particuliers non raccordés, les émissions agricoles, les lessivages de sols imperméabilisés et les impacts propres au climat, liés à l’accroissement des températures et à l'abaissement des débits. En général, les têtes de bassin versant (c’est-à-dire les zones de montagne) sont plutôt préservées. Les eaux se détériorent en entrant dans la plaine, là où les activités humaines sont les plus marquées. » Des progrès particulièrement importants ont été enregistrés sur le Furan longtemps affublé d’une atroce réputation au cœur du bassin Loire Bretagne. Des travaux d’assainissement ont permis de débarrasser la rivière des rejets d’eaux usées, tandis que se multipliaient les opérations de restauration et les créations de passes à poissons. Contribuant, d'après la Fédération de pêche de la Loire, à « l’évolution spectaculaire du peuplement piscicole » et à une « très nette amélioration écologique globale ». + d’infos rivieres.loire.fr Daniel Fréchet, vice-Président chargé de l’eau et de l’environnement Le bilan permet de mieux cibler les programmes d’intervention. Le Département co-subventionne ensuite les actions. En chiffres 4.200, la distance, en kilomètres,, de cours d’eau dans la Loire, 40 stations d’analyse placées sous le contrôle du Département (aucune ne se trouve sur la Loire, le suivi du fleuve étant réalisé par l’Agence de l’eau) 6.280 prélèvements d’eau réalisés par le Département ces 20 dernières années 97.016 analyses physico-chimiques effectuées depuis 2002 1 million d’euros investi dans la gestion du réseau de qualité en 20 ans ; des crédits sont également alloués aux projets de restauration portés par les collectivités À votre service Déplacements : chèques vélo, 1.000 achats de VAE en 13 jours D’une valeur de 300 euros, les chèques vélo délivrés fin mai par le Département pour tout achat de vélo électrique neuf ou kit d’électrification ont rencontré un vif succès. Les mille coupons ont trouvé preneur en moins de 15 jours. La plateforme en ligne n’est plus accessible. Les demandes déposées sont en cours d’instruction. Les bénéficiaires percevront leur aide entre les mois d’octobre et décembre 2023. + d’infos loire.fr/chequevelo Culture : coup de projecteur sur deux peintres voyageurs Profitez d’une balade à Charlieu pour découvrir les œuvres de Blanche et Christian-Henri Roullier. L’abbaye bénédictine de Charlieu met à l’honneur deux artistes du pays de Charlieu jusqu’au 30 décembre. Frère et sœur, Blanche et Christian-Henri Roullier ont exploré la Tunisie et l’Algérie entre 1910 et 1913, pays dont ils ont ramené dessins, aquarelles, pastels, huiles, gouaches, fusains, encres, peignant portraits et scènes de la vie quotidienne mais aussi de lumineux paysages typiques du Maghreb. Une expo-dossier leur est consacrée et plusieurs animations organisées : visiteflash pour les Journées européennes du patrimoine, atelier jeune public les jeudis 26 octobre et 2 novembre de 15h à 16h15. Leurs œuvres sont issues des collections de la Société des Amis des Arts de Charlieu et des musées de la Ville de Charlieu, partenaires privilégiés de cette promenade artistique. À découvrir également, deux expositions connexes : « Voyages entre académisme et impressionnisme » proposée par les Musées de Charlieu et « Les Roullier en portraits » au château de Carillon à Saint-Nizier-sous-Charlieu. + d’infos musees-de-charlieu.webnode.fr, st-nizier-sous-charlieu.fr, abbayebenedictine.fr Toute l’actualité du Département loire.fr/actus Numérique : 3 M€ Le projet « LoireConnecTID », porté par le Département, a été retenu par le plan d’investissement « France 2030 ». À la clé : 3 millions d’euros pour des objets connectés favorisant le bien-vieillir. Portrait d’agent Un quotidien bien orchestré Conseillère aux études, Nadège Loxol est, à la Maîtrise de la Loire, aux petits soins pour les élèves. Dans le milieu, on dirait de Nadège Loxol qu’elle donne le « la ». Chargée, tous les après-midi à la Maîtrise, de questions de vie scolaire (dossiers administratifs, bulletins, suivi avec les familles), cette figure tutélaire se déplace également en soirée au collège Mario-Meunier. « Je forme un rang pour raccompagner les pensionnaires à l’internat. Je surveille les études, les devoirs de piano, anime le CDI, reste pour le self, les douches, le coucher, les coups de cafard… » L’assurance d’un certain confort pour les mineurs que cette jeune Craintilloise assiste également lors des concerts. Deux collègues gèrent à ses côtés régie et mise en place technique en plus du classique backstage : repas, loges. « On ne s’imagine pas, mais cela compte beaucoup, confie-t-elle. Il faut prévoir les moments de repos, le transport des costumes, la trousse de secours… » Le challenge n’est pas pour lui déplaire. Elle-même maman de deux ados, Nadège Loxol apprécie la diversité de son emploi ; deux ans qu’elle fait l’expérience du service public. Une nouveauté après dix années passées dans le commerce et sept dans la garde d’enfants. Elle pensait encore, avant le covid, développer une entreprise d’événementiel. Le virus a tout jeté à bas. Sans regret. L’essentiel de son temps libre est dédié à l’écriture. Autrice d’un roman de sciencefiction, L’observateur, et d’un recueil de nouvelles fantastiques, Diabolus in musica, elle met la dernière touche à la publication d’un conte musical en collaboration avec les rockeurs des Naufragés. Drôle comme loisirs et profession la ramènent à la chanson. « Je ne suis pas musicienne, précise-t-elle, mais mélomane. » + d’infos loire.fr/maitrise La Maîtrise de la Loire c’est : 1 école de chant choral située au centre musical Pierre-Boulez à Montbrison, financée et gérée par le Département 1992 : la date de sa création. Un grand concert à voix mixtes, le 27 août au Couvent des Cordeliers à Saint-Nizier-sous-Charlieu, donné le coup d’envoi des festivités de son trentième anniversaire 112 collégiens et 35 lycéens 10 à 20 concerts par an 3 conseillères aux études 323 communes Vos villes et villages Découvrez les initiatives des communes ou collectivités près de chez vous. Donzy / archéologie, ils rebâtissent la chapelle La chapelle Saint-Alban a désormais fière allure parmi les ruines médiévales de Salt-en-Donzy. Les bénévoles de l’Association de sauvegarde du patrimoine ont été nombreux (une cinquantaine) à s’investir aux côtés d’artisans durant six ans pour rebâtir clocher, chœur et nef tels que consignés dans l’Armorial de Revel. « Nous avons investi 22.0000 euros » , précise Paul Garnier, le président. Un pas supplémentaire franchi dans la restauration du site, par ailleurs doté d’un moulin et d’un four à pain. + d’infos Les 9 et 10 septembre, fête du site médiéval. saltendonzy-patrimoine.fr Saint-Étienne / culture 193 œuvres ont été offertes au Musée d’art moderne par Liliane et Michel Durand-Dessert, légendaires galeristes en activité à Paris de 1975 à 2004 et collectionneurs de renom. Doté de cinq bassins intérieurs, d’un lagon loisir, d’un bassin nordique, de toboggans et pentagliss, le futur centre aqualudique du Roannais ouvrira mi-2027 à Riorges. Roannais Agglomération a confié le soin de son élévation au groupement Chabanne architecte et au cabinet AUM Pierre Minassian dont les croquis ont été dévoilés en juin. La somme engagée est d’importance : 40 millions d’euros. Roannais / équipement Premier aperçu du futur centre aqualudique Montbrison / patrimoine Grande enquête gégé : l’appel à témoignages Poupées Caroline, Mily, Jacky, Babie... Le Musée d’Allard possède à Montbrison quantité de jouets Gégé. Rescapés de ce que furent dans les années 60 les milliers de baigneurs sortis des usines Giroud. Jamais jusqu’ici le musée n’avait mis en perspective l’histoire de cet empire local rattrapé dans les années 70 par la concurrence asiatique. Mais une nouvelle scénographie est en projet que devrait permettre d’alimenter les recherches d’une doctorante. Béatrice Guillier rédige une thèse sur le jouet. La Ville lui a confié le soin de recueillir la mémoire industrielle ; « La grande enquête Gégé » est ouverte jusqu’en décembre sur Facebook. Universitaire et municipalité espèrent toucher l’ancienne clientèle Gégé. « Nous communiquons à travers la France entière, indique le maire Christophe Bazile. Des demandes ont même été envoyées à la principauté de Monaco. » Car les Montbrisonnais s’en souviennent : l’une de leurs poupées fit jadis les gros titres des journaux, offerte pour la naissance d’une certaine Caroline... Rainier. + d’infos sur facebook Le Département vous répond Vous avez une question sur l’une de nos missions ? Un professionnel de notre collectivité vous renseigne. Toute l’actualité du Département est aussi sur Loire.fr et nos réseaux sociaux. Je bénéficie d’une bourse d’État pour la scolarisation de mon ado. Puis-je prétendre parallèlement à une aide du Département ? @loire.fr Oui si votre enfant est domicilié dans la Loire sous condition de revenu. L'aide est attribuée aux collégiens du public comme du privé, mais aussi aux 4e-3e des Maisons familiales rurales ligériennes. L’octroi d’une bourse nationale est un préalable indispensable. La demande s’effectue par le biais de l’établissement. Des coupons sont remis aux familles au cours du premier trimestre. + d’infos loire.fr/bourse Je prévois de passer le weekend en famille au bord de l’eau. Que faire pour écarter tout risque de noyade ? @loire.fr Première cause de mortalité par accident chez les enfants, la noyade engendre la mort d’une centaine d’enfants chaque année. La prévention est indispensable. En aucun cas l’enfant ne doit rester seul près d’un point d’eau. Équipez-le de brassards ou de maillot flotteur et ne laissez pas de jouets flottants dans l’eau pour limiter la tentation. + d’infos sdis42.fr Tribunes libres Groupe union pour la Loire Le dialogue, la décentralisation et les collectivités : meilleurs atouts pour sortir des crises. À l’heure des rentrées, scolaire et politique, notre majorité forme un vœu : celui d’un nouveau départ ! La crise inédite qui s’est abattue sur le pays en juillet dernier montre la cassure profonde entre deux France. Entre la France des droits et celles des devoirs. Entre la France qui sert, et celle qui se sert. Entre la France des minorités bruyantes et celles des majorités silencieuses. Entre la France enfin, des élites politiques déconnectées et des élus locaux à portée de baffes. Le malaise n’est pas né des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel. Il est plus ancien et les problématiques, rencontrées, tantôt avec les Gilets jaunes, tantôt avec la crise sanitaire en passant par les violences en marge du débat des retraites, si elles ont été écoutées, n’ont pas été entendues et encore moins solutionnées. Depuis trop longtemps, collectivement, nous nous contentons de mettre la poussière sous le tapis pour garantir, croit-on, un semblant de paix sociale. Or, en responsabilité, il est plus que temps de regarder la réalité en face. Loin de l’angélisme complice de certains, il faut entamer un dialogue de fond pour recréer du lien, réduire la fracture sociale, chère à Jacques Chirac, et remettre en marche l’ascenseur social. Ce dialogue ne doit rien éluder et permettre une remise à plat de tout un système grippé. Ce n’est pas à coup de chèques en blanc ou d’augmentation des prestations sociales que nous pouvons acheter durablement la paix sociale. Au contraire, cela nourrit et accentue le sentiment d’abandon des classes moyennes. L’État doit écouter les collectivités locales et travailler avec elles pour trouver des sorties de crises, institutionnelles, financières et sociales. L’État doit replacer la décentralisation au centre de notre système politique. Par-dessus tout, l’État doit faire confiance aux collectivités qui agissent chaque jour au service de leurs administrés, pour plus de justice et de solidarité. Notre Département est prêt à construire, avec l’État et les autres collectivités, un nouveau pacte pour rétablir la confiance, apaiser les Français et rendre plus efficaces les politiques en faveur de ceux qui en ont vraiment besoin. Cette introspection est aujourd’hui indispensable sinon vitale. N’en déplaise à ceux qui attisent la haine et s’appliquent à opposer les uns aux autres, plutôt qu’ils ne cherchent des solutions au vivre-ensemble, la société est dans un état de dislocation proche du point de non-retour. Il faut agir ensemble et maintenant. Un pays qui se parle est un pays qui avance. Un État qui écoute aura toujours une meilleure compréhension du peuple, de ses aspirations et de son consentement à l’effort. Résolument optimiste, la majorité départementale est prête à prendre sa part du fardeau. Encore faut-il que le gouvernement nous donne les compétences et les moyens d'agir. A bon entendeur ! Antoine Vermorel-Marques, président du groupe Union pour la Loire, député, Le groupe de la droite, du centre et des indépendants Groupe Loire en commun Réforme du RSA via france travail : le gouvernement fait le choix de stigmatiser les allocataires d’un minima social ! Le groupe "Loire en Commun" dénonce la réforme France Travail présentée en juin dernier par le Gouvernement, qui vise à faire des allocataires du RSA les responsables de leur propre situation. Nous défendons une vision opposée à celle du Gouvernement, lequel poursuit une politique de casse sociale et fait du « pauvre » la figure du paresseux profiteur, bouc-émissaire si facile de tous les maux de la société. Plutôt que de stigmatiser des allocataires que le RSA permet de préserver de l’extrême pauvreté, il faut un véritable plan de financement de leur insertion qui doit être notre objectif prioritaire. Plutôt que des sanctions contre l’allocataire, sans effets sur cette insertion, nous défendons la proposition de consacrer un droit opposable à l’accompagnement, pour que les moyens nécessaires puissent être mis en œuvre. L’État doit compenser à sa juste hauteur le coût de la prise en charge des allocataires et de l’ensemble des compétences qu’il a déléguées aux Départements. Si le combat contre toute fraude est légitime, la stigmatisation générale des deux millions d’allocataires est scandaleuse, quand elle permet de ne plus s’interroger sur le niveau de la prestation servie, qui n’a cessé de décrocher par rapport au SMIC. Plutôt que de partir en guerre contre les pauvres, c’est contre la pauvreté qu’il faut mener le combat. C’est contre le non-recours qu’il faut lutter quand on sait qu’un tiers des allocataires potentiels n’en fait pas la demande. Luttons aussi contre l’abandon des moins de 25 ans à la précarité, en ouvrant le bénéfice du RSA dès l’âge de 18 ans. Le groupe « Loire en commun » Disparitions Jean-Claude Charvin C’est une figure légendaire du Département qui est décédée brutalement le 22 juillet dernier à l’âge de 70 ans. Maire de Rive-de-Gier durant 25 ans (1995-2020), Vice-Président à l’Économie et aux entreprises (1987-2011), puis Conseiller départemental délégué à la Culture et aux festivals (2017-2021) au Département de la Loire, où il fut élu sans discontinuer de 1985 à 2021, verbe haut et regard profond, Jean-Claude Charvin a voué sa vie aux affaires publiques locales et à l’intérêt général. Homme de conviction et de combat, intègre et attachant, Jean-Claude Charvin était une personnalité forte comme on en croise rarement. Pour le Président Georges Ziegler, « il était un orateur hors pair. Tout le monde l’appelait par son prénom, quel que soit son groupe politique. C’était un personnage marquant de notre assemblée, un homme accessible, souriant, chaleureux, toujours prêt à livrer une anecdote ». « Il aura œuvré avec passion et fulgurance, au service des autres et de la vie publique » rappelle Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond et 1er vice-Président du Département. « C’était mon ami, un des hommes les plus brillants que la vie m’ait donné de croiser » évoque Séverine Reynaud, Vice-Présidente au Numérique. Jean-Claude Charvin s’était retiré de la vie publique en 2021. Daniel Mandon Universitaire et homme politique, il était à la fois un élu et un spécialiste du Département. Décédé le 9 juin dernier à l’âge de 84 ans à Saint-Genest-Malifaux, une ville dont il fut maire 31 ans durant, Daniel Mandon avait indissociablement lié son parcours universitaire et son engagement politique au service du territoire. Auteur d’une thèse de sociologie publiée sur le creuset culturel stéphanois, il fut élu Conseiller général dès 1979. Au sein de l’Assemblée, il sera Vice-Président en charge des affaires culturelles de 1988 à 2004, œuvrant au développement des archives et du réseau des bibliothèques. Député de la Loire de 1993 à 1997, il fut notamment rapporteur des ordonnances du Plan Juppé sur la Sécurité sociale et de la Loi sur la suspension du service national (militaire). Très impliqué en faveur des zones rurales, Vice-Président du Parc Naturel Régional du Pilat, il a œuvré pour l’emploi en zones rurales, le maintien des écoles, l’agriculture de montagne, l’artisanat et le développement des liaisons routières. Maire jusqu’en 2014, il fit le choix de se consacrer alors au travail d’écriture. Il avait publié en 2018 « Le Département de la Loire et son Conseil général, un destin singulier » (Éditions &Co). Échappée belle Essalois, château perché La forteresse d’Essalois accueille depuis 2021 le centre d’interprétation des gorges de la Loire, un espace où mieux connaître le site classé, mais aussi le fonctionnement du barrage. Il n’est de meilleure vue du fleuve que de l’antique promontoire. Les défenses en ruine d’Essalois accueillent, depuis deux ans, le Centre d’interprétation des gorges de la Loire. L’expo permanente est née d’une réflexion partagée du SMAGL (Syndicat mixte d’aménagement des gorges de la Loire), propriétaire des murs, et du groupe EDF, gestionnaire de la retenue, suite à l’historique abaissement du plan d’eau en 2012. « L’opération, à l’époque, avait fait apparaître l’ancienne ligne de chemin de fer. Le public s’était montré très curieux », explique Sébastien Arnaud, directeur du SMAGL. De gros travaux ont été diligentés (249.000 euros investis, dont 20.000 apportés par le Département) aux fins de rendre les murailles accessibles au public. « Il a fallu obtenir l’aval de l’Architecte des bâtiments de France, le site étant classé », souligne Sébastien Arnaud. Toutes les pièces en rez-de-chaussée ont été isolées des courants d’air ; pas les étages, que traversent encore les alizés (par temps chaud, il fait bon se réfugier à l’ombre des vieilles pierres) ; à peine si l'on note la nudité des murs, habités d’hirondelles. L’accès à la tour est resté, raide, via l’échelle de meunier mais le superbe toit-terrasse ravit à lui seul les timorés. On regagne le sol pour parfaire sa connaissance du paysage. À découvrir, notamment, tout un pan d’infos consacré au fonctionnement de l’ouvrage hydroélectrique : visite virtuelle de l’usine de Grangent et de ses turbines, petit film, images d’archives antérieures à la mise en eau, fonctionnement des vannes et retour sur la crue de 2008. Deux autres salles sont consacrées au patrimoine bâti des gorges, aux masures englouties, aux contes et légendes et à la préservation de l’environnement (réserve naturelle et zone Natura 2000). Mais rares sont les données relatives au vécu de la forteresse. « L'histoire du château n’est pas très riche. Il existe peu d’éléments sur son passé médiéval, rien qui nous permette de le dater : pas de tapisseries, pas de marqueurs… Il est resté à l’air libre fort longtemps », détaille Sébastien Arnaud. L’édifice jouit pourtant d’une belle célébrité. 24.000 visiteurs ont franchi les portes du monument l’an dernier. + d’infos château d'Essalois, Centre d'interprétation des gorges de la Loire 42170 Chambles, tél. 04 77 96 08 69 1. Histoire. Construit en 1580 sur les ruines d'un ancien oppidum, le château d'Essalois domine le fleuve depuis les hauteurs de Chambles. 2. Musée. Les salles du bas ont été aménagées pour accueillir le centre d'interprétation des gorges de la Loire. 3. Panorama. Depuis le toit-terrasse, les curieux observent la presqu'île de Grangent mais aussi le barrage EDF. Toutes les sorties dans la Loire loirestory.com Y aller Accessible en voiture. Depuis Saint-Rambert, suivre la route de Chambles (D108) puis emprunter le chemin d’Essalois. Grand parking à 600 mètres du site (possibilité d’accéder aux portes du château pour les PMR). Tarifs Visite libre et gratuite. Point d’information touristique à l’entrée. Se restaurer Café-restaurant Ess’Folie, tous les jours de 11 à 18 heures., tél. 09.52.79.96.92. Visiter Le barrage de Grangent se visite. Guidés par l’Office de tourisme Loire Forez, les curieux pénètrent les entrailles de la centrale. Les jeudis en septembre, les mardis en octobre. Réservation obligatoire au 04.77.96.08.69. Se balader Plusieurs randonnées autour du château : possibilité de gagner le barrage à pied mais aussi la presqu’île du Chatelet et la tour de Chambles. randos-loireforez.com Jusqu'au 5 novembre, ouverture les mercredis, vendredis et samedis de 14h à 17h30. Le dimanche de 10h à 13h et de 14h à 17h30. Fermeture du toit-terrasse à 17h15. Par ici les sorties ! Nos 10 coups de cœur Rugby : laboratoire d’essais La France accueille la Coupe du monde de rugby du 8 septembre au 28 octobre. Sept des meilleures équipes internationales investissent le Sud Loire ; quatre matchs sont prévus dans l'enceinte du Chaudron : Italie vs Namibie samedi 9 septembre, Australie vs Fidji dimanche 17 septembre, Argentine vs Samoa vendredi 22 septembre et Australie vs Portugal dimanche 1er octobre. Sans billet pour suivre la manifestation en tribunes ? Retrouvez les fans de ballon ovale au parc François-Mitterrand à Saint-Étienne. Retransmissions sur écran géant, concerts, ateliers sportifs, animations enfants, promettent de belles heures de fête au « Village rugby ». Sûr que les supporters étrangers seront nombreux à y déambuler : les « Wallabies » ont choisi d’établir leur camp de base à Andrézieux-Bouthéon et Saint-Galmier. Du 8 septembre au 28 octobre, Parc François-Mitterrand à Saint-Étienne, entrée libre Aéronautique : vol au-dessus d’un nid de coucou(s) Paré au décollage. Le 24e meeting aérien de Roanne se tient dimanche 17 septembre à l’aérodrome de Saint-Léger-sur-Roanne. 50 ans qu’Icar (Interclub aéronautique roannais) assure le show. Près de 20.000 spectateurs sont attendus en bord de piste, mains en visière, pour suivre figures de voltige et grandes parades motorisées. Tout ce que le monde de l’aviation a pu porter de coucous prévoit d'investir l’azur : rescapés des deux Guerres mondiales mais aussi appareils à réaction. Très attendue : la démonstration du jeune pilote roannais Bertrand Butin aux commandes du Rafale et le passage de la Patrouille de France. Dimanche 17 septembre, Meeting du cinquantenaire. Adulte : 23 €, 12-18 ans : 9 €, gratuit -12 ans ; meeting-roanne.net Lecture : 37e chapitre Vous êtes fans de Michel Bussi, goûtez la prose d’un Xavier De Moulins, raffolez du trait d’un Jean Cremers ? Une chance ! Ces auteurs sont parmi les 350 invités de la 37e fête du livre de Saint-Étienne. L’événement est littéraire (friands de dédicaces, vous êtes toujours nombreux le dimanche) mais aussi théâtral avec le festival des Mots en scène. Une originalité : le concours de tricot ! À vos mailles, prêts … Du 13 au 15 octobre, Fête du livre de Saint-Étienne. Places de l’Hôtel-de-ville, Jean-Jaurès et Chavanelle, entrée libre. Programme complet des conférences, ateliers, rencontres sur fetedulivre.saint-etienne.fr Le bon plan de la médiathèque Top départ pour la Coupe du monde de rugby 2024 ! Notre territoire sera aux premières loges de la compétition puisque Geoffroy-Guichard accueillera lors de la phase de poule des équipes aussi redoutables que l’Argentine, l’Australie ou encore l’Italie. Et pendant toute la compétition, les nombreuses ressources presse de la plateforme (quotidiens, magazines spécialisés…) sont votre meilleur allié pour vous tenir informé de l’avancée du tournoi. Et si l’on profitait de l’effervescence de cette rentrée pour continuer sur notre lancée sportive estivale… ou prendre de bonnes résolutions ? La Médiathèque numérique propose de nombreuses vidéos en autoformation qui permettent de pratiquer différentes disciplines en toute liberté : bien-être (yoga, pilates, relaxation…), danse, fitness, musculation… À chacun son style ! + d’infos Coups de cœur accessibles en ligne et des centaines de références gratuites sur mnloire.fr Visite : Prieuré, les heures rouges On attribue à sainte Prève la création du Prieuré de Pommiers-en-Forez ; jeune chaste que décapitèrent ses frères sur le fondement de rumeurs sordides. Le monument consacre une visite à la légende mais aussi aux guerres de Cent ans et à la terrible affaire « Jarnosse » à deux jours d’Halloween. Frissons garantis. Dimanche 29 octobre à 15 h, Prieuré de Pommiers, tarif unique : 4,50 €. Réservation la veille au plus tard sur prieuredepommiers.fr/billetterieprieure Fête foraine : jeux d’enfant Troisième ou quatrième plus grande fête foraine de France (derrière la foire du Trône, la foire de Nancy et la foire de Rouen, fonction des classements), la Vogue des noix s’installe à Firminy du 14 au 22 octobre. 250 manèges et attractions créent l’effervescence sur les artères. Loteries, grands huit, tirs à la carabine se disputent le cœur de ce rendez-vous familial. On aime les parfums de churros, de barbe à papa, les sourires ébahis des mômes et le regard attendri des grands. Corso dimanche 22 octobre. Du samedi 14 au dimanche 22 octobre, Vogue des noix, Centre-ville de Firminy, corso parade le dimanche de clôture Stars à domicile, festival Ils renouent avec la scène, leur ville, leur quartier. Raphaël et Théo Herrerias (duo Terrenoire) organisent un festival au château de la Perrotière, samedi 16 et dimanche 17 septembre à Saint-Étienne. Le « retour des artistes sur le terrain » est indispensable, pensent-ils, au « ré-enchantement de la société ». Une association, « Les enfants de Terrenoire », porte l’événement. Chanteurs locaux et nationaux se partagent l’affiche mais pas que. Au programme, également, lectures en forêt, tournoi de football en musique, temps calmes, incitations à contempler la nature. Samedi 16 et dimanche 17 septembre, Château de la Perrotière, billetterie sur bit.ly/BilletterieLeFestivaldeTerrenoire Reine des potagers, fête de la courge En tarte, en soupe, en gratin… Découvrez, les 7 et 8 octobre au château de Bouthéon, 1.001 façons de décliner la courge et ses jeunes sœurs (potimarron, coloquinte, calebasse…). La manifestation, connue pour sa foire artisanale et ses légumes colorés, séduit les familles par ses manèges et concours de monstruosités. Gourmands ? Par l’odeur de pâtés alléchés, vous trouverez sous la halle de quoi vous sustenter. Samedi 7 et dimanche 8 octobre, Fête de la courge et des saveurs d’automne, Château de Bouthéon, gratuit, andrezieux-boutheon.com Ici aussi ! Marché : faites provision d’huiles, noix, farines, confitures, bières au 12e marché de l’Écureuil les 4 et 5 novembre à Villerest. Une belle façon d’adoucir l’entrée dans l’hiver. Animations et spectacles de rue. Bourg de Villerest, gratuit. Lumière Chazelles-sur-Lyon accueille, jusqu’au 10 septembre, un vaste son et lumière conçu par les Allumeurs de rêves à la demande de la Région. Le spectacle, de 20 minutes environ, projeté en façade de la Chapellerie, narre l’histoire de la cité et de ses fameux couvre-chefs. Tous les soirs à partir de 21h45, à la chapellerie. Gratuit. Viticulture Soirées insolites, musique dans les vignes, randonnées gourmandes… La destination « Forez, Roannais aux racines de la Loire » ouvre grand les portes de ses caves dans le cadre du 10e Fascinant week-end ». Vivez leurs vignes ! Du 19 au 22 octobre fascinant-weekend.fr Comédie musicale La troupe Mosaïque joue sa nouvelle comédie musicale La Matrue les 28 et 29 octobre au Firmament à Firminy. Le spectacle met à l’honneur Saint-Étienne, son parler et son terroir. Une saga familiale déclinée en 25 titres de variétés françaises. Adulte : 17 €, réservation sur francebillet.com Il va y avoir du sport, événement Prenez un peu d’altitude et laissez-vous tenter. Le Sport nature festival s’exporte à Saint-Régis-du-Coin, samedi 23 septembre. L’événement est destiné à mettre en valeur les Villages sport nature labellisés par le Département ; coins de nature préservée où se dépenser en toute saison. Le matin, découverte des activités proposées par la commune : trail, marche nordique, canicross… L’après-midi, initiation à l’escrime, au rugby et au ski d’été (slalom et ski nordique sur goudron). Petits et grands pourront en outre disputer le premier challenge rustic-golf des Villages sport nature. Sur le principe du mini-golf, tous s’emploieront à réaliser le parcours en un minimum de coups. Le 23 septembre, Sport nature festival à Saint-Régis-du-Coin En accès libre, sans réservation. Un vestiaire sera mis à disposition des pratiquants. À table ! animations La fourme a ses journées à Montbrison : événement dont elle partage la vedette avec les Côtes du Forez, deuxième AOP (appellation d’origine protégée) du secteur. Venez goûter à ces fiertés locales les 30 septembre et 1er octobre. Sur place : village des Sites remarquables du goût, présence de vaches laitières, mini-ferme, course de tracteurs à pédales, présence du Département… La randonnée pédestre a, dit-on, des vertus digestives : l’occasion de tester deux parcours de 24 et 42 km dans les hauteurs. Petits et grands applaudiront le dimanche au passage du magnifique corso. 30 septembre et 1er octobre, 61es journées de la fourme et des côtes du Forez au Centre-ville de Montbrison, en accès libre Kayak : jetez-vous à l’eau ! Grande nouveauté à la base de loisirs de Saint-Just Saint-Rambert : le premier Kayak marathon Loire 42 a lieu les 23 et 24 septembre ; manière de valoriser le fleuve autant que les sports nautiques. Trois distances sont ouvertes à la compétition le samedi : l’intégrale de 42 kilomètres pour les « pro », 35 kilomètres accessibles aux initiés entre Saint-Just et Feurs et 10 km réservés aux tandems para-canoës jusqu’à Veauchette. 250 places sont à saisir sur ces trois défis ouverts aux plus de 14 ans. Le dimanche, petits et grands observeront les licenciés disputer le contre-la-montre régional entre le barrage et Saint-Just. L’après-midi, descentes tout public de 4,5 km au pied de Grangent (inscriptions sur place, au tarif d’une location) et multi-activités encadré à la base (forfait unique de 5 € pour découvrir kayak, tir à l’arc, trottinette, canoë et course d’orientation). Samedi 22 et dimanche 23 septembre, base de loisirs Loire Forez, b2lf.com L’agenda complet de vos sorties : loire.fr/agenda À table Tarte à la myrtille de la famille Masson Florent Massardier, Auberge la Jasserie à la Valla-en-Gier 8 personnes 24 heures Ingrédients Pour la pâte feuilletée 170 g de farine type 55 80 g d'eau froide 4 g de sel 25 g de beurre fondu 130 g de beurre tourage Pour 1 litre de crème pâtissière 3 œufs 200 g de sucre 100 g de farine 1 litre de lait 1/2 gousse de vanille La préparation Pétrir la farine, l'eau, le sel et le beurre fondu à l’aide d'un robot jusqu'à obtenir une pâte lisse et ferme. Façonner la détrempe en un gros boudin et le diviser en deux, l’inciser en forme de croix à l'aide d’un couteau puis faire reposer 3 h au frigo. Découper le beurre de tourage en deux portions de 65 g. Étirer la détrempe jusqu'à obtenir un carré, insérer le beurre au centre et replier les extrémités. Étirer le pâton sur 3 cm de haut, le plier en 3 puis laisser reposer 2 h. Renouveler l'étape 3 fois en faisant pivoter le pâton d'un quart de tour avant de l'étirer pour créer le feuilletage. Casser les 3 œufs dans la cuve du robot, ajouter le sucre et faire blanchir le mélange à l'aide du fouet jusqu'à obtenir une pâte blanche et aérienne. Ajouter la farine et mélanger pour avoir une pâte homogène. Faire bouillir le lait avec la vanille. Les ajouter à l'appareil et cuire sur le feu environ 5 min. Étaler la pâte feuilletée dans le moule. Disposer 2 louches généreuses de crème pâtissière sur le fond, enfourner 25 min à 170°. Une fois le fond de tarte refroidi, disposer dessus une louche de crème pâtissière puis étaler les myrtilles. Un peu de sucre et le tour est joué ! L’astuce du chef On trouve l’été quantité de myrtilles dans le Pilat. Les baies noires sont meilleures quand ramassées à deux pas. Portrait Jean-Claude Mourlevat : au pays des merveilles Des générations de collégiens ont dévoré ses ouvrages. classé parmi les meilleurs auteurs français et internationaux, Jean-Claude Mourlevat habite la plaine du Forez depuis 1994. Parcours d’un homme simple et discret. V ous ne ressemblez pas à un écrivain », lui dit un jour son éditrice, louant sa « normalité ». Alors que le succès eut, chez d’autres, fait naître des parangons d’orgueil, Jean-Claude Mourlevat est resté l’accessible Ligérien d’il y a 30 ans. « J’ai commencé à me dire écrivain en 2006, confie-t-il. Après la parution du Combat d’hiver, mon neuvième roman. Il était volumineux, traduit en 20 langues. Je me suis dit "Là, mon garçon, il faut assumer !" Le qualificatif, jusqu'alors, me semblait prétentieux. » L’homme reçoit sur les hauteurs de Saint-Just Saint-Rambert, dans l’intimité du pavillon familial où se joue, plein ouest, le spectacle de la plaine. À l’étage, la pièce de travail déborde de volumes ; tableau réjouissant. Le sexagénaire extrait du mur une réédition de son tout premier bouquin, Histoire de l’enfant et de l’œuf. Les pages illustrées glissent entre ses mains. « C’est un petit village. C’est la neige, commente-t-il. C’est Job, je m’en rends compte maintenant ». Du nom de la bourgade qui le vit naître en Auvergne. Quasi-visible depuis la terrasse par beau temps. Membre d’une fratrie de six, Jean-Claude Mourlevat quitte en 1970 le Puy-de-Dôme pour suivre ses études et s’établir en Normandie. L’ancien interne d’Ambert est embauché comme prof d’Allemand. Il n’a pas rêvé de cette carrière, « piégé par sa bonne réussite », dont il se lasse au bout de cinq ans. Changement d’aiguillage. Le jeune adulte, ému par la puissance théâtrale de Beckett, choisit de se faire clown. Deux de ses spectacles rencontrent un succès considérable mais cet ancien timide assure manquer d’aplomb. « Il me fallait prendre sur moi. Le jeu n’était pas un talent naturel ». Il s’accomplit en revanche dans la mise en scène. Retrouve, avec la compagnie Métafor, une terre familière à ses ancêtres : Montbrison. « Le glissement vers l’écriture a marqué le début d’une nouvelle vie ». Le premier de ses contes est rédigé pour le théâtre. Il s’essaye au roman, suscite l’enthousiasme de belles maisons. On lui promet un grand avenir. Il s’en gausse, incapable de penser ce que sera sa fortune : un million d’exemplaires vendus avec L’enfant océan, un autre avec La rivière à l’envers puis, courant 2021, la remise du prix Astrid-Lindgren, équivalent du Nobel. Jean-Claude Mourlevat rumine à l’époque une déception. Il a, quelques mois plus tôt, échappé au sacre de l’illustre prix Andersen, ne songe plus à ce dossier rempli pour l’Alma (Astrid-Lindgren Memorial Award). Le coup de fil le cueille en plveines funérailles ; le début de nouvelles sollicitations et de très nombreux séjours à l’étranger. Il ne s’en plaint pas. Le sexagénaire a toujours aimé bourlinguer, ayant découvert ce plaisir au tournant de la majorité. « C’étaient les débuts du Routard. Les vols en charters n’étaient pas chers. Je me souviens avoir quitté le domicile avec mon sac à dos. Une automobiliste s’était arrêtée pour me prendre en stop. Elle avait demandé : -Tu vas où ? À Vertolaye ? -Non, en Amérique ! » L’anecdote sonne comme une ébauche de conte. Un fil à tirer ? Et pourquoi pas ? « On parle toujours de soi », confie le Pontrambertois, chaude voix, silhouette sèche, dont la femme Rachel et les deux enfants sont les premiers lecteurs. Catalogué auteur jeunesse, Jean-Claude Mourlevat ne dispose pas -à tort- de l’aura d’un Houellebecq. Il n'en excelle pas moins dans l’univers du merveilleux. L’un de ses romans vient d’être adapté au cinéma (La troisième vengeance de Robert Poutifard, sorti en juin sous le titre Les vengeances de maître Poutifard). Le troisième tome de Jefferson est en cours de publication. Le Ligérien profite de ce cours temps de relâchement pour s'adonner au bricolage, l'esprit à de nouveaux rebondissements. « Les premières lignes me sont toujours difficiles mais une fois lancé, je m’amuse énormément. Les personnages cavalent devant… » En 5 dates 22 mars 1952 : naissance à Ambert 1994 et 1996 : naissance de ses deux enfants 1997 : publication d’Histoire de l’enfant et l’œuf 1999 : parution de L’enfant océan 2021 : réception du prix Astrid-Lindgren