Loire magazine Le magazine du département de la Loire n°158 novembre - décembre 2023 Département de la Loire 2 rue Charles de Gaulle 42022 Saint-Étienne cedex 1 Tél. 04.77.48.42.42 Email: info@loire.fr loire.fr Directeur de la publication : Georges Ziegler, président du Département de la Loire Directeur de la rédaction : Manuel Poncet Rédaction en chef : Peggy Chabanole, Laetitia Chapuis Rédaction : Laetitia Chapuis, Pauline Dejob. Versions braille et sonore Association Donne-moi tes yeux contact@donnemoitesyeux.fr Éditorial Le Département à vos côtés, chaque jour! Régulièrement, les collectivités territoriales sont pointées du doigt comme étant facteurs de dépenses et désignées comme les premières cibles pour faire des économies. La Cour des comptes reconnait, pourtant, que ce sont elles qui participent le plus à la réduction du déficit public. Les missions de service public de proximité que le Département assume au quotidien sont vitales pour nos territoires. Compétence inscrite dans l’ADN de notre Collectivité, l’aide apportée aux communes représente le parfait exemple de la politique de solidarité territoriale et d’investissements que nous portons chaque jour à leurs côtés. 84% des maires et présidents d’EPCI interrogés indiquent qu’ils n’auraient pu réaliser leurs projets sans l’accompagnement du Département. Le Département de la Loire reste ancré dans la proximité de notre territoire. C’est en étant aux côtés des communes, de leurs attentes, en accompagnant leurs initiatives que nous sommes au plus proche de nos concitoyens et de leurs besoins, avec le souci constant de rassembler toutes les bonnes volontés qui nous permettent d’agir dans un esprit d’ouverture, de sens pratique et de cohésion. Le cap est clair ! Le Département a toujours été un partenaire de confiance et entend le rester. Les difficultés qui s’annoncent ne nous sont pas inconnues. Le désengagement de l’État n’est pas nouveau. Cela dit, depuis 2012, son ampleur est sans précédent. Notre institution est prise dans une tenaille financière redoutable. Les charges s’alourdissent alors que les moyens s’amenuisent. Le défi qui s’annonce galvanise notre envie de servir notre Département. Le Département assurera, comme il l'a toujours fait, ses missions de coordination et de rassemblement sur l’ensemble du territoire, sans être aveugle au monde qui change. La mutation est une nécessité. Mais la mutation, ce n’est pas la révolution. Elle s’inscrit dans le passé en gardant le meilleur et se projette dans l’avenir pour faire mieux encore. Au-delà des grandes difficultés matérielles qui seront surmontées, le Département demeure une collectivité porteuse d’ambitions et de projets communs, d’engagements réciproques, d’innovation, de lien social avec vous, pour vous, ensemble ! Georges Ziegler, président du Département de la Loire Arrêt sur image Match d’exception à Geoffroy-Guichard Le stade Geoffroy-Guichard a vu les Flying Fijians triompher des Wallabies 22 à 15, dimanche 17 septembre, en Coupe du monde de rugby. 69 ans que les Fidji n’avaient pas gagné contre l’Australie. 41 294 spectateurs amassés dans le Chaudron, chaud bouillant, ont célébré l’exploit. Saint-Étienne accueillait cet automne quatre rencontres internationales : qu’il a fait bon vibrer dans la Loire au rythme du ballon ovale. Nord Initiatives, événements, inaugurations… Retrouvez toute l’actualité et l’information de votre territoire. Roannais / insolite Photographe à l’affût Olivier Lépine joue les explorateurs en Roannais. Ses clichés magnifient la faune locale. Jamais Olivier Lépine ne sort sans ses jumelles. Une vieille habitude. Initié aux choses de la Nature par son grand-père, puis à la technique par René Diez, ce photographe animalier a très tôt multiplié les prises de vue en milieu humide et forestier. « J’ai rapidement quitté l’école pour gagner de l’argent et acheter du matériel », confie l’autodidacte. Un bon zoom et une petite tente de camouflage suffisent à l’expression de son art, sitôt endormie la méfiance du cincle plongeur et du renard. Une affaire de patience, indique le Ligérien. « Chez nous, les animaux sauvages craignent l'homme. Les choses sont très différentes dans les pays nordiques où il m’est arrivé d’immortaliser très simplement des cerfs à moins de 30 mètres ! » Ses affûts, en bords du Rhins ou dans les monts de la Madeleine, s’éternisent en soirée. « Je ne m’installe jamais pour moins de quatre heures car il n’est pas question de déranger la faune. On fait déjà suffisamment de dégâts par ailleurs ». La démarche est d’abord celle d’un naturaliste. Employé communal à Vougy, Olivier Lépine s’efforce de promouvoir le biotope local comme d’autres célèbrent la toundra ou la savane. Il a trouvé son Graal voici quelques années dans la partie septentrionale du département : la chouette chevêchette traquée toute une saison dans les hauteurs. Ses photos du petit rapace lui valent d’être l’invité cet automne du prestigieux festival international de Montier-en-Der, habituellement réservé aux pros du métier. Un livre compilant 100 de ses plus belles images, co-édité avec Ambre de l'Alpe et paru en septembre, est disponible à la vente. Sa préface est signée d’un certain… Michel Munier (père de Vincent Munier connu - entre autres – pour ses images de la panthère des neiges), preuve que le travail est de qualité. + d’infos olivierlepinephotographe.fr Roannais / initiative Une nouvelle route des vins Vous êtes amateur de gamay (Saint-Romain), prenez plaisir à déguster un bon cru et ne jurez que par les circuits courts. La nouvelle Route des vins de la Côte roannaise est faite pour vous. Des centaines de panneaux ont fleuri cet été sur les chemins communaux menant de La Pacaudière à Saint-Jean-Saint-Maurice : l’aboutissement d’un projet vieux de 40 ans, ressuscité par Roannais Agglomération. « Il s’agissait initialement de faire connaître les vins de l’AOC (appellation d’origine contrôlée), replace Antoine Vermorel-Marques, président de Loire Tourisme. Le besoin n’est plus : l’AOC fêtera ses 30 ans l’an prochain et sa notoriété est acquise. Mais nous comptons sur cette renommée pour attirer des touristes. D’autant que le vignoble dispose d’une spécificité : d’ici la fin du mandat, la quasi-totalité des professionnels auront basculé en bio. » 55 kilomètres ont été balisés du Nord au Sud, balayant 11 des 13 communes de l’appellation. À parcourir au volant de son automobile ou en itinérance douce (sept boucles vélo jalonnent l’itinéraire). 25 chais forment autant d’étapes ouvertes à la visite. « Il nous reste à garantir l’animation du tracé. C’est notre principal défi », remarque Antoine Vermorel. Dégustations, balades gourmandes… Les professionnels se sont engagés à produire un rendez-vous festif hebdomadaire durant l’été. « Mais la saison pourrait être étendue de mai à octobre », avance l’élu, histoire de tirer tout le jus de ce bel investissement (500.000 € engagés par Roannais Agglomération dont 250.000 € pour la promotion). À noter que l’initiative pourrait gagner, à courte échéance, tout le Forez, enivré par tant de perspectives. Tourisme Perreux Perreux a rejoint, en septembre, le cercle envié des Villages de caractère. Treize communes de moins de 5.000 habitants disposent aujourd’hui du label attribué par le Département, garant d’une offre patrimoniale et touristique de qualité. Investissement : 1 M€ C’est la somme qu’investit cet automne le Département dans le renouvellement des installations de chauffage et de refroidissement de l'antenne de la rue Raffin à Roanne. La verrière du site sera supprimée afin de limiter les apports solaires. Collège Saint-Just-en-Chevalet 6e, 5e, 4e, 3e ont échangé, vendredi 15 septembre, avec Georges Ziegler, Président du Département et Clotilde Robin, vice-présidente chargée de l'Éducation, en visite à Saint-Just-en-Chevalet. Les élus ont notamment salué les personnels de restauration du Breuil. Une subvention exceptionnelle a été octroyée aux cantines en septembre afin de les aider à gérer les hausses de prix alimentaires : de l’ordre de 10 centimes par repas servi. Roannais / agriculture Récompensés par le Département Installés au Colombier, à Sail-les-Bains, Nathalie et Sébastien Chaize ont décroché cette année la première place au concours des produits fermiers innovants. Leur yaourt au lait de brebis parfumé à l'infusion de verveine a fait l’unanimité du jury. Deuxième sur le podium, Aline Brise de l’Épi roannais (Mably), s’est distinguée par l’originalité de ses pâtes fermières : issues de ses cultures de blé, broyées à la meule de pierre. Social / initiative Ça mijote à Roanne Dix Marmitons portent en centre-ville un projet de cuisine participative à prix libre. À table ! Le réseau des Petites cantines investit la Loire. Né à Lyon en 2016, ce concept participatif, durable et solidaire a fait des petits. Une quinzaine de projets mijotent aujourd’hui en France dont l’un pensé pour le nord du département. Les Marmitons roannais en assurent le portage : ils sont dix, bénévoles (plus 70 adhérents), à être tombés sous le charme de ces popotes de quartier. « Nous ne nous connaissions pas, assure Christelle Chapel-Prudhomme, porteuse de projet. C’est le réseau qui nous a mis en contact à l’été 2022. L’incubateur Ronalpia nous accompagne depuis dix mois. » Un maître de maison sera recruté début 2024 pour organiser les temps de cuisine, n’importe qui pouvant prétendre à intégrer la « brigade ». « Pas besoin d’être expert. Il suffira d'être motivé et d'avoir le sens du relationnel. Cinq ou six personnes se retrouveront aux fourneaux, sur inscription », glisse Christelle Chapel-Prudhomme. Soupes et gratins seront proposés trois midis par semaine à prix libre (chacun donnera ce qu’il peut, ou ce qu’il veut, fonction de ses moyens). « Éventuellement en soirée de manière ponctuelle ou le dimanche dans le cadre d’un format brunch. Tout dépendra de nos futurs partenaires, l’idée première restant de créer du lien entre habitants ». Où dresser la table ? Les Marmitons espèrent mettre la main sur un ancien restaurant de centre-ville. Des négociations sont en cours. 110.000 € seront nécessaires à la concrétisation du projet. L’association pourrait avoir recours à du financement participatif en fin d’année. + d’infos sur la page facebook Les Petites cantines Roanne 3,4 M C’est le nombre de nuitées enregistrées par les établissements de tourisme ligériens entre mai et août 2023. Centre Montbrison / culture Chez les Defour, on connaît la musique Dans la famille Defour, je demande le frère, la sœur… Six des sept enfants ont, un jour, succombé aux charmes de la Maîtrise. C'est une belle maisonnée emplie de vie. Des dizaines de photos habillent les cloisons. Ado et jeunes adultes plaisantent au salon. Leur point commun (abstraction faite de leurs liens de parenté) ? La Maîtrise de la Loire : six des sept enfants Defour ont un jour fréquenté l’école de chant montbrisonnaise. L’aîné, François, est, en 2004, le premier à passer le concours d’entrée. Il joue à l’époque de la guitare. La pratique d’un instrument n’a rien d’obligatoire mais l’établissement l’encourage. Les adhérents d’Arémuz (école de musique voisine) bénéficient de plannings aménagés. « Au début, c’était une simple question de commodité », se souvient l’aîné. Et puis le concept, l’ambiance… L’expérience décide cadettes et benjamins à l’imiter. Internes, François, Pierre, Sophie, Paul, Simon, Emmanuelle nouent des liens privilégiés avec leurs camarades et leurs encadrants. Ils apprennent « l’écoute, la rigueur, la cohésion ». Goûtent, en scène, l’extraordinaire « puissance du chant choral ». Jusqu’à finir diplômés. Chacun trace aujourd’hui sa route, dans le spectacle, le sport, le social, les sciences de l’éducation. Gratte et clarinette ne quittent plus si souvent leurs étuis mais il est toujours quelques réunions de famille, à Gumières, pour donner un mini-concert. Père et mère applaudissent. Catherine et Vincent ont longtemps milité au sein de l’Association des parents d’élèves. Ils parlent de l’établissement comme d’une « chance ». « En primaire, nos enfants ne faisaient pas partie de l’élite. Avec la Maîtrise, ils ont trouvé un sens à leur scolarité ». La plupart ont gardé attache avec l’institution, membres fidèles et assidus du Grand chœur à voix mixtes. Maîtrise 80 chanteurs et chanteuses composent le Grand chœur à voix mixtes de la Maîtrise : lycéens actuels, anciens élèves et adultes renforts. Bâti, Forez Département et Fondation du patrimoine ont signé, lundi 11 septembre, une convention en faveur du petit patrimoine. L'idée : aider les particuliers à restaurer façades, toitures et marqueurs paysagers type loges de vigne, anciens puits ou pigeonniers. "Parce qu'ils participent à l'attractivité du territoire", a dit le Président Georges Ziegler. + d’infos loire.fr Aventures sous terre Sport / initiative Alors qu’on aurait pu penser le milieu souterrain inaccessible au public handicapé, spéléologues et jeunes Ligériens déjouent les préjugés. Le noir, sous terre, a quelque chose d’intense. L’obscurité y est épaisse, ténébreuse. Cinq personnes handicapées (autistes et porteurs de trisomie) en ont fait l’expérience en 2021 et 2022. Les jeunes ont enfilé combinaisons, casques et frontales pour suivre le Comité départemental de spéléologie Loire en Ardèche. But de l’opération (subventionnée par le Département) : rendre un loisir et une passion accessible à tous. « Nous avions sollicité l’Adapei, se souvient Jean-Maurice Da Cruz, président du CDS. Et rencontré les volontaires lors d’une journée « manip’ de cordes » à Saint-Chamond ». De quoi s’assurer un premier contact. À l’automne 2021, le cap est mis sur la grotte Saint-Marcel. La cavité se prête à l’initiation. Les galeries y sont larges, les salles immenses. Reste, pour les néophytes, à gérer appréhensions nocturnes et sensation d’enfermement. Éducateurs et parents progressent à leurs côtés sous la conduite des spéléo. Le CDS a su s’entourer : on compte deux à trois encadrants par adulte handicapé. Une échelle de dix mètres met le groupe à l’épreuve. Il faut prendre le temps, équiper, rassurer. Certains déploient des efforts incroyables. Mais pour tous, la sortie est un succès. « Quel bonheur de voir ces jeunes avec la banane », se réjouit Xavier Lecrinier, trésorier de l’association. « C’était un vrai défi, confie Danièle Langloys, maman de Fabien, 39 ans. Les autistes ont du mal à gérer leurs émotions. La panique survient très vite. Habituellement, quand mon fils se déplace quelque part, c’est toujours après avoir consulté Google maps. Avec le CDS, il a pris goût à l’aventure, est retourné sous terre en 2022. Ces journées ont fait naître chez lui un grand sentiment de fierté. Quel pari collectif ! Cela prouve qu’on est prêt, dans le milieu sportif, à relever des challenges auxquels d’autres renoncent trop facilement. » + d’infos : csr-rhonealpes.fr/cds42/ Plaine du Forez / circuits courts Producteurs fermiers : du champ à l’assiette Paysans, ils transforment et vendent sur leur ferme. Un petit comité fédère ces producteurs, rendu visible chaque année en décembre. Le 28e « Marché de Noël des producteurs de nos terroirs » aura lieu les 15, 16 et 17 décembre au Complexe d’animation des bords de Loire (CABL). 12.000 visiteurs profitent habituellement du rendez-vous pour améliorer l’ordinaire de viandes festives et gastéropodes en persillade. L’avantage : tout est local ; seuls huîtres et champagne font entorse à la règle. Le département comptant près de 700 producteurs fermiers, il est facile pour la Chambre d’agriculture, à la coordination, d’alimenter le marché. 64 stands font le bonheur des épicuriens, dont une dizaine estampillés « produits de la Ferme Loire ». « L’association existe depuis 1999, glisse Noémie Berthet technicienne à la Chambre, déléguée à l’animation du réseau. Elle a été pensée pour créer une dynamique entre éleveurs et promouvoir des savoir-faire. Tous les adhérents (ils sont 95, NDLR) partagent de mêmes valeurs éthiques, consignées dans une charte. Transformation et vente doivent être réalisées à la ferme. Certains poussent la démarche jusqu’à respecter un cahier des charges, en échange duquel il leur est possible d’user du logo officiel, gage de qualité et de provenance pour les consommateurs ». Présents pour certains au CABL, éleveurs, apiculteurs, fromagers se mobilisent aussi pour Pâques dans le cadre des marchés à la ferme. + d’infos Marché de Noël du 15 au 17 décembre de 9 h à 19 h au CABL à Andrézieux-Bouthéon. Balades à poney, Père Noël, photos souvenirs, ferme pédagogique… Retrouvez les membres du Comité départemental des producteurs fermiers sur le site localetdesaison42.fr Forez / sport Trop fort Chef d’équipe au service des routes à Saint-Galmier, David Berthet a décroché l’été dernier son 9e titre de Champion de France de force athlétique. Capable de soulever près de 660 kg en trois mouvements (flexion de jambes, développé couché et soulevé de terre), l’homme concourt en master 1 dans la catégorie des super-lourds (plus de 120 kg). Bien que licencié à l’Omnisport ricamandois, il s’entraîne dans son garage. Ce fils d’agriculteur aurait pu passer rugbyman professionnel si sa claustrophobie ne l’avait éloigné des mêlées. Son projet : participer en 2025 aux championnats d’Europe d’Albi. Investissement : 5,76 M€ C’est la somme qu’investira le Département l’été prochain dans la restructuration partielle du collège de Chazelles-sur-Lyon. Les travaux devraient durer entre 30 et 36 mois. Citoyenneté, Feurs Georges Ziegler, Marianne Darfeuille et Pierre Véricel ont inauguré début octobre la nouvelle Maison des services de Feurs. Financé en partie par le Département, le bâtiment permet de conserver une offre de services publics au plus près des citoyens. Où retrouver agents de la police municipale, du CCAS, du pôle social départemental. Sud SDIS 67 Jeunes sapeurs pompiers (JSP) ont officiellement reçu, fin septembre dans la Loire, leur diplôme de fin de formation au terme de quatre années d’apprentissage. Métropole / santé Cilo : voyez ça ! Nombreux sont les équipements de pointe au CHU de Saint-Étienne. Le service d’ophtalmologie et son appendice, le CILO (Centre d’innovation lasers en ophtalmologie), s'avèrent en l'espèce particulièrement bien dotés. De grosses sommes ont été investies en 2016 sous l’impulsion du professeur Gain dans une plateforme laser ultra-moderne destinée à corriger la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie. La technique s'adresse aux adultes désireux de ne plus porter de lunettes ou de lentilles et connaît un fort engouement ; les candidats sont nombreux à frapper à la porte du service, notamment depuis le covid et le recours généralisé au masque. Mais les élus restent rares (30 % dans le meilleur des cas), un tas de critères encadrant le parcours réfractif. Il s’agit de ne pas banaliser un geste opératoire, même bref. « La chirurgie ne dure que quelques secondes et se pratique éveillé. Les patients doivent être bien préparés.» Là ne s’arrêtent pas les fonctionnalités du CILO. « Les lasers servent différents types de patients. La plateforme nous permet notamment d’ôter des cicatrices cornéennes et de prendre en charge de très grands déficients visuels », souligne l’ophtalmologiste, bien entourée (le CILO dispose d’une infirmière et de quatre orthoptistes spécialement formées). Excellant en son domaine (les patients effectuent jusqu'à 300 km pour la voir en consultation), Marie-Caroline Trone participe en outre à la recherche clinique. « Nous bénéficions dans la Loire d’un outil formidable. C’est une vraie fierté. » Événement / handicap Prisme 21 Loire L'association Prisme 21 Loire organise un brunch le 19 novembre à la Fabuleuse cantine ouvert au grand public comme aux porteurs de Trisomie 21 ; manière de susciter l’échange et de promouvoir l’inclusion en milieu ordinaire. Au menu : café, croissants et belles rencontres. Cité du Design de 9 h à 13 h, 5 €. Roche-la-Molière / motivé cours françois, cours ! On n’arrête pas François Gabriel-Régis. Si la grimpe et le vélo ont longtemps accaparé ce Rouchon accro aux endorphines, c’est en course qu’il grille désormais la majorité de ses calories. Venu à la discipline par souci d’hygiène et de santé, le bonhomme a fondu à mesure que s’affirmait son goût pour l’ultra : tombeur de la SaintéLyon, de l’UTMB (Ultra trail du Mont-Blanc)… L’idée lui est venue, après covid, de mettre sa condition physique au service de justes causes. Le quinqua a imaginé des paris sportifs un peu fous pour fédérer et mobiliser : le Dudu à Bobo au profit de Bouge ta flemme en 2022 ou plus récemment l’aventure « François pour Maé » parrainée par Adeline Roche et Jeanne Collonge. En substance : 12 heures de gravel dans la plaine assorties de la montée de Chambles, 65 km de course à pied dans le Pilat, de Roche-la-Molière à Saint-Pierre-de-Bœuf et 300 km de vélo le long des frontières départementales. De quoi réunir 1.550 € au profit du jeune Maé, atteint du syndrome Prader-Willi. Made in loire Un sapin de Noël à couper Couper son arbre de Noël sur pied ? C’est possible à La Talaudière où la pépinière Mon beau sapin n'est pas sans rappeler l'univers romanesque d'une certaine Laura Ingalls. 20.000 arbres -Nordmann, Nobilis et Grandis- poussent sur les parcelles d’Alain Forissier. Ancien agent général d’assurance, ce Ligérien a tiré profit de sa retraite, il y a 15 ans, pour donner à ses 3 hectares de terrain une vocation sylvestre. L’occasion de raviver quelques souvenirs de jeunesse, du temps où, étudiant, il travaillait pour les Eaux et Forêts. Dotée d’un bel étang, la propriété ouvre ses portes le dernier week-end de novembre, puis tous les jours en décembre, dimanche compris. On vient y choisir le futur roi de la fête et manier la scie en musique (l’entreprise diffuse mélodies et cantiques de circonstance). En semaine, distribution de papillotes et vin chaud ajoutent au charme de l’expérience. « Les gens en font une sortie familiale, sourit Alain Forissier. Certains viennent de Lyon, d’autres d’Ardèche… » La plantation ne subit aucun traitement. Le patron emploie deux saisonniers en cours d’année. Des copains, comme lui, retraités. + d’infos Mon Beau Sapin, 06.22.45.62.30. C’est quoi ? des sapins de Noël à couper soi-même C’est où ? À la Talaudière, 1060 route de Fontvieille. C’est qui ? Pépinière Mon beau sapin, fondée par Alain Forissier. Culture L'Horme On compte cinq Scènes départementales dans la Loire : le théâtre de Roanne, les Pénitents montbrisonnais, le théâtre du Parc à Andrézieux, le centre culturel de La Ricamarie et -c’est nouveau- l’espace culturel La Buire. Vice-présidente à la Culture, Corinne Besson-Fayolle a officiellement salué fin septembre cette « programmation contemporaine de qualité ». Saint-Chamond / initiative Soutien aux jeunes parents endeuillés L’association Par’anges panse, dans la Loire, d’invisibles souffrances. Le deuil périnatal est un vrai tabou ». Au décès de sa fille, Kaythleen, à 19 semaines de grossesse en juillet 2022, Marine Di Stefano affronte le silence de son entourage, puis les discours lénifiants du type « Rien de grave, tu en auras d’autres ». « C’était comme si mon enfant n’avait jamais existé », se souvient la jeune femme qui se met en devoir d’aider les couples vivant pareille épreuve. L’association Par’anges est créée en novembre. Une deuxième grossesse, et une nouvelle perte, fin février 2023, confortent la Couramiaude dans son idée. « Une manière, reconnaît-elle, de combler ce vide immense ». Plusieurs centaines de personnes se tournent aujourd’hui vers sa messagerie de soutien en ligne accessible 7 jours sur 7 de 7 à 23 heures. « Je prends moi-même les appels après le boulot », indiquet- elle. Son père, établi trésorier, l’épaule dans son entreprise. L’association apporte son expertise en matière de formalités administratives et travaille à la confection de boîtes souvenirs remises aux parents, en milieu hospitalier. « Chaque coffret contient un doudou fait-main, un porteclés, un photophore, un petit cadre, un livre sur le deuil périnatal et un certificat de naissance non genré ». Les maternités de Saint-Étienne (CHU), Saint-Chamond et Firminy en ont chacune reçu six exemplaires. « Nous aimerions couvrir l’ensemble des besoins mais il en faudrait 50 dans certains établissements », glisse la fondatrice qu’entourent une soixantaine d’adhérents et une vingtaine de bénévoles. Cinq antennes de Par’anges ont ouvert en septembre dans la Drôme, l’Ain, le Val-d’Oise, la Marne et le Gers. Des cafés-parents, organisés dans chaque département, favorisent l’expression de la parole. + d’infos : associationparangesdeuilperinatal.com, 06.83.31.61.66. Sport Firminy Vice-président délégué aux Sports, Jean-Yves Bonnefoy a suivi, lundi 9 octobre au collège Waldeck- Rousseau à Firminy, l’échauffement de 250 élèves coachés par Alexis Phelut, athlète français spécialiste du 3.000 m steeple. Un événement proposé dans le cadre de la semaine Urban Athlé. Andrézieux / atypique Santé ! Le Green beer spa a ouvert ses portes en octobre à Andrézieux. On vient chez Morgane Trabet faire trempette dans… de la bière. Restée deux années en poste chez Kronenbourg, la jeune femme a tout misé sur ce concept peu banal. « L’idée m’est venue lors d’un voyage à Prague. Quelques boutiques se sont depuis montées à Bordeaux, Paris et Strasbourg mais il n’existe pas d’équivalent dans tout le quart Sud-Est de la France. » Houblon, malt et levure se mêlent à l’eau du bain pris dans de grandes cuves en chêne. Le soin s’accompagne d’une petite mousse locale. + d’infos: Facebook Green beer spa www.green-beer-spa.fr C’est dans l’actu Téléthon : une édition tout en muscles Plus de 170 animations contribueront, les 8 et 9 décembre dans la Loire, à collecter des fonds pour la recherche. Acteurs et donateurs font localement preuve d’un grand dynamisme. Abdel Makhlouf a ses habitudes à Saint-Jean-Bonnefonds. On pourra l’y voir, samedi 9 décembre, évoluer tout sourire sur la piste de danse du pôle festif. Au public, le Riorgeois témoignera de son quotidien, de sa maladie, de son fauteuil, dira l’importance de la recherche et de la mobilisation. Ambassadeur, dans le Sud Loire, du Téléthon (la coordination dispose d’un deuxième ambassadeur en la personne d’Antoine Narboux). 37 ans que l’AFM (Association française pour la myopathie) mobilise en masse. « Les progrès enregistrés dans le traitement des myopathies ont bénéficié à bien des maladies. C’est pourquoi les gens adhèrent, confie Colette Espigolé, coordinatrice Loire Sud. Et puis il y a la fête. Le Téléthon, c’est un peu le 14 juillet en hiver ». Une centaine d'animations sont usuellement proposées en Loire Sud. L’opération fédère près d’un millier de bénévoles une trentaine d’heures ; quelque fois davantage. Car il n’est plus rare (les agendas s’entrechoquant) de voir randonnées et bals planifiés hors des dates officielles. À Saint-Chamond, la collecte débute ainsi dès le mois de juin pour atteindre des sommets en fin d’automne : 47.059 € l’an dernier. Au Nord comme au Sud, petites et grosses communes forment les maillons d’une même chaîne : c’est Viricelles, capable de lever 10.300 € avec l’implication de son édile (plus de 20 euros par habitant), c’est Bourg-Argental et son collège, Génilac, Veauche, Farnay… « On pourrait en citer tellement », s’émerveille Colette Espigolé. « La Loire est un département prodigue, sourit-elle. Le deuxième plus généreux en région Auvergne-Rhône-Alpes ». 951.711 € ont été reversés à l’AFM en 2022. « Le Téléthon, c’est plein d’espoir, une bouffée d’optimisme », confie-t-elle. Un souffle, aussi, à entretenir. La coordination se charge d’accompagner les anciens, de fidéliser les « jeunes » et de développer les alliances. Nouvelle cette année à l’appel : la commune de La Ricamarie, inscrite par le biais de son CCAS (centre communal d’action sociale). « Il y aura aussi ce partenariat fort avec le Lions club Saint-Étienne Europe 3 vallées dont les membres espèrent battre un record mondial : celui de la plus grande chaîne de lunettes usagées », annonce Colette Espigolé. 100.001 paires leur seront nécessaires, à déposer salle Omnisport à la plaine Achille. Elles formeront le cœur du Village Téléthon, premier du genre à ressurgir sur le territoire depuis 2015 et le passage des caméras de France Télévision. + d’infos La coordination Loire Sud recherche une centaine de bénévoles pour aider à la constitution du chapelet de lunettes les 8 et 9 décembre à la Plaine Achille. Contact au 09.64.44.07.73 ou à l'adresse telethon42S@afm-telethon.fr Tout le programme des animations sur Loire secteur Sud | AFM Téléthon (www.afm-telethon.fr) Interview Petit guide de l’achat responsable Travaux dans les collèges, rénovation de voirie, achat de fournitures… Le Département passe de nombreux marchés chaque mois. Avec qui faire affaire ? Sur quels critères ? Le point avec l'élu référent, Jérémie Lacroix. Nul ne peut ignorer aujourd’hui les enjeux de transitions écologique et solidaire. Les collectivités doivent faire preuve de responsabilité dans leurs achats. Comment ? La loi Climat et résilience contraint les collectivités (dont les dépenses annuelles excèdent 50 millions d’euros hors taxes) à se doter d’un schéma de promotion des achats sociologiquement et écologiquement responsables (Spaser). C’est à dire ? Que les marchés passés par le Département doivent désormais inclure des critères sociaux et environnementaux ? Seulement les marchés d'un montant supérieur à 40.000 € hors taxes. Soit plus d’un millier par an. Il peut s’agir de critères, de clauses ou bien de l’objet-même de l’achat. À défaut, le service juridique incite nos acheteurs à la réflexion. Cela doit devenir un réflexe. Mais nous ne partons pas de zéro. Plusieurs contrats nous lient déjà aux Esat (établissement et service d’aide par le travail) et aux EA (entreprises adaptées) sans compter les clauses incitant à l’embauche de personnes accompagnées dans le cadre du dispositif Loire (Loire objectif insertion et retour à l'emploi) ou valorisant des entreprises ayant recours à l’apprentissage dans les marchés de bâtiments. D’autres actions sont entreprises comme la garantie de conditions de travail identiques pour les femmes et les hommes. J'aimerais également qu'un plus grand nombre de TPE, PME, puissent répondre à nos appels d'offres. À quoi la collectivité est-elle attentive côté environnemental ? À favoriser, par le biais de la commande publique, la transition énergétique, le maintien de la biodiversité et l’économie circulaire. Il s’agit par exemple d’exiger l’emploi de produits écolabellisés dans les marchés de nettoyage, la formation à l’éco-conduite des chauffeurs chargés de transporter les jeunes de l’Aide sociale à l’enfance. Nous étudions la faisabilité de gobelets recyclés pour les distributeurs de boissons ou de peintures routières aux impacts réduits voire nuls sur l’environnement. Les retombées de cette démarche seront-elles quantifiables ? Oui, car nous avons fixé un cap : en 2024, 50% de nos marchés devront intégrer une dimension environnementale et 20% une dimension sociale. Ces objectifs seront réévalués tous les deux ans puis mis à jour. Acronyme Le « Schéma de promotion des achats publics socialement et écologiquement responsables », prend, dans l’administration, le nom de «Spaser». Garde-fou Au Département, trois juristes veillent au grain. Ils ne manquent pas d’ouvrage : 1.100 marchés échouent sur leur table chaque année. Précédent 3.028 h de travail ont été réalisées en 2022 par le biais de clauses d’insertion. Dossier Grand-âge : indispensables aidants Les proches aidants jouent un rôle prépondérant dans l’adaptation de la société au vieillissement. Mais gare à l’épuisement. Le Département se pose en soutien. Ils sont des milliers. Et peut-être faites-vous partie du nombre. Tenus d’assister un proche (parent, conjoint, ami, voisin) dans la répétition de gestes familiers et quotidiens. Aidants, donc. Leur dévouement, parce qu’intangible, ne fait l’objet, dans la Loire, d’aucune donnée chiffrée. On en appelle, à défaut, aux grandes tendances nationales. Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), un adulte sur six serait aujourd’hui concerné. Mais ces légions pourraient encore forcir à l’horizon 2030 alors que les « boomers » auront atteint le seuil des 80 printemps. Impossible de penser le maintien à domicile sans le soutien de ces anonymes. Le défi est de taille : prévenir leur propre épuisement pour éviter qu’ils ne deviennent eux-mêmes dépendants. « C’est ce cycle-là qu’il nous faut briser », déclare Georges Maguerez chargé, au sein du Département, d’élaborer un nouveau Schéma de l’autonomie. Comment ? « Par de la formation, des conseils ». La collectivité a conventionné avec l’association DanaeCare, désignée guichet unique d’accueil des aidants dans la Loire en 2022. Une enveloppe du Département lui permet de rémunérer deux postes, de psychologue et d’assistante sociale. « Nous sommes les seuls à prendre soin des aidants quelle que soit la pathologie de l’aidé », explique Isabelle Safar. 74 dossiers ont, dans le courant du premier semestre, mobilisé l’assistante sociale. « Mais il faut compter une vingtaine de nouvelles demandes par mois ». Les rencontres ont lieu dans son bureau, au château de Valbois (L’Étrat). Mais « l’Escale des aidants » se déplace aussi en milieu rural, à titre préventif. « Nous réorientons beaucoup vers nos partenaires ». Sa collègue psychologue assure cinq consultations gratuites dès que nécessaire. Son agenda déborde de rendez-vous. « Avec le vieillissement de la population, les aidants se retrouvent en devoir d’accompagner 1, 2 ou 3 personnes. Or beaucoup sont encore dans l’emploi. Il leur faut gérer les conflits au travail et dans le cercle familial. Il y a un vrai besoin. » Valérie Peysselon, conseillère départementale chargée des personnes âgées « Le Département subventionne une vingtaine de structures dans la Loire spécialisées dans le conseil et l’information aux aidants auprès desquelles apprendre les bons gestes pour ne pas se fatiguer, échanger sur une difficulté… C’est essentiel. Car si penser à l’autre est important, il faut aussi savoir penser à soi. » Georges Maguerez, chargé de mission schéma autonomie. 84.768 Ligériens ont aujourd’hui plus de 75 ans. Mais leur nombre va doubler dans les prochaines années. Les besoins d’accompagnement de la grande dépendance seront colossaux. Comment se p réparer au raz-de-marée ? Un nouveau Schéma autonomie est en cours d’écriture. Six orientations guideront nos actions jusqu’en 2028. Il s’agira d’accompagner le virage domiciliaire, de promouvoir l’offre d’habitat partagée, de répondre de manière efficace aux demandes d’ouvertures de droits, d’être attentif à toute forme de maltraitance. De soutenir aussi, bien sûr, les aidants. Les actions conduites en leur faveur sont chaque année plus nombreuses, incitées par le biais d’appels à projets ou gérées en propre par les associations. Les solutions de répit sont e lles suffisantes ? Elles ne comblent qu’une partie des besoins car nombre d’aidants ne sont pas repérés. Institutions et services devront se montrer plus flexibles dans l’avenir afin de rendre l’offre accessible à tous. De nouvelles solutions restent à inventer. Mais cela ne pourra se faire sans une vision partagée de la perte d’autonomie. Vous imaginez co-construire cette vision avec l’ensemble des Ligériens, usagers comme professionnels... Nous allons convier cet hiver 500 habitants à travailler sur la question par le biais de visio-conférences. Ils discuteront, non pas des solutions et moyens à engager, mais des priorités à donner au modèle. L’idée est de bâtir une culture commune. 128.000 : le nombre estimé d’aidants dans la Loire. 49 ans : l’âge moyen des aidants en france. 37% ont entre 50 et 64 ans. 53% : l’âge est la principale cause de dépendance des aidés. mais ils peuvent aussi requérir une aide du fait d’une maladie (45%) ou d’un handicap (34%). 25.204 : le nombre de bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie dans la Loire. 251 M€ : le budget consacré par le département à l’autonomie. À Vougy, derrière les fourneaux Les Insatiables organisent, dans la Loire, des cours de cuisine destinés aux aidés comme aux aidants. Reportage en Roannais. Les cromesquis ont pris, dans l’huile, une teinte dorée : un astucieux moyen d’accommoder les restes de purée, a dit le chef Lilian Charbonnier. Penchée sur le bain bouillonnant, Catherine veille à la cuisson. Fonctionnaire de l’Éducation nationale, cette Pouillerote assiste régulièrement aux ateliers des Insatiables. Elle trouve ici prétexte à s’aérer l’esprit, les douze derniers mois ayant été très éprouvants : « Ma mère a été diagnostiquée Alzheimer il y a un an, confie-t-elle. Mon père est décédé la semaine suivante. Il nous a fallu du temps à mon frère, ma sœur et moi, pour mettre des aides en place ». Formés à la maladie, les enfants ont appris comment interagir, comment épauler, soulager. Mais certains jours, les choses restent « très compliquées». « J’ai un jardin dans lequel je ne mets plus les pieds », explique Catherine, confessant avoir eu, un temps, « l’impression d’étouffer à trop vouloir bien faire ». « Je n’avais qu’une obsession : faciliter la vie de maman, quitte à l’infantiliser et surtout à m’oublier ». Un sourire éclaire aujourd’hui le visage de la quinquagénaire. Elle a, pour suivre l’animation culinaire, posé un jour de congés et pris le large, rassurée de savoir sa mère bien entourée. « Un infirmier se déplace matin, midi et soir pour contrôler son diabète. Je l’accompagne deux fois par semaine à l’accueil de jour de Roanne ». Les instants mère-fille ont retrouvé de leur plaisante banalité même si l’aidante ne ménage pas sa peine. Les deux femmes font leurs courses le samedi, puis cuisinent ensemble le dimanche, pour la semaine. L’occasion pour Catherine d’exercer ses talents de cordon bleu. « Alors, c’est fondu ? Goûtez voir ! » intime le chef. Des parfums de sucre se mêlent, dans la petite salle des Marronniers, aux effluves salés. Cookies, madeleines, râpées occupent ce jour une dizaine de seniors et personnes très âgées ou handicapées. Le professionnel des monts du Lyonnais a sélectionné pour tous des recettes simples. « À reproduire à la maison », sachant les récurrents problèmes de dénutrition. « Pour donner envie de cuisiner », insiste-t-il. Diététicienne, Mathilde Rory délivre quelques conseils. Chacun, dépendant ou non, met la main à la pâte. Le suivi des fiches techniques a du bon, offrant un moment de répit, de partage, d’épanchement ou de communion. Un groupe de travail sur l’aide aux aidants, constitué de membres du CDCA (Conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie), se réunit plusieurs fois par an. Différents sujets sont abordés, comme l’identification de l’aidant ou les actions mises en place sur la Loire telles que le festival des aidants. À vos côtés Enseignement supérieur : au top niveau On ne le sait guère -le territoire étant enclin à l’humilité mais la Loire possède d’excellentes écoles et facultés. Capables d’amener les étudiants au plus haut niveau de responsabilités. Petit tour, non exhaustif, des meilleures filières d’enseignement supérieur. L’art et la manière C’est quoi : un diplôme national supérieur d’expression plastique (niveau master) Par qui : l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne De grands et lumineux ateliers servent, rue Pagnon, au travail du métal, du bois, de la céramique. « L’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse) est d’abord une école du faire », souligne le directeur Éric Jourdan. Les élèves, en ces lieux, donnent corps à leurs prototypes, un privilège sans équivalent dans l’Hexagone. Classé dans les cinq meilleures écoles françaises (sur 40), l’établissement séduit par son environnement (biennale, cité, ville française de design Unesco) et son réseau à l’international. 400 étudiants recrutés sur concours investissent à l’année les grands plateaux. La moitié descendent de Paris, 3% seulement sont issus de l’agglomération. Une cinquantaine de professionnels se chargent de leur formation. « La filière design est la plus demandée (25% seulement de nos élèves dépendent de la branche artistique), indique Éric Jourdan. C’est vraiment ce qui fait notre ADN ». Avec une prédilection, historique, pour le design d’objet. « L’école fut fondée en 1803 par des industriels pour former des graveurs sur arme », rappelle le directeur. Souvenezvous de ces Beaux-arts implantés il y a 20 ans rue Henri-Gonnard. Puis déménagés en 2007 dans les locaux de l’ancienne Manufacture… d’armes. « Les hasards de la vie, sourit le directeur. Toujours est-il que l’Esadse a vraiment évolué avec la ville ». Ancrée, aujourd’hui dans la création contemporaine. Bon nombre de diplômés, s’ils n’ouvrent leur agence dans la Loire ou la capitale, décrochent ensuite des emplois dans le secteur du luxe ou du mobilier. À noter que l’Esadse est, depuis cette rentrée, l’unique école publique de France à proposer l’équivalent du master 2 en alternance. 3.500 matériaux à disposition des étudiants. … Bientôt dans la course Sport, santé, performance constituent tout un pan de recherches à l’Université Jean-Monnet, riche de quatre diplômes associés (deux masters en sciences du sport, un en ingénierie de la motricité et un DU sport locomotion). L’institution entend faire reconnaître son excellence en la matière. La création d’une Graduate school est en cours. L’Irmis (bâtiment de 2.000 m2 dédié à la recherche en médecine du sport et physiologie de l’exercice) en sera l’un des fers-de-lance. … Médecine du futur Parce qu’il est désormais beaucoup question de robotisation en santé et qu’il paraît indispensable de former médecins et pharmaciens à l’usage (voire au développement) des nouvelles technologies, Mines Saint-Étienne a eu l’idée d’une plateforme d’enseignement à distance. L’idée : permettre aux 2e années de médecine d’acquérir en sus de leurs cours pléthore de connaissances en mathématiques, physique et informatique pour ensuite intégrer le cursus Ingénieur civil des mines. À la clef : un double diplôme de médecin-ingénieur. À l’école du leadership C’est quoi : une licence universitaire en économie Par qui : l’Université Jean-Monnet La Saint-Étienne School of Economics est née d’une ambition : « former des décideurs capables de relever les défis économiques d’aujourd’hui et de demain ». Les places y sont chères : 75 pour 1 400 dossiers déposés. Responsable de l’école, Corinne Autant-Bernard tient à cette sélectivité. « Nous accompagnons des jeunes agiles d’esprit, en mesure de tenir des raisonnements complexes et de voir loin. Notre cursus est exigeant. Il n’est, cela dit, pas réservé à une élite. Un fort accent est mis sur l’égalité des chances. Tutorat et bourses internes contribuent à mixer les profils car la diversité est essentielle dans le traitement de questions nouvelles. » Trois sont au cœur des enseignements de l’UJM : la transition écologique, le big data et l’intelligence artificielle. Aux classiques notions d’économie s’ajoutent cours de statistiques, de mathématiques, de sciences politiques, d’informatique… dont bon nombre délivrés en anglais avant un semestre de mobilité, obligatoire, à l’international. Adossée au laboratoire CNRS GATE, l’école -c’est son point fortélève les esprits par la recherche. En découlent des carrières de haut niveau en entreprises, dans les collectivités, ministères, ou institutions internationales. Il n’existe que 6 écoles du même type en France. Droit au succès C’est quoi : une licence universitaire en droit Par qui : l’Université Jean-Monnet L’UJM s’illustre, en droit, par son taux de réussite en licence : n°1 à l’échelle hexagonale en 2021. Un motif de fierté pour l’institution. Le collège de droit en est un autre. Cet espace d’apprentissage de 30 places s’adresse aux meilleurs élèves de Terminale. L’encadrement y est poussé, la somme de connaissances à ingérer particulièrement dense. L’annexe attire une partie des jeunes traditionnellement destinés aux classes prépa. « Nous voulions leur offrir un cadre de travail qui leur permette d’affronter les plus grands concours et les plus hautes carrières. C’est un succès énorme, les élèves viennent de partout », se réjouit l'enthousiaste doyen Baptiste Bonnet. L'administrateur vante plus largement les qualités de sa faculté : la gratuité de l’enseignement, une équipe pédagogique de haut niveau, un établissement à taille humaine. « La réussite de chaque étudiant nous importe. Nous leur disons « soyez ambitieux, osez le savoir ». Sapere aude, c’est la devise de notre fac. La dynamique est là, et elle porte ses fruits ». 100% : le taux d’insertion professionnelle en 3e année de licence. À votre service Toute l’actualité du Département loire.fr/actus Déplacements : mobilité en baisse La mobilité des Ligériens a significativement chuté ces dix dernières années. Conduite entre 2019 et 2021, la grande enquête mobilité du Cerema a permis d’obtenir une photographie des déplacements dans la Loire. 9.600 personnes ont été interrogées. Ce qu’il ressort des résultats ? Que les plus gros flux d’échanges s’effectuent entre Saint-Étienne Métropole et Loire Forez Agglomération avec 75.000 déplacements quotidiens ; que tous déplacements confondus, les habitants se meuvent en moyenne 68 minutes par jour et que la voiture particulière reste le mode le plus utilisé, loin devant la marche ou les transports en commun (le vélo est bon dernier avec seulement 16.000 déplacements quotidiens). Le département enregistre cela dit une baisse de la mobilité depuis 2010… concentrée sur la pause méridienne. Scolaires et jeunes actifs demeurent désormais sur leur lieu de travail. Environnement Usson-en-Forez : sur la bonne route C’est nouveau et c’est écolo. La réfection de la RD 104 à Usson-en-Forez s’est faite cet automne sans apport de goudron. « Nous avons grignoté six centimètres de chaussée dégradée et mélangé ce fraisat à de la poix, un déchet de l’industrie papetière », expliquent les représentants d’Eiffage, heureux d’expérimenter, dans la Loire, un exceptionnel atelier de retraitement mobile à froid. 3,1 km de bitume ont été reconstitués sur place pour un montant de 340.000 euros (TTC). « Cela nous a permis d’éviter entre 130 et 150 rotations de camions et l’acheminement de près de 3.700 tonnes de matériaux », se réjouit Jérémie Lacroix, vice-président chargé des Mobilités. Avantage non négligeable : « La poix étant un résidu végétal habituellement brûlé en chaufferie, son réemploi a permis d’emprisonner du carbone ». Portrait d’agent 900 bilans de santé à l’année Mélanie Panel est infirmière bilan. Sa mission : détecter, chez les élèves de moyenne section, d’éventuels soucis de santé ou retards d’apprentissage. Elle prend chaque matin le chemin de l’école. Infirmière bilan en maternelle, Mélanie Panel est au Département chargée de contrôler l’état de santé et le bon développement des jeunes élèves de 3 et 4 ans. 48 établissements dépendent de son expertise sur le secteur plaine, Coise et Feurs. Compte tenu de la charge, les visites sont réparties sur l’année. Plus de 900 carnets de vaccination passent entre ses mains. « C’est l’un des objectifs de notre examen, confie-t-elle. Vérifier les injections. Nous réalisons également un dépistage auditif, visuel, un test de langage, un peu de motricité fine et globale en présence d’un parent. Les enfants sont pesés, mesurés. On en profite pour discuter alimentation, sommeil, sucette, carries, place des écrans ; une très grosse problématique depuis les confinements ». En cas de doute ou de problème, Mélanie conseille un bilan secondaire en présence du médecin de secteur. Important pour les familles dont beaucoup peinent aujourd’hui à trouver un généraliste compte tenu des problèmes de désertification. Le boulot comporte une grosse part d’administratif et les journées sont denses mais la jeune femme ne regrette rien de son évolution de carrière. Elle était, jusqu’en 2019, infirmière volante en milieu hospitalier. « Je changeais régulièrement de service, travaillais souvent de nuit. J’étais déjà très autonome, un peu comme aujourd’hui ». D’urgence il n’est plus question mais davantage de prévention. « Nous nous adaptons beaucoup, tentons de faire passer des messages, semons des petites graines. Nous sommes les premiers interlocuteurs des enseignants avec lesquels nous entretenons des liens de confiance et les familles nous sont reconnaissantes. Elles trouvent en nous une oreille attentive. » + d’infos loire.fr/PMI N°1 L’État rend obligatoire un premier bilan de santé entre 3 et 4 ans à l’école. Il est effectué par les infirmières de la PMI (Protection maternelle et infantile) 30 minutes La durée du bilan de santé 12 Le nombre d’infirmières bilan employées par le Département Ski : 70 ans Le saviez-vous ? C'est en 1953 que fut installé le premier téléski à Chalmazel. Aménagée sur les hauteurs de la commune, la station espère, comme chaque année, l’arrivée des premières neiges. L’ouverture pourrait intervenir le 16 décembre. + d’infos www.chalmazel-hiver.fr 323 communes Vos villes et villages Découvrez les initiatives des communes ou collectivités près de chez vous. ZAC des Plaines / aménagement Nouveau chantier en vue Une nouvelle phase d’aménagement a débuté en septembre sur le secteur Sud de la ZAC des plaines (Bonson). Société d’économie mixte au service de l’attractivité des territoires (dont le Département est actionnaire à 44%), Novim investit 3 millions d’euros dans la viabilisation de 2,5 hectares de terrain. Les parcelles industrielles et artisanales comprises entre 2.000 et 10.000 m2 seront ouvertes à la commercialisation début 2024. Loire Forez Agglomération gardera un œil sur toutes les implantations. + d’infos novim-epl.fr Roanne / transports 0 € Les bus de l’agglomération roannaise sont désormais gratuits le week-end. La collectivité espère ainsi booster la fréquentation des transports collectifs et renforcer l’attractivité des centresvilles. La montée à bord se fait librement. La Chapelle-Villars / patrimoine Il touche le gros lot Le château de la Chapelle-Villars a été sélectionné pour bénéficier cette année des fonds amassés dans le cadre du Loto du patrimoine. La Mission Bern espère sauver de la ruine ce manoir du XVe aux « décors intérieurs remarquables ». La bâtisse est aujourd’hui en état de péril et la reprise des toitures plus qu’urgente. Les travaux pourraient débuter en 2024, indique le propriétaire Yannick Crespin qui travaille à la création d’un parcours de visite. Boën-sur-Lignon / innovation Loire habitat capte la chaleur de la croûte terrestre C’est une première pour Loire Habitat. Le bailleur social expérimente à Boën-sur-Lignon le recours à la géothermie, alors qu’opérateur et municipalité se sont associés pour requalifier l’ancien hôpital. Des mois que le bâtiment, futur centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada), est en chantier. Aux 87 places réservées aux étrangers s’adosseront demain une maison de santé, un pôle associatif et une maison d’assistantes maternelles. Le projet a été pensé pour « assurer le maintien des services publics à l’échelle du pays d’Astrée ». L’enjeu pour la commune : « prouver qu’il est ainsi possible de lutter contre la désertification des zones rurales ». Plus de neuf millions d’euros ont été mis sur la table. Loire habitat en apporte 3,6 ; dont 263.000 euros investis dans la performance énergétique. Douze puits de 200 mètres ont été forés, fin août, par la petite société Gourbière de Bard, aux fins d’assurer la régulation thermique et la production d’eau chaude du futur ensemble. « Les logements bénéficieront demain d’une étiquette énergétique de type A, se félicite le chargé de projet. En rénovation, c’est assez exceptionnel. La géothermie est, de notre point de vue, une technologie d’avenir ». Le Département vous répond Vous avez une question sur l’une de nos missions ? Un professionnel de notre collectivité vous renseigne. Sans emploi, j’ai décidé de suivre une formation en restauration. Mais j’ai à la maison un enfant en bas âge. Comment le faire garder en mon absence ? @loire.fr 40 places de crèches sont, dans la Loire, réservées aux parents suivis par la Direction de l’insertion et de l’emploi, les services de Pôle emploi, ou l’une des Missions locales. Dix établissements adhèrent à ce dispositif : Comédie, Ribambelle, Les Minouchats, La Source, Câlin Doudou, les Marmots à Saint-Étienne ; Marie-Curie, le Centre Petite Enfance, La Petite Tribu et la Crèche du Dauphiné à Saint-Chamond. + d’infos loire.fr Je porte de lourdes charges au travail. Comment prévenir un éventuel mal de dos ? @loire.fr L’activité physique au travail peut être la cause d’accidents de type traumatique. Elle peut également entraîner fatigue et douleurs, souvent ignorées. La pratique régulière de sport adapté est bonne à la santé. La natation, le vélo, la marche sont des activités relativement douces, dans la mesure où elles permettent de se muscler sans causer d’impacts sur les articulations. + d’infos sdis42.fr J’envisage d’équiper mon domicile de panneaux photovoltaïques. Comment être sûr de faire appel à un bon professionnel ? @loire.fr Des conseillers info énergie répondent à vos questions à la Maison départementale de l’habitat et du logement. Les experts vous guident, gratuitement, dans la définition de votre projet, la mobilisation d’éventuelles aides financières et peuvent vous mettre en relation avec des entreprises locales certifiées. + d’infos loire.fr/logement Toute l’actualité du Département loire.fr Tribunes libres Groupe union pour la Loire Explosion du poids des dépenses sociales : que l’etat prenne ses responsabilités. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cette phrase prononcée par le Président Jacques Chirac au sommet de la Terre en 2002, alertait sur la crise écologique mondiale et ses répercussions. Elle enjoignait à agir vite et durablement pour le climat et le devenir de l’humanité. 21 ans plus tard, cette formule restée célèbre, est plus que jamais d’actualité. Les dérèglements climatiques sont légions et les répercussions telles que les famines, les migrations massives, et les crises de régimes explosent. Il est désormais plus que temps de regarder la réalité en face et d’y opposer enfin, des réponses acceptables, dignes, humaines et encadrées. Sur la question migratoire, les départements sont confrontés à un déferlement incontrôlé et sans précédent, de mineurs non accompagnés (MNA), qui déstabilisent profondément le système départemental de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), auquel ils sont de facto rattachés, et qui dépend du Département. En effet, à son arrivé, le MNA est placé sous la protection du Président du Département, au titre de l’ASE. Une évaluation de minorité est alors effectuée, dont résulte logiquement deux situations. La première, le MNA est mineur : il reste sous la protection de l’ASE. La seconde, le MNA est confirmé majeur : il est placé sous la responsabilité de l’Etat qui soit régularise la situation, soit le renvoie dans le pays d’origine. Les problèmes et les difficultés sont multiples. Le nombre de MNA dépasse les capacités d’accueil de l’ASE, qui n’a pas été, à l’origine, pensée pour cela. Les hébergements ne suffisent plus et le recours aux hôtels, solution coûteuse et inadaptée, doit être interdit à partir de janvier 2024. Les départements ne peuvent pas se substituer à l’Etat, dont le rôle est de gérer les flux migratoires. En ce sens, l’examen du projet de loi immigration doit, sans verser dans la caricature, permettre une réflexion globale, sans tabou ni concession. Il ne faut pas « regarder ailleurs » mais bien au contraire, mettre tous les sujets sur la table. Ce travail, dépassionné, est nécessaire pour garantir les moyens d’une politique d’accueil de qualité, qui permettent à la fois absorption et assimilation, plutôt que saturation et communautarisme. Au travers des débats parlementaires, il importe de renforcer les moyens de police et de gendarmerie pour gérer les flux aux frontières, mais également ceux de la justice pour accélérer le processus d’évaluation de la minorité qui, quel que soit le résultat, reste trop souvent à la charge des départements. L’Etat doit être à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui et de demain, et réaffirmer son statut et son rôle régalien concernant la politique migratoire. Cette politique étant du ressort exclusif de l’Etat, les départements ne sauraient continuer à porter à bras le corps, la question des MNA, sans un engagement fort de contrôle en amont, de bonne répartition pour éviter l’embolie de l’ASE, mais aussi de compensation financière juste et nécessaire. Antoine Vermorel-Marques, président du groupe Union pour la Loire, Député, Le groupe de la droite, du centre et des indépendants. Groupe Loire en commun L’éducation et la jeunesse font les frais de la politique d’austérité du département A l’occasion de la réunion de la Commission permanente du 18 septembre, l’exécutif a entériné une hausse du 5% des tarifs de la restauration scolaire dans les collèges à compter de janvier 2024, après une première hausse de 2% en 2023. C’est un nouveau coup dur porté au pouvoir d’achat des familles, dans un contexte d’inflation galopante, qui plombe le budget de nombreux foyers. Cette augmentation uniforme est d’autant plus injuste que contrairement à la situation existante dans d’autres collectivités, il n’y a aucune progressivité des tarifs de la restauration scolaire départementale. Par ailleurs, un déplorable coup de rabot a été porté au programme « collège au cinéma ». Il s’agit d’un dispositif qui permet aux élèves de découvrir des œuvres cinématographiques, lors de projections organisées spécialement à leur intention, dans les salles de cinéma. S’il convient de saluer l’augmentation de la prise en charge par le Département du prix des billets, dans un contexte d’augmentation de ceux-ci, l’enveloppe budgétaire allouée à ce dispositif demeurera constante. Ainsi, le nombre de classes qui vont pouvoir bénéficier de ce soutien va mécaniquement diminuer. Par ailleurs, concernant l’accompagnement des structures d’Éducation populaire (centres sociaux, amicales laïques...), alors que nombre d’entre elles ont averti les financeurs des difficultés actuelles et à venir, le Département se contente, pour 2023, de reconduire l’enveloppe budgétaire globale allouée aux Projets Locaux d’Animation par rapport à 2022, faisant fi des besoins urgents, et au risque de précipiter la disparition de certaines associations… Une erreur historique, des économies de bouts de chandelles qui coûteront très cher, à terme. Échappée belle Chocolat des princes : Noël avant l’heure Saint-Étienne fut, au XIXe, la capitale du chocolat. De ce temps révolu, la métropole a conservé d’emblématiques maisons, dont le vénérable Chocolat des princes. L’entreprise ouvre à La Tour-en-Jarez les portes de sa manufacture. Petit tour en coulisses à l’approche du 25 décembre. Premier des sens sollicités chez Chocolat des Princes : l'odorat. Parfums de noisettes, bouffées de cacao… On inspire à pleins poumons, sous les hauts plafonds tourangeois, ces fragrances régressives. Tout porte à tentation : nuages d'amidon, pluie de grêlons... Accueillis en nombre au printemps, les visiteurs ont déserté l'espace. L’heure est à la confection. 67 personnes, dont 70 % de saisonniers travaillent en fin d’année à la préparation des bonbons de chocolat. « Il faut compter neuf mois de préparation pour trois mois de travail intense, confie Marc Mandel, aux commandes de l'entreprise. Noël représente 80 % de notre chiffre (3,7 millions d’euros, N.D.L.R.) ». Le patron s’acquitte personnellement de certaines tâches ; les dirigeants ont de tout temps géré l’affaire en bons pères de famille. Cinq fois, l’entreprise a changé de main depuis l’installation des Touron, rue de la République à Saint-Étienne (la boutique de 1897 n’a pas bougé). Mais l'âme est restée. Le chocolat est addictif, dit-on. Nommé à la direction générale en septembre, Guillaume Duvert confirme. Il y a dix ans, ce jeune trentenaire officiait déjà route de Bayard comme responsable commercial, aux côtés de son père, Alain Duvert. Il replonge, avec délice. La marque défend un savoir-faire artisanal, un patrimoine… vivant. « Le mécanisme, chez nous, a 70 ans ». Si de vieilles machines officient en coulisses, bon nombre de petites mains demeurent essentielles au process : pour constituer les ballotins ou garnir les bouchées de noisettes. « Notre malakoff est irrégulier et biscornu, sourit Guillaume Duvert. Mais son goût est incomparable ». L’entreprise achète le chocolat de couverture et réalise tous ses intérieurs, ganaches, pâtes d’amandes, liqueurs… Faits de noisettes piémontaises ou d’amandes espagnoles. Près de 70 références sortent des ateliers. Les confiseries progressent en cohortes sur les chaînes de montage où transitent 100 tonnes annuelles de chocolat, que s'arrachent consommateurs et comités d'entreprise. Le magasin d'usine ne désemplit guère à l’heure où scintillent les lumières et tombent les premiers flocons. + d’infos Chocolat des Princes, 1220 route de Bayard, 42580 La Tour-en-Jarez, tél. 04.77.91.15.30, chocolatdesprinces.FR 1. Artisanat. Le malakoff est l'une des spécialités de la maison. Le chocolat est roulé à la main dans les noisettes. 2. Mise en boîte. La confection des assortiments est confiée aux salariés, en bout de chaîne. 3. Miam ! L'entreprise achète son chocolat de couverture mais réalise elle-même tous ses intérieurs. Toutes les sorties dans la loire loirestory.com Y aller : en voiture à 15 minutes de Saint-Étienne. Visiter : un employé de la manufacture tient lieu de guide. Compter deux heures. De février à juillet, sur réservation. Planning disponible auprès de l’office de tourisme de Saint-Étienne Métropole (âge minimum : 12 ans, accessible aux PMR). Tarifs : plein tarif : 7 € ; 4 € pour les 12-17 ans. Renseignements au 04.77.54.02.01. Déguster : trois spécialités font l’identité de Chocolat des princes : le malakoff praliné à l’ancienne, le grêlon du Pilat et l’anthracite. Se restaurer : Tour de table, tous les jours de semaine, 04.77.75.39.19. Découvrir Chocolat Coulois à Saint-Étienne, tél. 04.77.32.93.75, chocolat-coulois.fr Weiss à Saint-Étienne, tél. 04.77.49.65.23, chocolat-weiss.fr Cémoi à Sorbiers, tél. 04.77.53.35.39, cemoi.fr Le bon plan de la médiathèque Un Noël 100% fait main La fin d’année approche, et avec elle la frénésie des fêtes de Noël. Pourquoi ne pas profiter de ces quelques semaines avant le grand rush pour parier sur un Noël « fait maison » ? Amateurs de déco et passionnés de cuisine peuvent retrouver dans les titres de presse consultables sur la Médiathèque numérique de la Loire de nombreuses idées pour accueillir et épater leurs convives. Les plus jeunes ont également la possibilité de s’adonner à différents ateliers créatifs grâce aux cours de la plateforme : réalisation de boules de Noël, découverte de la technique d’emballage japonaise du Furoshiki… La MNL fourmille enfin de cours permettant de réaliser des cadeaux personnalisés (tutoriels cosmétiques, couture…) ; l’occasion de laisser s’exprimer sa créativité et de gâter ses proches grâce à des réalisations uniques ! + d’infos Coups de cœur accessibles en ligne et des centaines de références gratuites sur mnloire.fr Par ici les sorties ! Nos 10 coups de cœur Salon : le changement, c’est maintenant Réservé aux initiés le salon Tatou juste ? Pas seulement ! Désormais bien installé dans le paysage automnal, le « rendez-vous de la transition écologique » fédère plus que des militants. On cherche, dans l’enceinte du Parc expo à Saint-Étienne, quelques moyens de limiter son impact sur l’environnement. Point de discours anxiogènes, ici, sur le réchauffement climatique, mais tout un panel de propositions concrètes et locales pour s’engager sur la voie de la sobriété. 230 exposants font la promotion de leurs « solutions heureuses » en agriculture, cosmétique, culture, média, habitat, éducation, mobilité active, mode, artisanat, nature, réemploi... Plus d’une centaine d’animations -dont ateliers et conférences- contribuent à nourrir la réflexion. À consommer, une fois n’est pas coutume, sans modération ! 25 et 26 novembre 2023, Salon Tatou juste, Parc Expo / hall B à Saint-Étienne, entrée 4 €. Gratuit pour les moins de 12 ans. Détails du programme sur www.tatoujuste.org Sport À petits pas dans la nuit Le premier week-end de décembre voit revenir, chaque année dans la Loire, deux grands défis sportifs. Au Sud comme au Nord, on chausse baskets et fuseaux pour braver l’obscurité dans le cadre des mythiques SaintéLyon et Roanne-Thiers. Vous êtes plus randonnée que trail ? Les marcheurs du Roannais s’élancent le 2 décembre du Puy-de-Dôme pour 57 km. 1 500 courageux participent à ce rendez-vous né en 1925 d’un pari amical. Dur (1 500 m de dénivelé positif), froid, mais aussi très convivial. Ne manquez pas, à leur passage, l’extraordinaire ballet de frontales. Samedi 2 décembre 2023. départ à minuit. marche roanne-thiers. Inscription sur : gr-montagnard-roannais.wifeo.com Colloque veaux, vaches, cochons, couvées… Société historique et archéologique du Forez, la Diana organise un grand festival d’histoire à Montbrison du 14 au 18 novembre. Plus d’une vingtaine d’universitaires, docteurs en Histoire, vétérinaires, scientifiques et paléontologues sont attendus en sous-préfecture. Le colloque 2023 étant dédié aux paysans et à leurs animaux, les spécialistes disserteront de travaux aux champs, soins des bêtes, sens paysan… À suivre également : projections cinématographiques, animations en médiathèques, expositions en centre-ville, salon du livre… Du 14 au 18 novembre festival d’histoire de la Diana, Salle du Conseil Loire-Forez (17 boulevard de la Préfecture) mais aussi Médiathèques Loire Forez, 04.77.96.01.10, ladiana.com Lectures : gueules noires du polar Sophie Hénaff, Julia Chapman, Chrystel Duchamp, Michèle Pedinielli, Laetitia Bourgeois et Sophie Marvaud sont, à la Librairie de Paris, appréciées pour leur talent et l’originalité de leurs intrigues. Ces romancières se partagent l’affiche des Gueules noires du polar 2023. Un casting resserré à dessein, les organisateurs appréciant les rencontres intimistes. Au programme : tables rondes, dédicaces, cadavres exquis numériques et battle polar. Deux incontournables : la murder party géante organisée d’après l’ouvrage Un cadavre dans la bibliothèque d’Agatha Christie et la soirée cocktail confiée aux bons soins du lycée Le Renouveau. Dans les verres : la lecture… culinaire d’une enquête de Miss Marple. Mortel ! 23, 24 et 25 novembre, festival les gueules noires du polar, Librairie de Paris et médiathèques de Saint-Étienne, lesgueulesnoiresdupolar.com Foire : vin(gt) sur vin(gt) Côtes du Forez, Côte roannaise, Côtes du Rhône… Les vignobles ligériens tiennent salon du 10 au 11 novembre à Saint-Galmier. Plus d’une trentaine de vignerons contribuent au succès de ces journées très fréquentées (on comptabilise habituellement près de 3.500 visiteurs sur le week-end). Alors que tournent, en fond de verres, blancs soyeux et rouges carmin, amateurs comme experts se prêtent au jeu de la dégustation. On teste son palais dans le cadre du concours de cépage. du 12 au 13 novembre, Loire aux trois vignobles, Hippodrome de Saint-Galmier, accès sur invitation ou moyennant 5 € de, droit d’entrée (verre de dégustation offert) Exposition Chapeau l’artiste ! Ils sont peintres, graveurs, designers, sculpteurs… Dix artistes pro installés dans les Monts du Lyonnais organisent un salon d’art actuel samedi 2 et dimanche 3 décembre sur le site de la Chapellerie. L’occasion d’exposer leurs œuvres mais aussi le travail d’une dizaine d’hôtes triés sur le volet. L’événement est de qualité (ne cherchez pas trace de loisir créatif sur les cimaises) et la scénographie insolite, deux gages de réussite. « L’équipe fête sa dixième édition, glisse Lydie Thonnerieux, céramiste, membre de l’association des créateurs. À l’origine, nous ne nous connaissions que de nom. De notre collaboration sont nés des liens d’amitié. Nous aimons jouer et nous réinventer ». Salon d’art actuel 2 et 3 décembre Atelier-musée du chapeau et salle de la foule – Chazelles-sur-Lyon 3 €, gratuit pour les moins de 16 ans. Infos au 04.77.54.98.86. Créateurs des Monts du Lyonnais Salon.art.actuel Festival si ça vous chante Ensembles amateurs et chœurs de renom donnent de la voix, jusqu’au 12 novembre, sous la constellation d’Orion. Édifice majeur du patrimoine Le Corbusier, la nef de l’église Saint-Pierre sert d’écrin au 4e Festyvocal. Quinze pièces ont été écrites courant 2023 pour ce lieu « à l’acoustique enveloppante », façon, pour les organisateurs, de promouvoir la création contemporaine. Vincent Le Texier parraine cette biennale internationale soutenue par le célèbre Daniel Kawka. Du 3 au 12 novembre 2023, Festyvocal, Église Le Corbusier à Firminy, concerts et nombreux ateliers tous publics. Programme détaillé et tarifs sur : festyvocal.fr Ici aussi ! Tradition Saint-Étienne, terre de mineurs, fête sa patronne le 2 décembre. Suivez dans les rues de la préfecture le cortège menant Sainte-Barbe à l’historique Puits Couriot. Procession de lampions, feu d’artifice monumental, brioches et vin blanc distribués sur le carreau. Saint-Étienne, gratuit. Orientation Boussole et carte en main, participez le 19 novembre à Véranne, aux 26e Rencontres orientation du Club alpin. Nul besoin d’être licencié pour courir les bois. Les marcheurs choisissent leurs balises en fonction de leur état de forme. Une surprise attend les plus jeunes à la n°13. 9 € la carte.. Inscription sur : clubalpin-saintetienne.ffcam.fr Marchés Organisés un peu partout dès fin novembre, les marchés de Noël ligériens font la part belle aux productions artisanales. L’occasion de consommer local. Mention spéciale au marché de Marols (artistes et villageois réalisent toute la déco du bourg ; à voir !) Soupe Ne manquez pas, le 28 novembre, la 14e Soupe des chefs des Lions clubs. Réunis sur le parking du zénith, 20 restaurateurs concocteront bouillons et consommés vendus à l’unité (sur place ou en précommande sur le site helloasso). Les bénéfices iront à l’association Parm pour la création d’un restaurant inclusif. 4 € le bol. Découverte : emmailloté dans une mangeoire Plus de 50 crèches s’invitent, courant décembre, sur le site d’Essertines-Basses, à 700 mètres d’altitude en Forez. Les bénévoles de l’Aspec (Association sentier et patrimoine) se font un devoir d’animer ce coin de verdure fréquenté pour sa chapelle, ses ruines et son petit jardin médiéval. On traque dans les pentes l’âne, le bœuf, la Vierge et l’enfant réfugiés, ici au creux d’un arbre, là au pied d’un rocher (de belles étoiles rouges guident les visiteurs, plus nombreux d’année en année). Faits de laine, de liège ou de babets, les santons sont l'œuvre de mains habiles. L’initiative, poétique, n’est pas sans rappeler celle de Bergheim en Alsace, ou de Viverols en Auvergne. Par temps sec, ne manquez pas la descente en fond de vallée. Tout droit dans l’escarpement jusqu’aux berges du Vizézy. Du 1er décembre au 10 janvier, Essertines-en-Châtelneuf / RD101 Site médiéval d’Essertines-Basses, en accès libre et gratuit - Parking aménagé. ASPEC Animations Sentiers Patrimoine Essertines-en-Châtelneuf Lyrique : opéra conté Pas facile d’amener le jeune public à l’opéra. La compagnie des Variétés lyriques relève le gant le 13 décembre au Théâtre de Roanne et choisit, pour ce faire, un conte des frères Grimm : Hansel et Gretel. L’œuvre d’Engelbert Humperdinck et d’Adelheid Wette (1893) est présentée en version écourtée. Le public assiste aux déboires de deux jeunes gourmands pris au piège d’une maison en pain d’épices. Sombre forêt, méchante sorcière : la mise en scène évacue l’effrayant, au profit du rire et de l’émerveillement. Le chant est en allemand mais la narration, en français, facilite la compréhension de ce grand classique. Mercredi 13 décembre à 15 h , Hänsel und Gretel, théâtre de Roanne, dès 5 ans - Tarif unique : 9 €, theatrederoanne.fr Gourmandises : tablettes et compagnie Qu’on l’apprécie fondant ou en tablette, qu’on le picore ou qu’on le dévore, le chocolat passe pour un incontournable de la gastronomie française. Saint-Just-Saint-Rambert s’en fait la capitale l’espace d’un week-end mi-novembre. 20 ans que l’équipe d’Annick Flandin met à l’honneur grands crus et savoir-faire. Trois journées de rencontres, dégustations, ateliers et animations sont traditionnellement proposées aux petits et grands gourmands. S’y ajoutent, en cet anniversaire, d’exceptionnelles Masterclass : chefs et pâtissiers de renom travaillent le cacao sous chapiteau. Leur cuisine éphémère attend les curieux près de l’Embarcadère. 17, 18 et 19 novembre, c’est tout chocolat, Embarcadère et quartier historique de Saint-Just-Saint-Rambert, en accès libre et gratuit. cesttoutchocolat.fr L’agenda complet de vos sorties loire.fr/agenda À table Lieu jaune torréfié, écrasé de châtaignes, laitue farcie aux légumes de saison, sauce aux coquillages Julien Laval, Château d’Origny à Ouches, une étoile Michelin 4 personnes 1 heure Ingrédients 4 tranches de lieu jaune de 90 g 10 g d’huile d’olive Pour la laitue farcie : 1 laitue 1 carotte en brunoise 1 oignon en brunoise 1 gousse d'ail hachée 1 blanc poireau en brunoise Pour l’écrasé de châtaignes : 200 g de châtaignes cuites 1 échalote émincée 10 cl de crème liquide 5 cl de vin jaune Pour la sauce : 1 échalote émincée 1 dcl de vin blanc 1 dcl de crème 2 dcl de fumet de poisson 300 g de coques Pour le dressage : herbes ou fleurs de saison 2 châtaignes tranchées finement Sel, poivre La préparation Griller le lieu à l’aide d'un chalumeau ou sur un grill, lustrer avec l'huile d'olive, assaisonner puis cuire 5 min au four à 110°C. Faire suer l'échalote, ajouter les châtaignes, déglacer au vin jaune, ajouter la crème, cuire 2 min et écraser le tout. Assaisonner et réchauffer au moment. Pour la laitue farcie, faire suer les brunoises de légumes, ajouter deux cuillères à soupe d'écrasé de châtaignes et assaisonner. Blanchir les feuilles de laitue, les rafraîchir et les égoutter. Rouler le mélange de légumes dans les feuilles de laitue, réchauffer au four à 110°C pendant 20 min. Pour la sauce, porter à ébullition le vin blanc, l'échalote puis ajouter les coques. Les cuire jusqu'à leur ouverture et réserver. Réduire le fumet de poisson de 3/4, ajouter la crème, le jus de cuisson des coques et les coques préalablement décortiquées, cuire 5 min et mixer. Le dressage Disposer l’écrasé de châtaignes à l’aide d'un cercle, poser la laitue farcie dessus, mettre le poisson à côté et la sauce au milieu, décorer la laitue avec des herbes fraîches. L’astuce du chef Il est possible de remplacer les coques par des couteaux ou des moules. Portrait Pierre Thivillon, l’homme et les grands singes 150.000 visiteurs passent annuellement les portes du zoo de Saint-Martin-la-Plaine, peuplé de bruits exotiques, d’odeurs animales, de frémissements. un homme tient la barre de cet impressionnant vaisseau. portrait. En 5 dates 8 septembre 1943 : naissance à Saint-Martin-en-Haut. Pierre Thivillon est membre d’une fratrie de sept. 10 février 1968 : mariage avec Éliane 23 juillet 1972 : ouverture du zoo de Saint-Martin 1974 : arrivée du premier gorille, Alexis, suivi en 1976 de l’emblématique Platon. 1995 : naissance du premier bébé gorille, Atanga. Pierre Thivillon a quitté tôt son domicile. Les fenêtres du logis sont ouvertes ; quelques salariés occupés dans l’ombre des bureaux. L’attente est douce sous la ramure luxuriante, bercée par les cris d’animaux et les communications radio. Une voix, quelque part. Celle du patron, impatiente, agacée. Un problème d’abreuvage à régler ; il s'y colle, tout au bien être de ses pensionnaires. Question de priorité. Lorsqu’il reprend en 1972 la propriété Champ Bovet à Saint-Martin-la-Plaine, le Ligérien n’a pas une notion de zoologie. Tout juste a-t-il déjà soigné tourterelles et faucons crécerelles tombés du nid. Ce pépiniériste de métier rêve d’élevage mais se refuse à faire commerce d’êtres vivants. Il bifurque avec son épouse vers la conservation. Le chantier est colossal. Rien n’habite alors la colline, pelée et grillée à l’été. Tout est à bâtir. Tout est à planter. « On a commencé avec quatre fois rien, se souvient l’octogénaire. Quelques petits singes et félins. Pas de quoi intéresser le public ». Et pourtant. La curiosité aidant, les visiteurs se relayent au portail. Le moindre centime est investi dans les murs. Endetté, le couple doit affronter chaque hiver les grimaces du banquier. Jusqu’à recueillir ses premiers gorilles, sur trois coups du hasard et par l’entremise de notables un temps exilés à l’étranger (à l’époque, il n’est pas rare de recevoir un gorille pour services rendus en Afrique. Mais l’animal s’avère encombrant en Métropole). Onze primates se prélassent aujourd’hui sur les pelouses ligériennes, dont plusieurs nés à Saint- Martin-la-Plaine. « Une vraie fierté, se rengorge Pierre Thivillon. Il n’existe que cinq parcs en France capables de présenter des femelles. » Tam-Tam, Likalé, Gincko, assurent le spectacle. Pierre Thivillon a lui aussi son public. « Regarde, c’est le monsieur qu’on a vu à la télé », glisse un touriste, admiratif, à sa compagne. Sa célébrité, le vieil homme la tient de sa fille adoptive, Digit. La « petite » est née le 27 octobre 1998. Très vite, les Thivillon comprennent que Paméla, la génitrice, n’assumera pas ses devoirs de mère. Ils conviennent d’allaiter le rejeton pour lui sauver la peau. « Digit est restée dans notre lit pendant 18 ans », se marre Pierre. Une grille sépare dorénavant le couple -sans enfants- de l’énorme masse de poils mais le primate continue de visiter chaque soir ses protecteurs. « Elle m’envoie des bisous pour me réveiller lorsque quelque chose ne va pas, indique Pierre. Nous lui apprenons à vivre près de nous plutôt qu’avec nous. Car un jour nous ne serons plus là… » Un chimpanzé, Tahise, loge pareillement à leurs côtés. Preuve que ce bonheur n’est pas donné à tout le monde, il faut aux Thivillon évacuer les employés de bureau, au passage de la demoiselle, matin et soir, pour ne pas risquer d’accident. Cette proximité les oblige. Jamais, en quarante ans, Pierre n’a pris de vacances et rares sont ses virées à Saint-Étienne ou Rive-de-Gier. « Ma tête et mon cœur sont ici », commente-t-il sobrement. Un AVC l’a contraint au repos voici quelques mois. Les traits sont ridés mais rayonnants. Hypersensible (quoi qu’autoritaire), le Ligérien s’émeut au récit de ses revers. Le souvenir de ses chers disparus (Atanga ou Platon) appelle ses larmes. Il se reprend pour discuter projets d’agrandissement. « Le parc couvre 12 hectares mais nous avons acheté tous les champs attenants. 8 hectares d’un coup. » Il ambitionne d’y bâtir de nouveaux enclos pour les chimpanzés. Quelques parcelles sont en outre dévolues à l’association Tonga créée en 2008 pour recueillir petits et grands représentants du monde sauvage confiés par les cirques ou les autorités. Déjà passés par Saint-Martin : un hippopotame, une centaine de magots et quantité de félins.