Loire magazine Le magazine du département de la Loire n°159 janvier - février 2024 Département de la Loire 2 rue Charles de Gaulle 42022 Saint-Étienne cedex 1 Tél. 04.77.48.42.42 Email: info@loire.fr loire.fr Directeur de la publication : Georges Ziegler, président du Département de la Loire Directeur de la rédaction : Manuel Poncet Rédaction en chef : Peggy Chabanole, Laetitia Chapuis Rédaction : Laetitia Chapuis, Pauline Dejob. Versions braille et sonore Association Donne-moi tes yeux contact@donnemoitesyeux.fr Éditorial Renouons avec la france des territoires ! En ces premiers jours de l’année, je tiens à vous adresser, en mon nom personnel et au nom de notre Collectivité, mes très sincères vœux de santé, d’épanouissement et de réussite professionnelle. L’année qui vient de s’achever nous laisse un goût amer. Les épreuves ont été nombreuses et cela fait longtemps que nous n’avions pas connu un contexte aussi douloureux et risqué, marqué par le terrorisme, l’extrémisme, les conflits localisés, la montée des tensions, le réarmement et les tensions internationales. La guerre est à notre porte et la dissension règne chez nous. Dans ce climat de crise, il faut retrouver le bon sens de notre terroir et redonner confiance aux forces vives et aux collectivités territoriales. Plus que jamais il faut rapprocher la décision du citoyen ! Et dans cette mission de reconstruction de la confiance et de la volonté d’agir ensemble, le Département doit prendre toute sa place afin de répondre aux attentes de la population. Acteur de proximité au service de tous, jeunes, personnes âgées, la collectivité Loire répond aux exigences du temps présent. Avéré dans l’histoire, fort d’un passé riche en traditions et en exemples, nous innovons au quotidien pour tenir compte des besoins de la population dans nos territoires et préparer l’avenir des générations futures. Mais, depuis 2018, les Départements s’engagent souvent contraints et forcés, dans la dynamique de contractualisation voulue par l’État et qui tendrait à les cantonner à un rôle de sous-traitant, prestataire de service des politiques de solidarité. Cette démarche est la démonstration d’une déconnexion totale entre les préoccupations des citoyens, les défis opérationnels auxquels nos territoires font face tous les jours et les grandes manœuvres de la politique nationale. Dans une période où des interrogations très fortes s’expriment sur l’évolution de notre démocratie, toutes les études démontrent que plus un pays est décentralisé, plus les citoyens sont satisfaits de l’action publique. Faisons de cette confiance une chance ! Donnons plus de libertés aux collectivités afin de répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain avec vous, pour vous, ensemble ! Georges Ziegler, président du Département de la Loire Arrêt sur image Terrenoire et la Maîtrise : une histoire de chœur Grand moment pour les Maîtrisiens de la Loire invités, le 7 décembre, à se produire sur la scène de l’Opéra en compagnie du groupe Terrenoire pour le 10e anniversaire de France Bleu Saint-Étienne Loire. 43 élèves de 3e et lycéens ont mêlé leur voix aux Stéphanois pour interpréter quatre titres de leur répertoire, dont deux inédits : Le jour où tout s’est ouvert, Ça va aller, Jusqu’à mon dernier souffle et Alma. Ces morceaux, choisis par Théo et Raphaël Herrerias, avaient au préalable fait l’objet d’arrangements de Geoffroy Barthelemy, auteur-compositeur ligérien chargé par le Département d’écrire la partition des chœurs. Nord Initiatives, événements, inaugurations… Retrouvez toute l’actualité et l’information de votre territoire. Roannais / artisanat : par la forge révélé Julien Perez est ferronnier d’art. Son talent et sa pugnacité ont fait de lui l'un des Meilleurs ouvriers de France. Il s’épanouit au contact du feu et de l’acier. Passé maître dans l’art de la forge. Une tunique sur cintre repose en son bureau : sous la housse, un col tricolore, incarnation vestimentaire de l’excellence. Julien Perez est depuis février 2023 Meilleur ouvrier de France (MOF). L’homme occupe à Roanne un bout des anciennes usines Demurger. Pas d’enseigne, peu de mobilier : l’artisan, revenu à l’été du Sud Ouest, a paré au plus pressé. Plusieurs commandes l'occupent ces jours, en provenance des Landes. « Il y a cette porte, là, pour un client de Biarritz. J’ai passé là-bas six années à me perfectionner. J'y ai développé une clientèle ». Le quadra n’aspirait qu’à retrouver ses racines : Coutouvre, ses souvenirs d’enfance, de maréchalerie. Femme et enfants l'ont suivi, après l'avoir soutenu dans sa décision de présenter le concours le plus exigeant de France. Un vrai défi pour cet autodidacte, diplômé d’un BTS productique mécanique, longtemps employé dans l’aéronautique. En 2022, l'entrepreneur met son activité en pause durant trois mois pour se consacrer pleinement à son œuvre, un portail d’école inspiré des fables de La Fontaine. Julien Perez enchaîne les esquisses, les travaux préparatoires, sacrifiant au repos quotidien et dominical. Il travaille seul, perd dix kilos. « L’occasion m’était offerte de savoir ce que je valais », confie ce perfectionniste à l’indéniable sensibilité. Son interprétation du Corbeau et du renard est de toute beauté. Auréolé de son nouveau titre, le MOF espère décrocher quelques chantiers de prestige et embaucher. Commande lui a déjà été passée de 125 targettes pour un monument ligérien classé. Le Coteau / insolite : une maison pas comme les autres Bienveillance et convivialité font le succès d'Un Brin de soleil, structure ouverte aux personnes âgées et handicapées dépendantes. Le facteur a pris le temps d’avaler un petit noir, d’échanger quelques nouvelles. Il fait bon s’attarder entre les murs d’Un Brin de soleil. Une question de déco –le réconfort de la toile cirée, le moelleux présumé du canapé, le cachet du mobilier - et d’ambiance. « On se sent bien ici », confie Joëlle, venue pour déjeuner. Une heure que Georges n’a pas bougé. Occupé à reproduire objet et paysages d’un jeu de marteau, l’euphorie le disputant à l'effort. « Nous travaillons beaucoup, en matinée, les activités cognitives », glisse Nathalie Pothonnier. Cette employée du médicosocial a trouvé en 2019 au Coteau un espace où donner corps à sa vision de l’accompagnement dans la dépendance. Seniors et personnes handicapées participent en sa compagnie à la confection des repas, commentent le journal télévisé, rebattent les cartes, piquent un somme, au besoin. Crèmes et vernis garnissent les étagères de la salle de bain, douche et soins corporels étant accessibles sur demande. « Comme à la maison », commente Nathalie Pothonnier, toujours prête à solutionner un problème d’assurance ou à dégoter une auto pour la filleule d’une habituée. Révolutionnaire, le concept a d’abord suscité la réserve. La Roannaise s’est lancée seule, sur fonds propres, seulement aidée d’Emmaüs. « Personne n’y croyait, c’était nouveau ». Le lieu a trouvé son public. D’autant plus apprécié qu’il propose un accueil à l’heure (quatre personnes maximum) là où tant d’autres n’ouvrent qu’à la journée. « Parce que toutes les familles n’ont pas les moyens. En nous confiant leur proche deux heures, certains aidants se dégagent suffisamment de temps pour se rendre chez le coiffeur », glisse celle qui travaille encore à mi-temps comme surveillante de nuit à l’Adapei. + d’infos : Un brin de soleil, 06.66.66.40.75. Sport, Roanne Loïc Vergnaud a remporté, le 15 décembre, le trophée du Meilleur sportif 2023 décerné par le Département dans le cadre des Victoires du sport. Amputé de la jambe droite des suites d’un accident du travail, le Roannais s’illustre en handbike. Trois fois médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020, il sera l’un des favoris de Paris 2024. Investissement 1.000 : le Département de la Loire prévoit de reprendre en gestion plus de 1.000 km de fibre optique en 2025, par l'entremise de la régie "Loire Connect Réseau".Premier département fibré de France, le territoire conservera ainsi son avance sur le plan numérique. Énergie verte : 2 M de m3 Le volume de biométhane que produira chaque année le méthaniseur de Roannais Agglomération, premier du genre inauguré dans la Loire par une collectivité. 2.100 foyers seront alimentés par son intermédiaire. Roanne / numérique Animateurs jeunesse : ils sont aussi présents sur internet Apparus dans la Loire en 2017, les Promeneurs du Net assurent une présence éducative sur la toile. Exemple à Roanne. Émilie Malafosse est Promeneur du net (PDN). Son job ? Accompagner les jeunes au quotidien, dans le cadre du BIJ Roannais (Bureau Info jeunes), mais aussi de manière virtuelle, sur les réseaux sociaux. « Parce que les pratiques adolescentes ont évolué, indique Delphine Duriaux, médiatrice numérique chez Zoomacom. Certains, retranchés dans l’intimité de leur chambre, sous une montagne d’écrans, ne fréquentent plus les espaces physiques ». Le dispositif est porté par la Caisse d’allocations familiales, soutenu par le Département, et géré par Zoomacom. Une quarantaine d’éducateurs jeunesse, animateurs en MJC, centres sociaux, FJT ou maisons de quartier endossent le maillot. Employés en milieu rural, à Perreux ou Bourg-Argental, comme en pleins centres urbains. Paradoxalement, il n’est aucun profil qui émane véritablement du numérique. « On donne l’opportunité aux gens de terrain de se former aux pratiques du Net,souligne Delphine Duriaux. Cela leur permet de monter en compétences, de comprendre les nouveaux usages ». Identifiés PDN sur leurs profils Insta, Facebook, Tik tok, les promeneurs, tous équipés d’un smartphone, se trouvent sollicités sur des sujets pratiques (horaires d’ouverture du centre, thématique des prochaines animations de vacances) mais aussi parfois pour des problématiques beaucoup plus graves telles que le harcèlement. À noter qu’il existe aussi dans la Loire une douzaine de PDN spécialisés dans les questions de parentalité. + d’infos : promeneursdunet.fr, zoomacom.org/promeneurs-du-net-loire-42/ Solidarité, Riorges « C’est en étant aux côtés des communes, en accompagnant leurs initiatives, que nous sommes au plus proche de nos concitoyens et des besoins », a dit le Président Georges Ziegler, cet automne, au 25e congrès des maires à Riorges. La solidarité territoriale, ADN du département, s’exerce au profit de toutes les communes de la Loire. 621 projets portés par des communes rurales ont été accompagnés en 2022 pour un montant de 11,050 M€. Centre Saint-Bonnet-le-Château / initiative Un amour de petit cheval Sabrina Swiatczak et sa jument Kaliska se déplacent en Ehpad au chevet des malades. Il n’est pas vraiment de clôtures dans les prés de Sabrina Swiatczak. Curieux, les équidés vont et viennent tels d’affectueux matous, autour du mobilier de jardin. Le décor n’est que verdure. Cavalière émérite, la propriétaire élève ici des chevaux miniatures. « Je n’étais pas faite pour la compétition. J’ai trouvé ma vocation dans la médiation », indique la jeune quadra. Avec sa petite jument Kaliska, Sabrina prend régulièrement le chemin des Ehpad (Établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes). À Saint-Bonnet-le-Château, Montbrison ou Saint-Étienne, le tandem crée l’effervescence. Les deux empruntent l’ascenseur et se baladent dans les couloirs pour s’installer au chevet de résidents très dépendants, privés, de fait, de tout passe-temps. « Nous ne faisons pas d’animation », précise la Ligérienne formée par Claire Jouvin. « Je travaille sur le cognitif, l’émotionnel, la communication. » À son passage se tendent bras et mains perclus d’arthrose. Les souvenirs affluent dans l’échange d’un regard, d’une caresse… « C’est plein de moments magiques », s’émerveille celle qui fut un jour aidesoignante avant de se consacrer aux paddocks. Une vingtaine de chevaux composent à Saint-Bonnet-le-Château ses troupeaux : placés en pension ou confiés à ses soins en raison de comportements déviants. D’aucuns pourraient dire qu’elle murmure à leur oreille ; elle parle de « psychologie ». Son approche porte ses fruits ; de quoi interpeller dans le milieu de la monte. Les gamins sont nombreux à fréquenter ses pâtures : cavaliers en quête de nouvelles approches, jeunes autistes rayonnant au contact de l’animal. « Ici, nous apprenons à vivre avec le cheval et non pas à l’exploiter », indique la Forézienne originaire de la Marne. Son objectif à moyen terme : intégrer le milieu carcéral. Équitation 52 minutes, la durée du film L’élégant cheval de la Loire réalisé par Dominique Dozolme. Le « docu » brosse le portrait d’une filière et d’un territoire, le Forez. À voir sur TL7.fr Vie politique : canton de Boën-sur-Lignon Valéry Gouttefarde a fait son entrée, le 6 novembre, au conseil départemental en remplacement de Pierre-Jean Rochette, élu sénateur de la Loire. Les lignes de l'exécutif ont également bougé : Clotilde Robin est désormais première vice-présidente en charge de l'Éducation et des Collèges, Jérémie Lacroix vice-président chargé des Finances et des Mobilités et Yves Partrat vice-président aux Solidarités humaines et à la Santé. Verrières / formation Ici commence leur parcours en restauration Le lycée professionnel du Haut Forez forme les jeunes au service et à la cuisine. Tous se frottent au stress du coup de feu. Saint jacques en croûte de beurre au saumon fumé et langoustines. Trilogie de lapin à la fondue provençale ». La Saint-Valentin sera gourmande, le 14 février, au Clos des Pommiers. Vous fondez ? Le déjeuner, sachez-le, est ouvert à la réservation. Il sera, c’est le propre de l’établissement, réalisé par des élèves. Car on enseigne au Lycée de Verrières-en-Forez la cuisine et le service. 193 jeunes fréquentent à l’année les pelouses de l’ancien petit séminaire. Cadre bucolique, rural, mais à n’en pas douter propice aux apprentissages. « Nos élèves progressent par le biais de mises en situation réelles », indique Odile Passarelli, proviseure. Deux restaurants accueillent le public le midi (les soirs aussi parfois) : le Melrose, de type brasserie, offrant aux premières années de CAP et seconde Bac pro, une expérience du métier et le Clos des pommiers organisé, lui, en brigades de Premières et Terminales. Pas de haute gastronomie, au sens strict du terme, dans les assiettes (« Nous n’avons pas de filière BTS », précise Valérie Romeyer, directrice déléguée aux formations), mais la possibilité de goûter d'excellents plats à moindre coût (11 ou 17 €). Les menus sont établis pour un an de manière à garantir la progression pédagogique. « Tous les jeunes ont leur place chez nous ; nous ne ciblons pas uniquement l’excellence. Notre ambition est de doter tout le monde d’un diplôme et les résultats sont très satisfaisants, se réjouit Odile Passarelli. Nos élèves s’épanouissent dans la mixité sociale. Nous jouons en plus la carte de l’inclusion avec un dispositif Ulis ». 48 employés, dont 32 enseignants, concourent à cette réussite. Le lycée, doté d’un internat, dispose aussi d’une filière Accompagnement Soins et services à la personne. + d’infos Renseignements et réservation au 04.77.97.74.20, haut-forez.ent.auvergnerhonealpes.fr Investissement : 75.000 € Le montant versé en 2023 par le Département au titre du remplacement des agriculteurs, victimes d’accidents ou de maladies. Feurs / santé Un plateau technique de pointe Un service d’IRM (Imagerie par Résonnance magnétique) a ouvert ses portes courant 2023 dans l’enceinte du Centre hospitalier de Feurs. L’établissement public et les radiologues libéraux d’Imagerie Loire Forez s’en partagent la gestion. L’appareil offre des images de grande précision et un confort patient amélioré. Avantage non négligeable : les délais de rendez-vous sont inférieurs à 7 jours. + d’infos : 04.28.53.20.10. Chazelles-sur-Lavieu, culture Une médaille départementale pour la gardienne du couvent Présidente des Amis du couvent, à Chazelles-sur-Lavieu, Marie Pouget a reçu, le 10 novembre, l’une des dix premières « médailles départementales » remises par la collectivité afin de célébrer les forces vives du territoire. « Chefs d'entreprises, bénévoles, promoteurs du bon goût ligérien représentent ce qu'il y a de fort dans l'âme de notre département », a dit le Président Georges Ziegler. Femme de culture et de transmission, Marie Pouget administre en Forez le cabinet de curiosités hérité de son défunt mari, l’ethnologue Daniel Pouget. Le lieu est ouvert à la visite six mois par an. La Ligérienne s'est dite touchée, à l’instar de Joannès Blachon (maître du dojo du Portail rouge à Saint-Étienne), Michel Huet (président du comité départemental de la Fnaca -fédération des anciens combattants depuis 1987), Jacques Dumas (président de la fédération de pêche de 2016 à 2022), Marielle Garde (présidente de l'association Atousports, sportive de haut niveau), Loïc Ballet (chroniqueur sur Radio France et France Télévisions), Éric Boël (gérant des Tissages de Charlieu), Marie-Thérèse Lyonnet (ancienne infirmière cadre en psychiatrie, engagée dans différentes associations), Bruno Dubanchet (président de l'association Carrefour d'amitié et d'entraide en faveur des personnes âgées) et Gérard Aubret (président de la fédération de chasse). Made in loire : des couteaux brodés au fil d’or Frédérique Seret avait à Cervières une grand-mère « grenadière », spécialisée dans la broderie pour l’uniforme militaire. Son grand-père, métayer, tuait lui les froides journées d’hiver en assemblant les couteaux de Thiers. La maison Yvonne et Alexis porte le souvenir de ces figures disparues. Revenue au bercail après une vie d’ailleurs (à Toulouse, dans le bâtiment), Frédérique Seret a combiné ces savoir-faire pour concevoir de fines lames aux manches brodés d’or. La réalisation, confiée aux meilleurs artisans, lui permet d’assurer la transmission de techniques un temps menacées d’extinction. De jeunes brodeuses, formées dans les Bois noirs, trouvent ainsi matière à exercer leur profession. Fondamental pour celle qui s'avère également présidente de l’Association des grenadières du Haut Forez. Sa pièce maîtresse, le 42, a tout de l’objet d'art. De luxe, aussi, puisque vendue entre 350 et 2.000 euros. Un autre, taillé dans le bois de l’étang de Royon, à 2 km de Cervières, se révèle plus abordable. « Mes couteaux, précise celle qui est aussi maire du village, racontent tous une histoire ». + d’infos : yvonne-alexis.fr C’est où ? À Cervières, dans le Haut Forez C’est qui ? Maison Yvonne et Alexis, fondée par Frédérique Seret C’est quoi ? Des couteaux brodés au fil d’or. Sud Saint-Étienne / éducation Spectaculaire immersion dans les coulisses du BTP La fédération du BTP 42 s’adresse aux jeunes, futurs embauchés. À sa disposition, pour les séduire, un outil bluffant : la nouvelle plateforme Expérience chantier. Il nous fallait quelque chose de novateur pour attirer les jeunes. » Défi relevé à en juger par les cris des ados, cet après-midi, rue de l’Apprentissage. « Ct’e dinguerie ! C’est trop bien ! » Sema et Anna viennent d’éprouver la peur du vide. Perchées à 20 mètres du sol, tenues d’avancer sur une passerelle le temps d’une intervention en charpente. La porte claque. Une autre s’ouvre. Il est cette fois question de soudure. Casque de protection enfilé, les collégiennes attaquent l'assemblage. Dix ateliers sont ainsi proposés dans le cadre d’Expérience chantier en mode Escape game ou Fort boyard©. Le site n’a d’autre but que d’éveiller l’intérêt des jeunes pour les métiers du bâtiment et de booster les recrutements. La fédération ligérienne a massivement investi dans l’équipement –plus d’un million d’euros – et pris soin d’embaucher une équipe de scénographes, l’Atelier des charrons ; d’où la qualité de l’immersion. Plongés dans un urbex (espace abandonné se prêtant à l’exploration), les binômes évoluent sur 400 m2 entre réalité virtuelle et jeux vidéos. La technologie est partout, dans les décors, et les discours. « Il est révolu le temps des pelles et des pioches, indique Alain Chapuis, trésorier de la fédération BTP Loire. Même si la main conserve toute son importance dans nos métiers, les nouvelles technologies occupent désormais une place de choix. On peut parler d’exosquelettes, de drones, d’imprimantes 3D… » L’espace, pour l’heure réservé aux scolaires, est accessible gratuitement depuis le 12 octobre. Le Département finance en plus le transport des collégiens. De quoi susciter l’envie. Plus de 3.300 visiteurs avaient, au 31 décembre, fait l’expérience du BTP. + d’infos : experiencechantier.fr BTP 700 entrepreneurs et artisans adhèrent, dans la Loire, à la Fédération du BTP (bâtiment et travaux publics). Ils représentent 8.500 salariés. Andrézieux-Bouthéon, infrastructures Aménagement Le Département travaille depuis 2020 à renforcer les protections acoustiques en bordure du grand pont sur la RD498 à Andrézieux. Plusieurs actions ont été engagées pour tenter de limiter le niveau sonore au droit des habitations. Dernière en date : l’installation d’écrans de protection en verre avenue Jean-Martouret. Un nouveau plan de prévention du bruit dans l’environ-nement (pour les routes supportant un trafic supérieur à 8.200 véhicules/jour) est soumis à la consultation du public. + d’infos : loire.fr/ppbe Éducation, Firminy Huit collèges ligériens ont été dotés, en septembre, de studios d’enregistrement mobiles (interfaces audio, micros, casques). Les enseignants accompagnent leurs élèves dans la recherche et le traitement de l’info avec le soutien de radios locales telles que France Bleu et Radio Dio. Montant de l’investissement concédé par l’État et le Département : 8.631 €. Première vice-présidente chargée de l’Éducation et des collèges, Clotilde Robin espère par ce biais « renforcer l’éducation aux médias et à l’information ». Saint-Étienne / santé Ados : des mots sur les maux La Maison des adolescents est un lieu d’écoute anonyme et gratuit. Pas toujours évident de s’adresser aux parents. La Maison des adolescents recueille à Saint-Étienne la parole des 11-21 ans. Mal-être, conduites à risques, harcèlement, automutilation… Les jeunes trouvent à Bellevue un espace où parler de leurs problèmes. L’accueil y est gratuit, anonyme et bienveillant. Les locaux, chaleureux, respirent le neuf. Babyfoot et canapés meublent la salle d’attente. Suivent quatre pièces d’entretien et une salle de médiation pouvant servir à des séances d’hypnose, de sophrologie ou d’expression théâtrale pour « donner confiance en soi ». La structure est financée par l’ARS (Agence régionale de santé) et portée par le CHU (Centre hospitalier de Saint-Étienne). Infirmières, psychologues, puéricultrice, animatrice prévention jeunesse mais aussi éducateurs et assistante sociale travaillent en binôme. « Nous n’avons pas de médecin, précise Valérie Poirieux, responsable de l’établissement. Lorsque la prise en charge relève du médical, nous réorientons les patients ». 650 demandes ont été traitées en 2022 et 1.500 entretiens planifiés (soit deux à trois en moyenne par dossier). Père et mère accompagnent fréquemment leur enfant. « Mais cela n’a rien d’obligatoire. Il nous arrive aussi de conseiller les adultes seuls, dans de la guidance parentale. » La Maison est particulièrement sollicitée par les 11-12 ans. « Il y a des âges charnières, constate Valérie Poirieux. L’entrée en 6e n’est pas toujours bien vécue. Certaines périodes de l’année apportent de même un surcroît d’activité. C’est le cas de l’orientation, en mars. L’école demeure une grosse source de préoccupation ». + d’infos La Maison est ouverte du lundi au vendredi de 11h à 18h40 (25 boulevard Pasteur). L’accueil se fait de manière spontanée (tout visiteur passant à l’improviste est entendu) ou sur rendez-vous, le délai d’attente n’excédant pas 15 jours. Tél. 04.77.12.02.45 Sport, Andrézieux-Bouthéon Les conseillers départementaux ont inauguré, le 15 octobre, le nouveau stade de rugby Roger-Baudras, complexe de résidence du RCAB à Andrézieux. 4,5 millions d’euros ont été investis dans les installations avec l’ambition d’en faire un pôle sportif, éducatif, inclusif d’envergure régionale. Saint-Étienne / chanson Loupa, future star ? Il a 22 ans. Il en veut et commence à percer. Rémy Picard, alias Loupa, enchaîne les concerts depuis quelques mois. Chanteur rock et rap, le Stéphanois est l’auteur d’un premier album, Ere Zero, sorti en novembre 2022 sur les plateformes. Le clip de l’un de ses morceaux, Paris, tourné, assez paradoxalement, sur les toits… de Montréal (où il enseignait alors l’escalade) est prometteur. Un nouvel album, Ere One, doit arriver le 20 janvier dans les bacs. + d’infos Loupa_officiel sur instagram Saint-Étienne / emploi Formés aux technologies d’avenir 4G, 5G, fibre optique, bornes connectées… Les technologies évoluent à vitesse grand V. Les métiers aussi. Où se former ? Chez Logic Académies. Fibre optique, réseaux mobiles… Nombreux ont été ces dernières années les techniciens formés par Logic Académies dans le champ des télécoms. Initiés durant trois mois à la manipulation de câbles (250 heures en plateau technique, 150 heures en stage) ou durant cinq à l’installation d’équipement radio en tête de pylône ou toit terrasse. Alors que les entreprises recrutent fort dans ces secteurs (raccordements et maintenance succédant au déploiement, quasi-achevé, du très haut débit), un appel est lancé pour constituer de nouvelles promotions : salariés en reconversion mais aussi publics éloignés de l’emploi. « 80% de nos élèves trouvent un job en sortie », souligne Bastien Lefevre, directeur général, soutenu dans son entreprise par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. La formation se déroule par groupes de douze, rue Gutenberg à Saint-Étienne, en bordure de la RN88, assurée par des professionnels du métier validant les diplômes. « Il y a quelques prérequis, précise Bastien Lefevre. L’absence de vertige, une appétence pour les métiers manuels et techniques, la mobilité et la motivation. » En jeu : un titre professionnel de technicien d’intervention. Preuve qu’il existe un vrai besoin de certification, Logic a résolu, en 2023, de céder son concept par voie de franchise. « Parce qu’il nous est impossible d’être partout en France et dans le monde. Nous mettons à disposition les titres, les parcours pédagogiques… » De nouveaux métiers font en plus leur apparition au catalogue : énergie et numérique. « L’avenir est aux objets connectés, argue Bastien Lefevre. Si l’on m’avait dit, en 1997, que l’on vivrait autant de révolutions industrielles… » + d’infos : logic-academies.com, 04.77.57.63.21. C’est dans l’actu Interview Affectées par deux chantiers d’ampleur entre 2017 et 2023, les Archives départementales bénéficient désormais du confort dû aux grandes institutions. Le point avec Alain Morgat, directeur du service. Une première extension des archives, en 2019, avait abouti à la création de 15 km de rayonnages pour la conservation. Qu'ont permis les travaux de ces derniers mois ? De résorber le gouffre énergétique des bâtiments d’origine, datés de 1987, et d’homogénéiser la façade. Tous nos murs présentent désormais un même revêtement en terre cuite. Adieu les préfabriqués installés deux ans en bordure du boulevard pour accueillir agents et publics ? Oui ! Même s'ils eurent le mérite de nous permettre de travailler. Car impossible d’effectuer des opérations de collecte, contrôle, classement à trois kilomètres de nos fonds ! Vous consacrez l’exposition de réouverture à vos métiers. Ils sont nombreux et pourtant méconnus… Notre rôle est de préserver la mémoire départementale. Nous veillons sur un bien commun. Collèges, hôpitaux, études notariales, services de l’ État, des communes : tous produisent une conséquente paperasse. Qui ne peut être mise à la benne sans votre accord ? Précisément. L’élimination des archives publiques est de notre ressort. J’ai signé en 2022 pour la destruction de cinq kilomètres de documents. Nous ne conservons que 200 à 400 mètres linéaires par an. La part des archives privées s’est-elle développée ? Beaucoup, oui. Nous sommes contactés par des familles, des entreprises, des syndicats, pistons les sociétés en fin de vie. Notre veille est permanente. Nous travaillons actuellement avec le château de Saint-Marcel-de-Félines, détenteur de toute la mémoire des Talaru. Ce sont des bulles papales, des documents du XIIIe siècle… Les fonds sont décrits, numérisés, et mis en ligne. La valorisation a également pris de l’ampleur dans vos missions... Nous faisons beaucoup d’animations, d’accueil des classes… Les publics accèdent chez nous à des cours de paléographie pour les aider à déchiffrer les documents anciens ou à des ateliers de généalogie. + d’infos : archives.loire.fr 4,8 millions d’euros investis dans le chantier de rénovation énergétique. 32 agents travaillent aux archives de la Loire. Ensemble, ils veillent sur 38 km de documents (huit étages) mobilisables par tout Ligérien. Les motifs de consultation sont nombreux : obtenir copie d’un divorce, faire une recherche de titre de propriété, trouver des photos, travailler sur l'histoire locale… Trois postes d’investissement composent le budget : en faveur de la restauration, de la numérisation et de l’achat de documents. ASSE : l’équipe en première division Seize jeunes handicapés pratiquent à L'Étrat le foot fauteuil sous les couleurs de l’ASSE. Tous évoluent entre la 4e et la 1re division avec un objectif pour les meilleurs : intégrer l’équipe de France. L'entraînement a débuté par une série de passes. Les ballons circulent vite. Parfois l’un s’égare, roulant aux pieds de Lionel Potillon. « Ces joueurs appartiennent au club, au même titre que les pros, signale le directeur d’ASSE Cœur vert, un regard pour Maxime, Alexandre, Pierre et Dylan. Nous avons pour eux les mêmes égards, les mêmes exigences ». Leur singularité : une forme lourde de handicap. Victimes d’infirmité, de myopathie, les sportifs se retrouvent deux fois par semaine sur le PVC du gymnase Gabriel-Rouchon. Un rythme imposé par la D1 auquel tous souscrivent de bonne grâce. « Le groupe est plus fort cette année », estime Maxime, capitaine, 25 ans, par lequel tout a commencé. Ce transfuge de l’Aisne découvre l’ASSE tout gamin. Son père, fan de la première heure, suit les déplacements du club à Lens et Nancy. Gros « consommateur de foot télévisé », l’enfant demande à voir le Chaudron. La famille se transporte en vacances dans les travées de Geoffroy-Guichard. « T’imagines, papa, si tu travaillais ici ? », se prend à rêver le gosse près de Christophe Galtier. L'entraîneur se retourne, parle d’une solution : le club cherche un responsable maintenance. Pascal Brousmiche dépose son CV et convainc Roland Romeyer. On annonce la nouvelle à Maxime pour Noël. Parents et fratrie quittent la Picardie pour emménager dans les locaux du centre de formation (l’emploi comporte une mission de gardiennage). Le jeune infirme vit désormais près de ses idoles. Mais c’est à Saint-Just-Saint-Rambert qu’il est contraint de pratiquer, sous un maillot orange. Drôle de couleur pour un supporter de l’ASSE, plaisante un jour Roland Romeyer. « Créez une section foot fauteuil et je serai en vert tous les samedis », s’amuse le néo-Ligérien. « Et puis l’idée a fait son chemin », replace le capitaine qui frappe en 2016 à la porte de Lionel Potillon entouré de quatre camarades. « On n’y avait encore jamais pensé », reconnaît le directeur d’ASSE Cœur Vert. Eovi se montre intéressé. Le sponsor investit massivement. Dès la première année, le club s’équipe de cinq fauteuils électriques. Une deuxième équipe est créée puis une troisième, axée loisirs et jeunes talents, quand les deux de tête n’ont qu’un objectif : la compétition. « S’ils viennent ici, c’est pour gagner », glisse Lionel Potillon. Formé à l’encadrement, Pascal Brousmiche endosse l'habit de coach. Son épouse, Sylvie, gère la logistique. « Chaque déplacement est un périple. Nous avons acquis un véhicule de transport spécifique. » Frais d’hôtellerie, de matériel… Tout est pris en charge par l’ASSE. « C’est un budget de 40.000 à 60.000 € par an, confie Lionel Potillon espérant susciter l’émulation. Car l’ASSE est le seul club professionnel français à disposer d’une équipe de foot fauteuil. » Maxime lui en sait gré. « Porter le maillot, c’est à la fois une fierté et une grande responsabilité ». À savoir : Le foot fauteuil se pratique à quatre : un gardien et trois joueurs usant de leur parechoc pour déplacer le ballon. « Les rotations à 360° confèrent une puissance incroyable à la balle », indique Lionel Potillon. La section accueille une journée de championnat les 12 et 13 janvier à L’Étrat. Dossier Routes Le Département invente les routes de demain. Enrobés bas carbone, chaussées intelligentes… La voirie s’adapte, dans la Loire, aux nouvelles exigences sociales et environnementales. Pas de mobilité sans routes. 3.250 kilomètres d’asphalte dépendent, dans la Loire, du Département. 7,8 millions d’euros contribuent chaque année à l’entretien de ce patrimoine. Quelles techniques et matériaux privilégier ? Si l’on recourt localement à l’enrobé, les services n’en font pas –plus– la panacée : « C’est un produit cher dont on trouve quantité de formulations. Une erreur et nos revêtements risquent fissures et dégradations ». Le gravillonnage sur enduit, au succès établi, connaît, lui, un retour en grâce. Les usagers redoutant les projections, le procédé n’a pas bonne presse. Mais la gêne occasionnée n’est que de courte durée : « Dix jours entre la mise en œuvre et l’aspiration, précise Thierry Hubo, responsable de service. Cette technique passe-partout s’adapte à tous types de supports, peu fréquentés comme circulés. Nos routes restent étanches et retrouvent de l’adhérence. » L’été, les rubans noirs se couvrent de lait de chaux, façon pour le Département de limiter les phénomènes de « fonte » (les enduits collant aux roues en cas de grosse chaleur, les véhicules arrachent des pans de chaussée). « La teinte blanche présente le double avantage de réfléchir la lumière et de créer une couche isolante. Cela rallonge la durée de vie de nos chaussées. L’on joue aussi, au Département, la carte R&D (recherche/développement). En 2022, la RD 53 à Champoly s’est dotée d’un enrobé « bas carbone ». Deux chantiers, menés en 2021 et 2023 avec le groupe Eiffage, ont permis d’expérimenter le retraitement mobile à froid. À Mably comme Usson-en-Forez, l’entreprise a raboté le bitume pour le réinjecter directement sur site, mêlé à de la poix (un déchet de l’industrie papetière). Unique en France, cet atelier a permis d’emprisonner du carbone et d’éviter près de 130 rotations de camions. Un modèle d'avenir. Thierry Hubo est formel : « Il nous faut être exemplaire en matière d'environnement. » Jérémie Lacroix, vice-président chargé des Mobilités « Le premier réseau social en France n’est ni virtuel ni américain. Il est fait de routes ! Nous nous devons d’innover, en tant que collectivité, au service de la mobilité. Ces nouvelles techniques sont appelées à se multiplier. » Yves Dadole, directeur du patrimoine routier, de l’entretien et de l’exploitation 40 capteurs seront installés en 2024 sur les routes du département. À quoi serviront-ils ? À mesurer la température et le degré d’humidité des chaussées. Nous testons le dispositif depuis deux ans à Noirétable. Les données collectées orientent les prises de décision. Pour l’envoi de chasse-neiges, la mise en place de barrière de dégel (limitations de tonnage destinées à préserver les chaussées lorsqu’elles remontent en température, N.DL.R.). Quels seront les secteurs concernés par le déploiement ? Sondes et capteurs aériens seront disséminés sur tout le territoire, en altitude mais aussi en fonds de vallée… Nous nous sommes appuyés sur nos agents de terrain pour définir les implantations. Seuls les services auront accès aux données… Effectivement. Nous réfléchissons, pour le grand public, à d’autres types d’objets connectés : un réseau de caméras, par exemple. Disposées au col du Béal, au col du Grand Bois, à Chalmazel… À l’exemple de ce qui se fait aujourd’hui dans les Hautes-Alpes. C’est une piste à l’étude. Une nécessité à l’heure du tout digital ? Oui, nous ne pouvons penser les routes de demain sans y intégrer une dimension numérique. Dans l’immédiat, les usagers sont invités à se tourner vers notre site internet inforoute42.fr alimenté chaque jour en hiver par notre PC-Routes. Il n’y a pas d’images mais un état du trafic actualisé, reflet des conditions de circulation. En chiffres 3.250 km : la distance de routes à entretenir 300 km : le linéaire de chaussées repris chaque année. les techniques retenues sont fonction des caractéristiques de chaque axe (altitude, sinuosité, trafic…) 98 % : la part des chantiers astreints au recyclage. « dès qu’on est en mesure de remplir un camion, les bitumes rabotés sont transportés sur des plateformes afin d’être intégrés dans de nouveaux enrobés. » 5 mois : la durée de la campagne de peintures. les marquages au sol entre le 1er mai et le 15 octobre, sont tous réalisés avec de la peinture à l’eau Goudrons in vitro Qualité des roches, teneur en liant… Enduits et enrobés se prêtent à de nombreux contrôles, pré et post chantier, dans la Loire. Deux agents s’assurent de leur conformité aux marchés. Loire Magazine pousse les portes de l’étonnant laboratoire routier. Noyés dans la masse du parc automobile, les locaux de Ratarieux ne paient pas de mine. Éprouvettes et tamis jonchent les paillasses. Deux hommes arpentent l’espace. Leur objet d’étude en cette fin d’automne ? Les RD 1082 (Marclopt), 10 (Balbigny) et 19 (Pélussin). Gavés de macadam, les sacs à poulets tournent dans le micro-ondes, façon pratique d’atteindre le point de fusion. Daniel Soubeyrand et Sébastien Gallot manipulent les échantillons avec aisance, de celle que confère l’expérience. Plus de 200 « dossiers » passent annuellement entre leurs mains. Techniciens de laboratoire employés par le Département, il leur revient d’analyser deux grands types de revêtements : enrobés et enduits (constitués de gravillons et d’émulsion). Pesées, dissections… Les agents poussent loin leurs investigations : jusqu’à s’enquérir du degré de propreté, ou d’angularité, des granulats. « De leur rondeur aussi, indique Sébastien Gallot, car les éléments plats ne favorisent pas l’adhérence. Tous ces facteurs font la réussite de nos chantiers. C’est important pour inscrire nos routes dans la durée. » Les agents s’assurent de la qualité des produits fournis mais aussi de la solidité des bétons supportant un ouvrage d’art (pont, tunnel ou viaduc) et du sérieux des travaux réalisés par des tiers. « Car ils sont nombreux à intervenir sur nos routes pour renouveler des réseaux d’eau, de gaz, d’électricité... La règle leur commande de reboucher à l’identique ; nous veillons au grain. Mais tout n’est pas qu’affaire de surveillance, précise Thierry Hubo, responsable de service. Nous espérons tirer tout le monde vers le haut. » Daniel Soubeyrand et Sébastien Gallot jouent en plus un rôle pré-opérationnel. Envoyés en reconnaissance avant travaux pour sonder les structures de routes existantes. Pas de chantier innovant sans leur assentiment. « Des carottages permettent de vérifier l’homogénéité de la chaussée, sa rigidité, son épaisseur. De là découle ensuite le choix des techniques à employer ». À savoir : les enrobés contiennent jusqu’à 30% de bitumes recyclés. Leur apport limite le recours aux liants (les matériaux usagés en contenant déjà). Les coûts sont moindres à l’achat et la démarche présente un intérêt environnemental. Mais elle ne convient pas à tous les sols. D’où l’utilité du laboratoire. « C’est un outil qui permet d’accompagner la transition écologique ». À vos côtés Quand la ferme Loire s’exporte à Paris Les campagnes ligériennes sont pleines de ressources : Parisiens et Français en seront les grands témoins fin février. C'est une première. Le Département de la Loire sera, du 24 février au 3 mars, officiellement représenté au Salon de l’agriculture. Une dizaine d’exploitants gagneront la capitale à son initiative dont Dominique Bouchet ; déchargé pour quelques jours de ses activités piscicoles. Son domaine d’excellence : la carpe, évincée un temps des tables hexagonales par ses cousins d’eau de mer. Couvert de 1.200 hectares d’étangs, le Forez avait perdu de sa vocation nourricière avant que ce gamin d’Apinac n’entreprenne de creuser sept bassins en terre sur la commune de Marclopt. Bordée d’une demeure en rondins, la pisciculture lui sert depuis 2017 d’outil de gestion. « J’y élève des alevins au printemps et stocke du poisson vivant en période hivernale ». Dans l’intervalle, carpes et brochets s’en vont frayer dans les eaux de la plaine. « Je travaille avec sept propriétaires domaniaux dont le Département, pour lequel je pêche l’étang David et l’étang des Plantées », indique le pisciculteur dont les revenus reposent en partie sur la transformation. Travaillées dans un laboratoire d’Yssingeaux, deux tonnes de chaires finissent chaque année en soupes et rillettes. « Les consommateurs font preuve d’un nouvel intérêt pour une protéine locale de qualité », se félicite le professionnel dont l’activité ne demande qu’à progresser. Il espère à Paris gagner en notoriété. Le GAEC Chazal sera pareillement du voyage. Pas tout à fait une découverte pour cette institution de Saint-Bonnet-le- Courreau, inscrite chaque année au concours agricole. « Notre père aimait les foires et les challenges, racontent Muriel et Franck. De son temps, c’était Saint-Sixte ou Le Velay. Nous avons pris le relais ». Avec succès puisque dix médailles tricolores, dont deux d’or, font aujourd’hui le crédit de la maison, connue et célébrée pour le bon goût de son saucisson. Associé avec père et tante, Lilian a la charge de l’élevage : un millier de porcs nés sur le plateau et engraissés sur paille, sans OGM, dans le respect du bien-être animal. 30 bêtes quittent chaque semaine les hangars ajourés pour nourrir les étals des marchés, également achalandés en viande bovine (45 mères Salers mettent bas à Saint-Bonnet). Jambons, boudins, rosettes, pâtés de tête… Il n’est rien que la famille –et ses huit salariés– ne valorise ni ne transforme. Sans chichi. « On ne fait que du naturel », glisse Muriel, heureuse à l’idée de gagner la capitale. « Jamais nous ne pourrions monter seuls au salon sachant les coûts et la lourdeur de l’organisation. Avec le Département, nous aurons l’opportunité de faire déguster nos saucissons et de valoriser notre petite région. » Pour marquer le coup, le GAEC se présentera face aux jurys avec un produit inédit. Lequel ? Surprise. Chantal Brosse, vice-présidente chargée de l’Agriculture Le Département est fier de mettre en avant les producteurs ligériens conjuguant tradition et innovation au Salon de l'agriculture à Paris. En chiffres 9 jours : le temps de présence à Paris 80 m2 : Les producteurs se relaieront sur le stand de la collectivité, également dédié à la promotion du territoire. 600.000/ Le nombre de visiteurs attendus au salon. À votre service Portrait d’agent : en chemin pour l’UNESCO Six anciennes dépendances de Cluny demandent, dans la Loire, à intégrer la très sélective liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Le Département porte cette candidature, par l’entremise de Brice Comte. Bibliothèques, services d’archives… Embauché au Département pour piloter la candidature des sites clunisiens à l’Unesco, Brice Comte renoue avec de lointains réflexes d’étudiant en histoire. Ce diplômé en urbanisme et en aménagement du territoire rumine l’épopée de l’abbaye de Cluny. L’ordre monastique, tentaculaire, fonda près de 2.000 dépendances en Europe au faîte de sa gloire, au XIIe siècle. Dont six, présents dans la Loire, aspirent aujourd’hui à une reconnaissance internationale. Les postulants ? L’abbaye de Charlieu et le prieuré de Pommiers, propriétés départementales, mais aussi d’Ambierle, Pouilly-les-Feurs, Sail-sous-Couzan, Rozier-Côtes-d’Aurec. « Nous avons créé des comités locaux pour chacun, regroupant propriétaires, gestionnaires, élus municipaux, associations patrimoniales, indique l’agent. Leur objectif est double : compiler une masse d’éléments historiques susceptibles d’alimenter la candidature et mettre en place des animations ». Mission est donnée aux pétitionnaires d’attester de la survivance de ces lieux de pouvoir et de culture. L’enjeu est de taille pour le territoire. « La Loire pâtit d’un gros déficit de notoriété, remarque Brice Comte. Or l’Unesco a valeur de marque. Les espaces inscrits sur la liste du patrimoine mondial enregistrent jusqu’à 30 % de fréquentation supplémentaire.» À noter que la Loire ne monte pas seule à l’assaut du temple onusien. La démarche englobe 109 anciennes dépendances et huit pays. Brice Comte s’occupe en plus de suivre les travaux engagés sur les propriétés départementales. « Une mission complémentaire », souligne-t-il. Deux millions d’euros seront investis à Charlieu dans les trois ans pour régler des problèmes d’infiltration. Et le changement de toutes les huisseries est en cours à Pommiers. L’agent s’épanouit dans la conduite de projet, lui qui fut dans un passé récent chargé de la création d’un pôle d’échanges autour de la gare de Montrond. Avec la dimension historique en plus, Brice Comte revient à ses « premiers amours ». + d’infos : loire.fr/3000agents La Loire compte déjà un site référencé à l’Unesco : le patrimoine Le Corbusier à Firminy. Une fois le dossier déposé à l’Unesco, idéalement fin 2024, l’organisme aura 3 ans pour décider d’une éventuelle labellisation. Il existe, dans la Loire, une quinzaine de sites fondés par l’abbaye de Cluny. Six sont candidats à la labellisation. Il leur faudra démontrer leur valeur universelle exceptionnelle. Patrimoine : une nouvelle rampe pour la Bâtie d’Urfé Le site patrimonial se refait une beauté. Cinq ans que la rampe cavalière de la Bâtie d’Urfé, déclarée dangereuse, était interdite d’accès. L’entreprise Comte, de Champdieu, spécialisée dans la rénovation des monuments historiques, s’est attelée, cet automne, à la reprise des enduits et du pavement. Soucieux d’en retrouver l’aspect originel, le Département a passé commande de briques cuites au feu de bois dans le Loiret. 120.000 euros (HT) ont été investis par la collectivité. De quoi redonner tout son lustre à cette spécificité architecturale financée en 1550 par Claude d’Urfé. + d’infos : batiedurfe.fr Routes : parés pour la neige Viabilité hivernale Les flocons sont arrivés et avec eux les premières opérations de déneigement. Difficile de surprendre les agents des routes, sur le pied de guerre, comme chaque année, depuis le 6 novembre. 300 sont mobilisés dans le cadre du dispositif de viabilité hivernale. Les points météo, réalisés nuits et jours, commandent l'envoi de véhicules sur le terrain. 56 circuits quadrillent le territoire. Levés à 3h30, les patrouilleurs d’astreinte déclenchent l'alerte en cas de besoin. 10.000 tonnes de sel transitent par les hangars des 23 centres d'exploitation. « Nous dépensons près d'un million d'euros en achat de fournitures », souligne Jérémie Lacroix, vice-président délégué aux Mobilités. Les Salins du Midi alimentent la collectivité au moyen de péniches, en transit sur le Rhône. L'emploi de pouzzolane reste marginal, restreint au col de Baracuchet ou du Béal, en raison de contraintes sanitaires (des captages d'eau potable interdisent le recours au sel) ou environnementales. + d’infos : inforoute42.fr (état des chaussées consultable en ligne) Collèges : 12,8 M€ c'est le montant investi dans la réhabilitation du collège Anne-Frank, à Saint-Just-Saint-Rambert, inauguré le 4 décembre. 323 communes Roche / insolite : c’était son nom La commune de Roche demande à changer de nom. La confusion existant avec certaines collectivités homonymes, le conseil municipal souhaite faire adopter l’appellation Roche-en-Forez. Le Département a donné son accord. Saint-Étienne / télévision : réécriture d’un classique Feuilleton autogéré, bricolé, La Vie plus belle fait le buzz dans la région de Saint-Étienne. Directement inspirée des épisodes diffusés 15 années durant sur France 3, la série brosse le quotidien des habitants du Mistral, dans leur version gaga. Acteurs, scénaristes, techniciens, bénévoles, se relaient sur les tournages pour donner à voir un épisode, tous les lundis, au Méliès. Y en aura-t-il 4 666 ? + d’infos Facebook La vie plus belle Loire / logement : Loire Habitat devient “Deux Fleuves Loire Habitat” Loire Habitat et l'Opac du Rhône confirment leur rapprochement. Ces deux organismes de logement social forment, depuis le 1er janvier, le groupe Deux fleuves, structure « inédite en France » conçue dans l’idée « d’associer des compétences, échanger des pratiques, optimiser les ressources et développer des produits adaptés à la région Auvergne-Rhône-Alpes », notamment en matière de résidences spécialisées autonomie et handicap. Les deux offices conservent leur autonomie. Mais tous deux ont changé de nom en ”Deux Fleuves Rhône Habitat” et “Deux Fleuves Loire Habitat”. L’organisme ligérien est propriétaire de 12.000 logements sociaux et 27 structures d’accueil spécifiques (Ehpad, résidences autonomie, foyers jeunes travailleurs…). Saint-Pierre-de-Bœuf / économie Un nouveau garage pour des autos de collection Nombreuses sont les vieilles cylindrées à remonter la RN86 du côté de Chavanay. Et pour cause : il est ici un petit garage, Auto Passion, spécialisé dans les voitures de collection. Seules grimpent sur le pont Porsche et Volkswagen ; l’entreprise ne manque cependant pas d’ouvrage. Les spécialistes se raréfiant, les clients sont nombreux à couvrir de longues distances. « Notre fichier client comporte plus de 9.000 noms, précise Thomas Aubron, associé gérant. Certains viennent d’Orléans, de Troyes, de Suisse ou d’Italie. Et même d’Allemagne quand il est question de pièces détachées ». À l’étroit dans ses murs, le garage a récemment investi 1,5 million d’euros dans le terrain des anciennes filatures DMC à Saint-Pierre-de-Bœuf « Seuls, nous n’aurions jamais pu financer le projet, confie Thomas Aubron. C’est pourquoi nous avons sollicité l’aide de Novim ». Ensemble, l’opérateur public et les deux associés ont créé une SCI (société civile immobilière) et contracté des prêts bancaires. Le garage compte monter en charge à sa nouvelle adresse. Deux emplois ont été créés pour renforcer l’équipe de quatre mécaniciens et deux carrossiers. + d’infos : byautopassion.com Le Département vous répond Vous avez une question sur l’une de nos missions ? Un professionnel de notre collectivité vous renseigne. Mon fils n’a pas de compétences particulières en musique mais il adore chanter. Comment faire pour lui permettre d’intégrer la Maîtrise de la Loire ? @loire.fr L’entrée à la Maîtrise se fait exclusivement en 6e, sur dossier et audition. Une fiche de candidature est accessible sur le site loire.fr Les auditions se tiendront cette année les 15 et 16 mars au Centre musical Pierre-Boulez à Montbrison. Les enfants présenteront une poésie et une chanson de leur choix. Vous souhaitez en savoir plus ? L’école ouvre ses portes le 3 février à partir de 13h30. + d’infos : loire.fr/maitrise Mon logement est équipé d’une cheminée. Mais j’hésite à faire une flambée. Y a-t-il des précautions à prendre ? @loire.fr La présence d’une cheminée chez soi, bien qu’agréable, multiplie les risques d’incendie. Pour s'éviter tout ennui, il est important de faire ramoner le conduit par un professionnel une fois par an. L'emploi de pare-feu permet de limiter la projection de braises. Préférez aussi les essences de feuillus (chêne ou châtaignier) aux résineux et aux bois blancs. + d’infos sdis42.fr J’avance en âge. Il ne m’est plus possible de cuisiner et de m’habiller seul. Sans assistance, je devrais quitter mon domicile. À qui m’adresser ? @loire.fr Le Département verse une allocation – l’APA – aux plus de 60 ans requérant de l’aide au quotidien ou dont l’état de santé nécessite une surveillance constante. Pour en bénéficier, il vous faut, depuis le 1er octobre, remplir un formulaire Cerfa intitulé « Demande d’aides à l’autonomie à domicile pour les personnes âgées » et le déposer auprès de la MLA (Maison Loire autonomie). Ce document, national, commun aux Départements et aux caisses de retraite, a vocation à simplifier les procédures. + d’infos loire.fr/mla Tribunes Groupe Union pour la Loire Pour la libre administration des collectivités Au sein du Département, notre majorité a toujours recherché des consensus pour améliorer l’efficacité des politiques publiques. Vous le savez, les collectivités locales comme le département de la Loire sont responsables de nombreuses missions, notamment en matière de solidarités. Des aides du quotidien qui ont maintes fois démontrées leur nécessité pour les Ligériens comme les territoires. Un manque de moyens qui n’est plus tenable Si l’État a souhaité cette décentralisation, il n’en n’a pas pour autant versé la compensation correspondante. En effet, si ces transferts de charges devaient s’accompagner d’un dédommagement financier total, l’État ne prend à charge que 50% de ces dépenses. De fait, et souvent dénoncé, le manque de moyens nous oblige à de substantielles économies. La mise en place des systèmes de lutte contre la fraude sociale en est un exemple. Cette situation, additionnée à l’augmentation des charges sociales (comme celle encadrant les Mineurs Non Accompagnés dont le nombre croissant ne nous permet plus de garantir un accueil à la fois digne et sécurisé), pèse de plus en plus sur les budgets déjà contraints des Départements. Une situation à laquelle s’ajoute le retrait de l’impôt foncier (et donc l’autonomie fiscale) en « échange » d’une part de TVA. Concrètement pour cette année, l’État nous ampute de 2 millions d’euros. Mauvais payeur, l’État voudrait nous donner des leçons En refusant d’assumer ses responsabilités (notamment en termes de politique migratoire), l’État limite notre autonomie et notre liberté d’agir en voulant faire des Départements, un simple guichet des aides sociales. Ce n’est pas notre conception de la libre administration des collectivités locales. D’autant plus qu’au fur et à mesure que la dette de l’État envers notre collectivité augmente, elle nous contraint à réduire nos marges de manœuvre dans nos autres politiques en faveur du développement et de l’attractivité de notre territoire. Aujourd’hui, le Département ne peut plus faire face à cette hausse des dépenses devenue une véritable asphyxie financière. Oui, nous soutenons d’autres politiques de solidarités : aides aux communes, aux agriculteurs… Nos actions participent d’un système « gagnant-gagnant » où l’aménagement du territoire par la puissance publique, joue sur l’économie et l’emploi local, notamment dans le BTP. Nous n’avons jamais abandonné nos partenaires, ni les communes, petites comme grandes, ni non plus nos agriculteurs, parce que tous, concourent à l’aménagement du territoire, à son dynamisme démographique et économique. Nous ne les avons jamais abandonnés et nous ne les abandonnerons jamais ! Mais nous demandons à l’État d’arrêter de pressurer les collectivités. Paris doit être clair : soit l’État reprend à sa charge les solidarités, soit il paye ce qu’il nous doit, pour nous permettre de poursuivre nos politiques en faveur de la Loire et des Ligériens. Antoine Vermorel-Marques, président du groupe Union pour la Loire, Député Le groupe de la droite, du centre et des indépendants Groupe loire en commun Face à l’urgence sociale, quelle réponse départementale ? L’ensemble des partenaires du champ des solidarités pousse « un coup de gueule » devant la dégradation de la situation sociale d’un grand nombre de nos concitoyens, mais aussi devant le manque de moyens alloués aux nombreusesassociations présentes sur le terrain et victimes du contexte inflationniste actuel. Les problématiques évoquées ne sont pas d’aujourd’hui et s’aggravent : augmentation des demandes en accueil de jour, avec extension des modes de précarisation, explosion de la demande d’aide alimentaire, difficultés d’accès au logement social et au logement d’urgence, problématiques grandissantes de santé mentale par insuffisance de réponses des structures de soins débordées, nombre inédit d’enfants à la rue… La Fédération des acteurs de la solidarité évoque à tous ces égards « une braderie du social ». Par ailleurs, la situation des associations du secteur social et médico-social, déjà sous tension du fait des conditions imposées par l’État, se dégrade : augmentation des frais de fonctionnement du fait de l’inflation, baisse de l’attractivité des métiers du secteur par épuisement professionnel, multiplication des accidents du travail, prime Ségur non perçue par certaines catégories de professionnels… Nous sommes là devant une politique sociale inadaptée conduisant à des risques de stigmatisation, d’invisibilité sociale, de frustration et de violence dont les conséquences doivent être rapidement appréhendées. Si l’État doit être interpellé, le Département doit aussi agir. La construction du budget 2024 doit permettre de dégager des priorités fortes au service des Ligériens les plus en difficulté. Cela nécessitera de pouvoir faire des choix difficiles, courageux et de sortir des sentiers battus. L’exécutif en sera-t-il capable ? Le groupe « Loire en commun » Toujours au service du Département L’association des anciens conseillers généraux et départementaux fédère 40 membres. Ils étaient encore pour certains élus en 2021. Les anciens conseillers généraux et départementaux se retrouvent dans le cadre d’une dynamique association confiée à la présidence de François Rochebloine. Ce cercle aujourd’hui constitué de 40 membres n’avait à l’origine qu’un objectif : perpétuer des liens d’amitié nés dans les couloirs de l’institution. « Alors que nous avions passé des décennies ensemble, d’un coup, tout était fini. Il nous est apparu naturel, en 2016, de créer les conditions de nouvelles rencontres », explique Bernard Jayol, secrétaire. Domicilié à l’Hôtel du Département, rue Charles-de-Gaulles à Saint-Étienne, le bureau se réunit six fois l’an pour définir un programme de sorties ludiques et de visites édifiantes (Musée du chapeau, Zoo de Saint-Martin-la-Plaine, centre de formation de l’ASSE, entreprises Nigay, KNDS, Obut). « Car nous partageons une même passion du territoire », indique François Rochebloine. Villages de caractère, sites patrimoniaux, places économiques, les adhérents multiplient les déplacements. Il n’est, entre eux, pas question de sensibilité politique, encore qu’agapes et découvertes n’excluent pas le débat. « Toujours dans un esprit constructif ». Leur engagement se veut culturel et citoyen. Un ouvrage, rédigé par Daniel Mandon il y a quelques années, avait permis de faire connaître le Département et son assemblée au destin singulier. Le bureau aimerait désormais pousser plus loin son engagement civique. « En nous déplaçant dans les collèges par exemple, pour témoigner », relate Annie Domenichini, vice-présidente. « Sans interférer d’aucune manière avec le travail mené par les élus actuels, nous aimerions continuer à servir notre institution. Notre expérience peut être profitable. Et si l’on nous considérait comme des réservistes ? » Échappée belle Chalmazel-Jeansagnière : balade à ski au royaume des glaces La station de Chalmazel s’est ouverte, il y a quatre ans, au ski de randonnée. 3,68 kilomètres d’itinéraire balisé invitent à une nouvelle expérience de la montagne. Mieux vaut ne pas craindre le froid quand souffle, près des radars, le vent en tempête ; le grésil giflant les parkas, brûlant l’épiderme. Il n’est plus rien, en sommet de station, pour retenir les bourrasques, hormis quelques pentes chauves et blocs de roche noire. Mais quelle vue depuis la ligne de crête : entre chaîne des Alpes et vieux volcans d’Auvergne ! Ici s’achève le parcours permanent de ski de randonnée de Chalmazel balisé en 2020 par la Fédération française de montagne et d’escalade (FFME). On amorce la montée 600 mètres plus bas, au pied du télésiège, sous le couvert de sapins blanchis par la neige. Mais la grimpe ne s’effectue pas en bord de piste. C’est d’abord le bois de Couzan et le ruisseau de la Morte. « Le tracé serpente loin des remontées mécaniques ; les randonneurs n’en perçoivent pas les nuisances », indique François Carton, technicien à la FFME. Il n’est pas de conversions à faire, pas de passage en roche. Facile, « hyper ludique », hors du temps, l’ascension de 3,68 km convient aux débutants d’autant que la redescente s’effectue par la piste « bleue » des Jasseries. En accès libre, l’itinéraire est particulièrement fréquenté fin janvier pour le rassemblement annuel de la FFME. Quinze ans que les adeptes du « hors-piste » se retrouvent au pied des Épilobes (le bar restaurant de la station). « À l’origine, la Chalmarando était un événement compétitif, rappelle François Carton. Une montée sèche jusqu’à Pierre-sur-Haute et un parcours en boucle chronométré. Les coureurs venaient du Lioran. Aujourd’hui seules demeurent les dimensions loisir et sécurité. » Au programme en 2024 ? Une conférence en soirée, vendredi 26 janvier, suivie d’une après-midi d’initiation à la détection de victimes d’avalanche samedi 27 janvier. « Nous chausserons les skis, vers 17 h 30, pour gagner le sommet. » Petits et grands sont invités. L’animation n’est pas réservée aux licenciés. L’occasion de reconnaître le balisage et de faire l’expérience de la glisse de nuit, en groupe, à la frontale. Ambiance assurée. Pré-requis ? « Savoir skier sur piste rouge. Car dans l’obscurité, sensations et repères sont différents ». La Chalmarando fédère jusqu’à 80 participants. « Le matériel est un facteur limitant », regrette François Carton, seuls deux loueurs (Au rendez-vous des sportifs à Chalmazel et Cabesto à Saint-Étienne) disposant d’un rayon « peaux de phoque » et spatules adaptées. Un loisir à démocratiser. Y aller : en voiture, à 60 minutes de Saint-Étienne, via l’A72. Rendez-vous à la station de Chalmazel. Randonner : les premières balises se trouvent près du télésiège. On suit les panneaux ronds et violets sur près de 4 kilomètres et 600 mètres de dénivelé avant de redescendre par le domaine skiable. Tarifs : gratuit. C’est là tout l’avantage du ski de randonnée ; sport de glisse ne requérant aucun forfait. Tarif Chalmarando : 15 € (pour le repas après-ski en soirée du 27 janvier aux Épilobes, le reste est intégralement pris en charge par la FFME). Se restaurer : bar-restaurant Les Épilobes, 04.77.24.89.24. À faire également : 5 pistes de descente (2 noires, 6 rouges, 6 bleues et 1 verte) et huit remontées mécaniques quadrillent le domaine entretenu par le Département. + d’infos : Station de Chalmazel, 04.77.24.85.09, chalmazel.fr, chalmarando.fr Loisir : nombreuses sont les stations à surfer sur le ski de randonnée, offre alternative aux raquettes à neige. Les parcours permanents sont particulièrement développés du côté de Chamrousse ou d’Arêches-Beaufort (Mecque de la discipline avec la Pierra Menta). Matériel : les spatules, en ski de rando, sont plus légères qu’en ski alpin. À la montée, les randonneurs les recouvrent de « peaux de phoque », en synthétique, pour ne pas glisser vers l’arrière. Conditions. : 10 à 20 cm de neige suffisent à rendre praticable l’itinéraire. En sous – bois à l'abri des rafales. Toutes les sorties dans la Loire : loirestory.com Le bon plan de la médiathèque Des films, des livres, des cours... bien au chaud, chez soi ! L’hiver est là ! Nous sommes entrés dans l’époque la plus froide de l’année : une bonne raison de rester bien au chaud chez soi, en compagnie de la Médiathèque numérique de la Loire, au lieu d’affronter la neige et le givre saisonniers ! Les nombreuses ressources en autoformation de la plateforme vous permettent de vous initier à différents loisirs créatifs, de perfectionner vos techniques musicales ou encore de suivre des cours de sport pour tenir vos bonnes résolutions. Accès vous est également donné aux dernières nouveautés musicales, aux radios des médiathécaires, à de nombreux films, e-books et livres audio ; l’occasion parfaite de s’évader depuis son canapé et de passer de belles soirées d’hiver en solo… ou en famille ! + d’infos : coups de cœur accessibles en ligne et des centaines de références gratuites sur mnloire.fr Par ici les sorties ! Nos 10 coups de cœur Fous rires en cascade, humour Les occasions de s’en payer une bonne tranche ne courant pas les rues, on ne manquera pas de prendre un billet, cet hiver, pour le festival Arcomik. Tout ce que la France compte d’amuseurs sera, du 22 février au 2 mars, dans l’agglomération stéphanoise. Talents émergents, succès confirmés : seize apôtres du stand-up se relayeront sur scène, dont la marraine des débuts, Anne Roumanoff, attachée à l’événement. Petits et grands riront aux blagues du Jamel Comedy Club, de Bun Hay Mean, Djamil Le Shlag, Donovan ou passeront une soirée en compagnie de France Inter sous la conduite de Daniel Morin (des années que les « voix » de Radio France posent leurs bagages dans la Loire). Le rendez-vous est connu pour son accueil et sa dimension créative (combien d’artistes ont un jour « testé » leurs sketchs sur le public stéphanois ?). « On aime surprendre », sourit le directeur Farid Bouabdellah. Vous hésitez ? Drôle d’idée ! Du 22 février au 2 mars, Festival Arcomik, de 5 à 35 € (le Tremplin est gratuit), arcomik.com Oiseau rare, jeune public Le 18e Chouet’festival est avancé. Porté par Roannais agglomération, l’événement jeune public de l’année essaime sur neuf communes du territoire. Théâtre d’objets, marionnettes, jongle, pop-up, danse… Dix compagnies se partagent l’affiche en autant de rencontres couvrant chaque période de l’enfance, de 6 mois à plus de 10 ans. Trois ateliers (céramique, pop up, illustration de papier) complètent la programmation. Du 17 au 24 février, Chouet’festival, tarif unique : 7 € (enfant comme adulte), 04.77.62.96.84, lacure.fr Contre l’occupant, exposition François, Eusèbe et Lisa n’ont que 13 ans. Un jeune âge pour entrer en Résistance. Mais comment ne pas s’agacer de la présence allemande au village ? Éditée par Le Lombard, la BD Les enfants de la Résistance prend corps au musée d’Estivareilles. Dans les vitrines, des objets utilisés par les héros de papier. Plus généralement, c’est tout un récit que l’institution fait du quotidien sous l’Occupation : l’exode, la propagande, le STO… L’exposition, ludique et didactique, permet de mieux comprendre ce que fut la Seconde Guerre mondiale… À voir jusqu’au 8 mai tous les jours de 14 à 18h sauf les lundis et samedis Exposition les enfants de la résistance au Musée d'histoire du XXe siècle – Estivareilles, dès 8 ans, plein tarif : 4 €, 2,50 € pour les 6-12 ans, 04.77.50.29.20, estivareilles42.fr Un petit air bien connu, chanson Qu’elle soit populaire, engagée, traditionnelle ou contemporaine, la chanson française fait l’âme, depuis 20 ans, des Poly’sons. Privé de théâtre cette année (les Pénitents, à Montbrison, faisant l’objet de gros travaux), le festival essaime un peu partout en Forez. 17 dates sont annoncées en sous-préfecture mais aussi à Roanne, Andrézieux et Saint-Just-Saint-Rambert. Venez fredonner cet hiver les refrains de Nicolas Jules, Albin de la Simone, Romain Didier et Betrand Belin… Du 13 janvier au 16 février, (+ quelques dates en juin), Festival les poly'sons à Montbrison et alentours, billetterie sur www.theatredespenitents.fr Ici aussi ! Le sens de la répartie, théâtre d’impro Ils ne récitent ni Molière ni Beckett. Mais jouent parfois « dans le style de ». Les huit comédiens des Grisous excellent dans l’instant. Leur truc : l’impro. La troupe, constituée en 2022, se produit une fois par mois au bar des Six Nations. Les lundis de préférence. Et toujours au chapeau. Sollicités par le maître de cérémonie, les spectateurs plantent le décor. « On leur demande de griffonner quelques mots sur papier, ensuite tirés au sort, indique Audrey. Pour donner l’impulsion ». Vient ensuite le théâtre, en deux actes : 45 minutes entrecoupées d’une pause boisson. Lundis 8 janvier, 5 février et 4 mars – 20h30, bar les Six nations, place Jean-Jaurès Saint-Étienne, prix libre. Les Grisous – Troupe d’improvisation stéphanoise Jeu, set et match, tennis Qui pour succéder à Océane Dodin ? 70 joueuses de classe internationale ont rendez-vous du 29 janvier au 4 février sur les courts d’Andrézieux-Bouthéon. Les sportives évolueront au service devant près de 4.000 spectateurs. Non sans pression, l’Engie Open, 14e du nom, comptant parmi les plus importants tournois ITF de la saison. Dotée de 60.000 $, l’épreuve fera la part belle au handisport avec une initiation au para-tennis pour les collégiens et une exhibition de tennis fauteuil, le dimanche, avant la finale. Du 29 janvier au 4 février, Engie open Andrézieux-Bouthéon 42 au Tennis club des Bullieux, tarif : de 3 à 10 € suivant les journées (pass semaine : 25 €), tcab42.fr Murder party Effroyable nouvelle : un meurtre suscite l’effroi à l’unité d’habitation de Firminy ! Menez l’enquête dimanche 11 février à 15 heures dans les appartements du Corbusier. Prix de cette animation inédite : 10 €. sitelecorbusier.com Pêche traditionnelle Assistez, le 27 janvier, à la pêche traditionnelle de l’étang David, propriété du Département sur la commune de Saint-Just-Saint-Rambert. Pêches, carpes, gardons : les filets ramènent jusqu’à quatre tonnes de poissons. Dès 8h30. Gratuit. Salon Le Club Kiwanis organise les 23 et 24 février son 30e Salon des vins de producteurs et de la gastronomie. 80 exposants, venus de toutes les régions de France, seront présents au CABL (Complexe d’animation des bords de Loire à Andrézieux). 3 € l’entrée. Bénéfices reversés au profit des enfants défavorisés. kiwanis-saint-etienne.fr Patrimoine Il broyait autrefois du grain destiné aux hommes et au bétail. Le Moulin de Lespinasse (Saint-Forgeux-Lespinasse) fournit aujourd’hui de l’électricité aux habitations voisines. Une visite est possible en compagnie de son propriétaire. Renseignements à l’adresse cadetpatrice@orange.fr Défilé sur glace, carnaval Dernière chance de faire bombance avant Carême. On fait la fête dans la Loire pour Mardi-gras : défilés, bugnes, confettis… Il n’est pas un hameau qui n’ait son feu de joie. On « surfe » aussi sur l’événement à la patinoire de Roanne. L’espace de glisse de 1.400 m2 dédie une soirée au Carnaval. Au programme : musique, jeu concours et costumes, de circonstance. Restauration possible sur place. Samedi 16 février de 20h30, à 23h. Animation à la patinoire de Roanne, tarif : 7,50 € (patins inclus), aggloroanne.fr Étoile des neiges, mon cœur amoureux… sortie en nature Les forêts enneigées ne manquent pas de charme à la nuit tombée et les veillées nordiques rencontrent un franc succès à 1.200 m d’altitude. Pilat, Mont du Forez, à chaque massif son calendrier. La formule, elle, reste la même : balade en raquettes à la frontale, petit vin chaud à l’arrivée, et très réconfortante assiette montagnarde… pour dégeler. À noter également, dans le même esprit, la randonnée prévue le 19 janvier au départ du Bessat : 7 km balisés pour la Nuit blanche du Pilat. 13 et 20 janvier, 10, 17 et 24 février Sauvain, Col de la Loge ou Tarentaize À partir de 38 € (location de raquettes possible sur place) rendezvousenforez.com, pilat-tourisme.fr, sangpoursangsport.com Konnichiwa ! Japan manga wave Fans de culture nipponne et pop culture ont rendezvous, les 20 et 21 janvier, au Parc Expo de Saint-Étienne, théâtre de la Japan manga wave. Mangas, comics, cosplay feront le sel de cette convention où se croiseront super-héros, princesses guerrières et drôles d’animaux. L’événement, par bonheur, n’est pas réservé qu’aux initiés. On se délectera en famille des dernières sorties BD et de leurs adaptations télévisées. Également tatouages, concerts, jeux vidéo. Samedi 20 et dimanche 21 janvier de 9 à 19h, Convention au Parc expo Saint-Étienne, tarif : 12 €, gratuit pour les moins de 6 ans, saint-etienne-parcexpo.com Saisissez la balle au bond, événement sportif Vous n’avez encore jamais pris place dans la nouvelle et splendide Arena ? Occasion vous est donnée de le faire, du 16 au 18 février, dans le cadre de l’emblématique Leaders cup. Évidemment, il faut aimer le basket. Mais la présence des huit meilleures équipes de Betclic Elite promet de rendre l’expérience hors du commun. « Un événement intense, au cœur de la saison », assure la Ligue dont les représentants ont une nouvelle fois délégué l’organisation à Saint-Chamond (l’enceinte de Métropole accueillait déjà en 2023 la série de matchs éliminatoires). La compétition sera diffusée en direct sur SKWEEK et la chaine L’Équipe. Mais rien ne vaut l'ambiance des parquets. Vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 février, Leaders cup à l’Arena, Saint-Chamond, à partir de 12 €, lnb.fr L’agenda complet de vos sorties sur loire.fr/agenda À table Filet d’omble chevalier au pain d’épices, purée de carottes hydromel et sauce jasmin, par Julien Magne, Le clos perché à Montarcher pour 6 personnes 4 heures Ingrédients 6 filets d’omble chevalier (140 g chacun) 1 pain d’épices 11 carottes 10 g de beurre 30 g d’hydromel 100 g de blancs d’œufs 600 g de bouillon de volaille 30 g de fleurs séchées de jasmin 6 cuillères à soupe de balsamique blanc 600 g d’huile d’olive La préparation Cuire les carottes dans un grand volume d’eau bouillante salée puis stopper la cuisson en les plongeant dans un bain d’eau glacée. En mixer 5 avec l’hydromel et le beurre et assaisonner. Pour la tuile : mélanger 300 g de la purée obtenue aux blancs d’œufs et faire sécher au four à 70 °C pendant 4 heures sur toile de cuisson. Pour la sauce : faire chauffer le bouillon de volaille et y infuser les fleurs de jasmin pendant 15 minutes. Passer le tout au chinois. Mixer avec le vinaigre balsamique et l’huile d’olive et assaisonner. Disposer une tranche de pain d’épices sur chaque filet de poisson, les faire colorer à la poêle puis finir 3 minutes au four à 150 °C. Le dressage Disposer la purée de carottes dans l’assiette et le poisson dessus. Placer une carotte recouverte de tuiles croustillantes un peu à côté et verser la sauce entre les deux. L’astuce du chef Badigeonner légèrement le filet de poisson de blanc d’œuf mousseux pour venir maintenir la tranche de pain d’épices. Portrait Sya Dembelé, le break dans le sang. Et si la France s’offrait une médaille l’été prochain en la personne de Sya Dembelé ? Membre de l’équipe de breaking, la jeune stéphanoise rêve de jeux olympiques. Son récent palmarès l’y autorise. et son crew l’encourage. Ce n’est pas qu’elle abhorre les journalistes. Simplement qu’elle aspire au calme, tant se montrent curieux les médias depuis six mois. Pas du genre à se faire mousser B-girl Syssy, en dépit de son palmarès. Troisième au championnat du monde de break en septembre, la jeune fille évolue à Saint-Étienne dans le décor suranné de la rue Henri-Gonnard : feuilles mortes massées aux pieds des garages peints, vieillissante école des Beaux-Arts. Dissimulée sous les frondaisons du jardin, un vantail de fer, porte ouverte sur l’underground. C’est d’abord le noir, puis la blancheur dépouillée des salles de danse. Melting force répète ici, entre miroirs et grappes de prix. Membre du crew, Syssy a trouvé dans le break un mode d’expression. « Les battles, l’ambiance, la musique, tout me parle », clame l’adolescente d’1m75. Le corps fin, noyé dans un survêt, n’a plus d’appétit ce jour pour l’exercice. « Trop crevée », confie Sya Dembelé, de retour de l’Insep (Centre d’entrainement et de préparation olympique et paralympique). L’athlète a cet automne rejoint la team du pôle France. Elle partage, depuis, son quotidien entre Paris et la Loire (deux semaines ici, deux là-bas), inscrite en seconde générale par correspondance. Résolue à concilier études et sport de haut niveau. « Je veux un diplôme, au cas où. Il m’a fallu renoncer à l’école traditionnelle, une décision difficile. Pourtant, je ne le vis pas mal. Maintenant, en cours, il n’y a plus que moi et moi ». Elle retrouve ses camarades sur le tapis des Ursules. Familier, de valeur. « J’aime être ici. Je ne veux pas quitter ma mère, je n’ai que 16 ans ! Et je ne veux pas perdre ce pourquoi j’ai commencé. Ma salle, mes sources. C’est ici que je puise mon inspiration. Et puis le break est une question de transmission et de partage. » Dans son dos, un enduit défraichi. Sya Dembelé semble avoir toujours connu ce jaune flétri. Fille de danseurs (ses parents, séparés, évoluent dans la compagnie Doni doni), elle baigne dès la naissance dans la musique africaine. À 4 ans, elle accompagne son frère aîné, Damani –autre prodige du break, futur modèle et partenaireaux entraînements de Melting force. À 5 elle se lance. À 8, intronisée, elle s’impose sur le Baby battle pro (championnat de France des moins de 12 ans). « C’est là que je me suis dit : "je vais faire ça toute ma vie" ». Ses codes, son style, empruntent à la gymnastique. Normal. Adepte de la discipline, elle fut longtemps pressentie pour une carrière tricolore. « Il fallait faire un choix », sourit-elle. La jeune fille aime à l’occasion ponctuer ses moves d’un salto. Sa grande souplesse est un atout, sa dynamique aussi alors que se jouent qualif’ et médailles sur 45 secondes d’impro. « Nous ne connaissons pas la musique à l’avance. Il faut s’adapter au rythme, à l’adversaire. Séduire le jury. » Tout est dans l’instant. L’humeur. Le flow. Un jeune Padawan la regarde effectuer un freeze « pour la photo ». « Ta main, Sya ! » corrige son coach, Sofiane Kinzi, entraîneur des Bleus. Interrogé, le maître se fend d’un bref commentaire : « Ce qui la différencie des autres ? Son caractère, son tempérament de compétitrice, sa détermination ». Fin de l’éloge. Le duo se veut réservé. En 2022, la jeune fille était déjà parvenue en finale du Red Bull BC One, plus grande compétition internationale dans l’univers du break. « Le Graal ! » De très bon augure avant les Jeux 2024 alors que deux étapes restent à passer au printemps pour s’offrir une chance de danser sur la place de la Concorde. Sya philosophe : « C’est un honneur de représenter la France et je vais me donner les moyens. Mais je ne me mets jamais la pression. J’essaye juste de vivre le moment présent. » En 5 dates 1er septembre 2007 : naissance à Saint-Priest-en-Jarez 2016 : championne de France à 8 ans en compétition avec les Melting Force 2020 : le break entre aux Jeux olympiques. Sya se met en tête de danser place de la Concorde Novembre 2022 : échoue en finale du deux contre deux au Red Bull BC One à New-York mais l’un de ses passages compte parmi les vidéos les plus likées de l’événement. 2023 : premiers résultats en compétitions internationales (deux médailles de bronze en championnat d’Europe et du monde). « C’est là que j’ai vraiment trouvé mon style de danse », confie la B-girl.